Il a été bâti par les
Hollandais, de 1818 à 1823, sur les ruines du château d’Erard de la Marck (détruit
en 1718), dans le cadre de la ceinture Wellington sensée protéger les Pays Bas
contre toute invasion venant de France et ce, après la défaite de Napoléon à
Waterloo, et le Congrès de Vienne qui redessinait l’Europe en faveur des
monarques et empereurs.
Pour les gens de la
région, il est toujours « li Chestia » (le château), partie des
4 « merveilles » de Huy avec « li Rondia » (la rosace de la
collégiale), « li Pontia » (le pont) et « li Bassinia » (la
fontaine sur la Grand Place)
Aujourd’hui, le Fort
est un mémorial national de la Résistance à l’occupation nazie de 1940 à 1944.
L'ancien siège de la Gestapo quai Dautrebande |
Dès septembre 1940, en
effet, le fort devint un camp de détention pour civils belges et étrangers et
ensuite un bagne où séjournèrent plus de 7 000 opposants au régime de l'occupant,
soit plus du double de détenus qu'à Breendonk. On y compte 1 240 français
et de nombreuses autres nationalités. Il y eut également une centaine de femmes
détenues dans le Fort. Les interrogatoires se passaient à la Kommandantur, dans
le bâtiment actuellement occupé par l'Atelier Rock, quai Dautrebande.
Tout visiteur du Fort
ne peut qu’être impressionné par la configuration des lieux : planté sur
un éperon rocheux extrêmement escarpé, culminant à 160 mètres d'altitude, ses
soubassements sont à pic.
Qui pourrait penser
pouvoir s’évader de pareille forteresse ? Et pourtant…
L’OPERATION
SONNEWENDE
Le 22 juin 1941, à 4
heures du matin, les nazis attaquaient l’Union Soviétique.
En Belgique, la Gestapo
et les feldgendarmes arrêtèrent tous les communistes et militants antifascistes
dont ils possédaient les noms et qu’ils purent découvrir. Ils les jetèrent dans
des camps qu’ils avaient installé à Breendonck et à Huy
Mon père, Arthur TONDEUR,
a raconté comment lui, militant du parti communiste dans la région bruxelloise
et journaliste à ‘La Voix du Peuple », avait vécu cette journée :
« Le 22 juin 1941,
nous étions invités, les enfants, Mariette et moi chez une collègue à elle,
dans le Brabant Wallon.
C’est là que nous avons appris
par la radio, l’agression de Hitler contre l’Union Soviétique.
Rentrés dare-dare en
ville, nous nous sommes informés : la Gestapo s’était effectivement présentée,
le matin même, à notre domicile pour m’arrêter.
Ne me trouvant pas au
gîte, elle avait emmené mon père comme otage : enfermé à la prison de St
Gilles, il serait libéré si je me rendais.
Hébergé pendant 3 jours
chez mon vieux parrain, et bien qu’Edgar Lallemand, ex directeur de « La Voix
du Peuple », rencontré par hasard sur une plate-forme de tram me l’ait vivement
déconseillé, j’ai fini par me rendre.
Enfermé
à mon tour à St Gilles, d’où mon père fut effectivement libéré, je fus dès le
lendemain transféré au camp de BREENDONK avec deux autres militants communistes
(dont BORREMANS, qui fut par la suite Ministre des Travaux Publics dans le
gouvernement Pierlot en 1944-45.)
Sur le mur de Breendonck |
Deux
mois après, je ne pesais plus que 45 kg et avais eu quelques crises d’épilepsie »
(1)
Jules BOSMANT, (homme
de lettres liégeois, membre actif du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes,
matricule 374 au Fort de Huy, a lui aussi raconté son arrestation à Liège.
« Le
22 juin 1941, je fus arrêté au petit matin à mon domicile ; je fus pris au
piège.
Je
me trouvai avec stupéfaction, avec tous mes amis du CVIA : Jean Terfve,
Paul Michot, Pierre Prévot, Paul Renotte, etc… ; quelques artistes,
Scaufflaire, Daxhelet, Louis Dupont, dont on se demandait ce qu’ils faisaient
là et le député Julien Lahaut.
Nous
formions dans l’espace qui se rétrécissait, deux groupes distincts : d’un
côté les intellectuels ou assimilés ; de l’autre, les ouvriers beaucoup
plus nombreux, provenant surtout de la FN de Herstal et du bassin de Seraing.
Lors
de notre arrivée au fort de Huy, nous avons trouvé un fort contingent de
mineurs français du Pas-de-Calais, internés pour faits de grève depuis
plusieurs mois.
Un
jour, les Français avaient reçu l’ordre de se préparer au retour. Dans leur
joie, les pauvres nous distribuaient tout ce qu’ils possédaient ; c’est
vers l’Allemagne qu’on les avait embarqués ; le gros du contingent fut
acheminé vers les sinistres camps de concentration.
(…)
Quand il rentre en Belgique, Julien Lahaut devait constater : sur les 500
à 600 hommes arrêtés les 21 et 22 juin 1941, et internés à Huy, 35 seulement
restaient encore en vie ; (…) Il ne devait pas être tellement loin de la
vérité : de 1941 à 1945, c’est long, affreusement long, plus que l’espèce
humaine n’en peut normalement supporter. » (2)
LES TROIS
TENTATIVES D’EVASIONS DE JULIEN LAHAUT
(extrait de :Bob Claessens - « Julien
Lahaut, une vie au service du peuple » SPE Bruxelles sd )
Au cours de leur chasse à
l’homme, les brutes de la SIPOL trouvèrent Julien Lahaut chez lui, l’arrêtèrent,
le rouèrent de coups et l’enfermèrent à la citadelle de HUY.
Ici, commence un long calvaire de 48 mois, qui n’allait
prendre fin qu’à la libération du camp de Mauthausen en avril 1945.
« Dès le premier jour, il réconforta tous ses
compagnons de captivité par son optimisme et sa bonne humeur contagieuse. Dans
ses rapports avec le commandant du port il affirme les droits imprescriptibles
des détenus. Il se refuse à toute compromission et lui déclare au cours d’une
réunion :
« Votre métier est peut-être de nous garder,
quant à nous, nous n’abandonnerons jamais l’espoir de recouvrer notre liberté
et nous nous y emploierons par tous les moyens ».
Deux idées hantent Lahaut.
La première : organiser les prisonniers et
faire fonctionner le Parti à l’intérieur du fort. Aider par trois ou quatre
camarades il s’attèle immédiatement à cette tâche. Des résultats sont
rapidement obtenus et les communistes de la citadelle de Huy apparaissent aux
yeux de leurs compagnons de captivité comme les plus fermes dans leurs
attitudes et les plus attachés à créer cette solidarité agissante qui seule va
permettre de tenir le coup contre les entreprises de démoralisation de
l’ennemi.
La seconde : s’évader. Julien Lahaut sait que
de grandes luttes se préparent, que la guerre sera longue et que la Résistance
qui s’organise de plus en plus a un besoin pressant de militants actifs et
dévoués.
Sous sa conduite, le groupe des principaux
militants du Parti emprisonnés à Huy se réunit, dresse la liste de ceux qui
doivent tout mettre en œuvre pour s’évader et charge quelques camarades de
dresser des plans d’évasion.
Une première formule est retenue : s’emparer
de la citadelle par la force. Examinée dans
ses détails l’opération apparaît
comme trop hasardeuse et susceptible de provoquer des massacres inutiles.
On retient alors l’idée d’une évasion à neuf. Parmi
les neuf, sont retenus : Lahaut, Fernand Jacquemotte, Mosbeux, Renotte,
Jean Terfve et quelques autres. Le plan est minutieusement dressé et un soir
vers 19 heures l’opération est entreprise. Mais la meurtrière choisie pour
permettre la sortie s’avère, à l’expérience, trop étroite. Heureusement
l’alerte n’a pas été donnée et le groupe parvient à se replier en bon ordre
sans éveiller l’attention des Allemands. Cet échec ne décourage pas Lahaut et
ses amis. Quelques jours plus tard, il apparaît à l’examen qu’une sortie de
nuit peut être tentée par l’imprimerie. Seuls deux camarades peuvent
entreprendre l’expérience, ce sont Lahaut et Renotte car ils logent dans une
chambre que l’on peut quitter la nuit sans trop de difficultés.
Par une nuit d’orage, ils tentent l’aventure. Les
deux amis se rendent compte rapidement que seul Renotte pourra s’évader, car la
carrure de Lahaut ne lui permet pas de se glisser dans l’étroit boyau qui
conduit vers la liberté. Qu’à cela ne tienne. Lahaut aide Renotte de toute son
énergie. Celui-ci parvient à se glisser hors de la citadelle et Lahaut, resté
seul fait disparaître les traces de la fuite afin de dérouter les geôliers et
regagne sa chambre avec au cœur la joie d’avoir rendu un camarade à la liberté
et la volonté la plus tendue que jamais de trouver lui aussi le chemin de
l’évasion.
Huit jours plus tard, un nouveau plan était dressé.
Il avait été élaboré par Lahaut et Jean Terfve. L’opération était hasardeuse
parce qu’elle devait se réaliser en plein jour, c’est-à-dire avant l’appel de
20 heures. D’autre part, les Allemands alertés par la fuite de Renotte avaient
renforcé la surveillance.
Le 25 août, à 6 heures et quart, Lahaut et Terfve
risquent leur chance. Ils gagnent sans difficulté les sous-sols de la
citadelle. Une seule meurtrière est encore accessible, celle par laquelle
entrent dans le fort les fils de l’éclairage électrique. Elle s’ouvre à huit
mètres du sol. Il importe de se laisser glisser le long du mur et de sauter
dans le vide.
Terfve risque le premier l’expérience. Elle réussit
pleinement. Lahaut le suit. Au moment où il franchit l’ouverture, il heurte les
fils électriques, reçoit la décharge et est projeté dans le vide. Il vient
s’écraser huit mètres plus bas.
Le choc est amorti par les ronces qui croissent au
pied du mur. Mais Lahaut est blessé à la tête. Pour trouver le chemin de la
délivrance, il faut encore ramper pendant trente mètres, traverser le chemin de
ronde où se trouvent deux sentinelles, escalader une muraille de rocher et
traverser une prairie. Terfve prend les devants ; Lahaut le suit. Il reste
dix minutes avant l’appel du soir, où l’évasion sera connue de tout le fort.
Lahaut a trop présumé de ses forces. Il tente un
dernier effort mais, frappé par un évanouissement, tombe dans une roncée
inextricable où une demi-heure plus tard, les patrouilles allemandes lancées à la
recherche des fugitifs le découvriront.
Les brutes allemandes s’acharnent sur lui, le
rouent de coups et l’abandonnent à demi-mort au milieu de la place d’appel. Ils
le jettent ensuite dans un cachot obscur où il passera plus de huit jours.
Ces traitements inhumains ne peuvent abattre son
courage. Il reprend force et rejoindra quelques jours plus tard ses compagnons
de captivité plus disposés que jamais à continuer la lutte. » (4)
DES
FEMMES AU FORT DE HUY : CELINIE LECHARLIER
A Huy, le 22 juin 1941, parmi les communistes les
plus actifs et les plus connus, il y a la famille Thonet : Joseph Thonet,
membre du Comité central du PC est député permanent de la Province de Liège. (5)
L'ESPOIR (juin 1943)clandestin du PC HUY ( le 1er n° était sorti en nov 1940) |
Très actif dans la Résistance à l’ennemi, dés l’occupation
du pays en mai 1940.
Il raconte : « A peine, les Allemands installés à Huy, nous organisâmes la
résistance à l’ennemi. Nous éditâmes 2 journaux clandestins pour dresser toute
la population contre l’envahisseur. J’étais rédacteur de « L’Espoir ».
Victor et Mariette en furent les premiers imprimeurs sur ronéo.
La
machine à tirer était transportée alternativement dans des endroits sûrs et
différents.
Victor
fut particulièrement courageux. C’est lui qui grimpa sur le grand poteau qui
existait Grand Place à cette époque et qui alla y arborer le drapeau rouge avec
la faucille et le marteau, au grand dam des Allemands. Des ouvriers du
téléphone furent requis pour aller enlever le drapeau.
Le 1er
mai 1941, tous les camarades de Huy s’endimanchèrent et circulèrent en ville,
arborant un œillet rouge. » (6)
Pas étonnant dès lors que le matin du 22 juin 1941,
les gestapistes qui avaient été assistés par des dénonciateurs belges se
présentent au domicile du camarade député permanent.
« Grâce
à mon fils Victor, qui, malgré le danger, circulait à vélo en ville et dans les
environs pour prévenir les camarades de se mettre à l’abri, je quittai mon domicile,
et me rendit provisoirement et un peu imprudemment chez un de mes enfants.
J’étais
en train de dîner lorsque les membres de la Gestapo se présentèrent.
Georgette
m’alerta et je me rendis par le jardin chez un ami socialiste qui m’hébergea
sans aucune réserve. (…) Je voyais par la fenêtre du voisin les Allemands aller
jusqu’au fond du jardin pour me chercher. » (7)
Ensuite Joseph Thonet, alors que les Allemands le
cherchaient partout dans Huy, se cacha une dizaine de jours chez un ami d’enfance
d’opinion socialiste, celui- là même qui l’avait présenté à la JGS à l’âge de
15 ans.
Par la suite, sur directive de son parti, il
rejoignit Bruxelles clandestinement et déguisé, et par la suite dirigea pendant
toute la guerre, les fédérations du Parti Communiste clandestin de Thudinie,
puis du Brabant Wallon.
Il fut un parmi les rares dirigeants communistes
qui échappèrent aussi bien à l’opération Sonnewende, mais surtout aux arrestations
massives de juillet 1943.
Ayant échappé à l’arrestation, c’est vers sa
famille que les nazis se retournèrent : arrêter comme otages, le père, l’épouse,
le fils était parmi leurs méthodes barbares.
« Lorsque
je quittai mon domicile en juin 41, les Allemands vinrent 3 jours durant demander
à ma femme, si je n’étais pas encore rentré. Le troisième jour, ils l’arrêtèrent
comme otage ; Elle fut conduite à la citadelle (de Huy ndlr), où elle resta
près de 6 mois - matricule 373- "zimmer" Z26 (en fait 4 mois ; elle fut libérée le 24
octobre ndlr)
Son moral
fut particulièrement bon durant tout son séjour.
Elle y
rencontra notamment nos amis Lahaut, Terfve et Renotte et de nombreux camarades
belges et français.
CELINIE THONET - LECHARLIER ( Mémorial de la résistance Huy) |
Elle parvint
au bout de quelques semaines de séjours à y dépister un soldat antifasciste qui
consentit à porter des correspondances chez son frère et chez ses sœurs.
C’est par
ce canal que ma femme trouva la possibilité de ravitailler notre ami Lahaut en
viande et autres denrées. (8)
Célinie Lecharlier fut libérée le 24 octobre 1941.
Mais leur fils Victor, qui avait organisé une équipe
de saboteurs résistants à Huy, et, arrêté, avait réussi à s’évader d’une auto
en marche, devint le commandant du Corps 024 de
Charleroi des Partisans Armés. Arrêté sur dénonciation après l’exécution par
les Partisans du bourgmestre rexiste de Charleroi, torturé à Breendonck, il fut
fusillé par les Allemands au Tir National le 20 avril 1943. ( 9)
Mariette, l'épouse de Victor, résistante, fut déportée
à Ravensbrück.
Et leur fille Micheline Thonet,
qui après l’assassinat de son frère par les nazis, avait, elle aussi, à 18 ans,
rejoint le Front de l’Indépendance, avait été incarcérée à la prison de Huy d’où
elle fut libérée par la Résistance.(10)
Même leur fils aîné,
Joseph, fut, après la fuite de Victor, arrêté comme otage pendant 1 mois.
Voilà , ami lecteur quelques « grandes figures
de chez nous » à garder en mémoire quand on visite le Fort de Huy.
Et particulièrement, en ce 18 août, celle de Julien
Lahaut.(11)
Il y a exactement 68
ans, le 18 aout 1950, il était assassiné à son domicile à Seraing par deux tueurs.
L’enquête récente menée
par des historiens a révélé en 2015, que les assassins avaient été recrutés par
un réseau anticommuniste, soutenu par le patronat de grandes entreprises et
bénéficiant de soutiens policiers et à la Sûreté de l ' Etat. (12)
Ce blog est en quelque
sorte un hommage « hutois » à cette personnalité hors du commun.
NOTES
(1) Arthur Tondeur :" lettre à mon ami Jean Camion; voir
(2) "le matricule 374 témoigne" cité dans Paul Daxhelet : "Au fort de Huy été 1941" p 21 IHOES Seraing 1999
(3) ibid " Les 17 dessins de Paul Daxhelet" p 29
(4) Bob Claessens - « Julien
Lahaut, une vie au service du peuple »pp 28-30 SPE Bruxelles sd
en ligne sur
(5) sur Joseph Thonet voir
GOTOVITCH, José : "VictorThonet (1883-1973)", Bruxelles CArCOB 2016 http://www.carcob.eu/IMG/pdf/biographie_victor_thonet.pdf
(6) Joseph Thonet :Mémoires et souvenirs; 23. La guerre de 1940-1945; Bruxelles, s.d.
(7) ibid
(8) ibid
(9) sur Victor THONET : https://rouges-flammes.blogspot.com/2024/04/grandes-figures-de-chez-nous-victor.html
(10) Sur Micheline Thonet:
et "Hommage à Micheline Thonet: https://rouges-flammes.blogspot.com/2018/06/hommage-micheline-thonet-20071925.html
(11)
Julien Lahaut vivant ;Jules Pirlot éditions du Cerisier Cuesmes ; 2020 (2ème éd)
(12)
Qui a tué Julien Lahaut ? Les ombres de la guerre froide en Belgique [Emmanuel Gerard (éd.), Widukind De Ridder & Françoise Muller], Waterloo, Renaissance du livre/CegeSoma, 2015, 16 x 24 cm, 350 p.
Qui a tué Julien Lahaut ? Les ombres de la guerre froide en Belgique [Emmanuel Gerard (éd.), Widukind De Ridder & Françoise Muller], Waterloo, Renaissance du livre/CegeSoma, 2015, 16 x 24 cm, 350 p.
Merci Maxime pour cette évocation peu connue (par moi) de la résistance communiste.
RépondreSupprimerBonjour et merci pour ce partage , e, fait mon grand père à éte atrrété dans le nord de la france et incarcéré a Huy , il y est mort en 1942 surement du aux mauvais traitements , d'ailleurs son nom est inscrit sur une des stéles , je cherche toujours des témoignages et peut etre le souvenir d'une personne qui l'aurait croisé à Huy
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