lundi 29 avril 2019

DEPUTE A 76 ANS ?



UN "JEUNE" et UN "VIEUX"
Merci à tous pour vos messages à l’occasion de mon anniversaire.
Ce n’est pas pour moi un anniversaire ordinaire, pour autant qu’il puisse y avoir des anniversaires « ordinaires »
Nous fêtons mes 76 printemps à un mois des élections du 26 mai 2019 ; et vous savez que je m’y présente comme tête de liste du PTB   pour les élections régionales au Parlement Wallon                     
(arrondissement de Huy- Waremme) ; et  j’espère bien  y être élu,  et siéger dans les rangs du futur groupe parlementaire PTB avec mes camarades des autres arrondissements wallons.

Cela -il un sens, à 76 ans, de se présenter pour un mandat de député ?
Vous pensez bien que cette question m’a torturé l’esprit, a animé les échanges difficiles avec mes proches et mes amis.
Ma décision prise, elle a suscité beaucoup de félicitations et d’encouragements, mais bien sûr aussi quelques sarcasmes.
En consultant les noms des têtes de listes PTB, toutes élections et régions confondues, je me rends compte que j’en suis le doyen et que 50 ans me séparent du benjamin : Jos D’Haese tête de liste PvdA à Anvers pour les élections au Parlement Flamand - biologiste de 26 ans.
50 ans – 2 générations - nous 
 séparent, et pourtant nous marchons derrière le même drapeau, c’est le même programme qui nous
Jos D'HAESE  biologiste 26 ans tête de liste Parlement flamand Anvers
rassemble.
C’est bien le mérite du PTB – PvdA : un parti qui a su assurer en son temps le relais aux jeunes générations, mais dans lequel chacun doit avoir sa place.
Quand on dit « laisser la place aux jeunes », cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de place pour les anciens, qu’ils sont remisés au placard.
Le PTB est un parti de toutes les générations, hommes et femmes, quelque soit leur langue, leur origine ethnique, leur religion, leur couleur de peau, leur orientation sexuelle.
Ce n’est ni un parti de « fils de », où on fait de la politique de père en fils ou en fille, comme on se transmettrait un cabinet de notaire ou d’avocat, ni un parti de jeunes carriéristes grattant le parquet d’une main et mesurant de l’autre les dimensions des bureaux qu’ils reluquent.
Une mesure - clé pour éviter cela : tous les élus potentiels s’engagent sur l’honneur à continuer à vivre avec un revenu moyen de salarié. Ce que j’ai fait.

PAPYS, MAMYS, OCCUPONS NOUS DES AFFAIRES DE L’ETAT !
Il me faut affirmer ici avec force que les seniors sont des citoyens à part entière, qu’ils ont le droit et plus, le devoir, de s’engager, de s’occuper des affaires de l’état, d’être acteurs des combats politiques.
L’âge ne peut pas être un argument pour se replier, disserter à perte de vue sur nos souvenirs d’ancien combattant, pleurer sur tous nos petits bobos.
En ce qui me concerne, avec le PTB, il s’agit bien sûr du combat pour une transformation radicale, anti capitaliste de la société.
Du combat pour bâtir une société « à haute intensité démocratique », basée sur la justice sociale, la gestion publique et démocratique des secteurs de l’énergie, des banques, de la recherche, et autres secteur stratégiques, sur la planification écologique vers une société à bas carbone, l’éradication de la pauvreté, l’abolition des privilèges.
Une société fondée sur l’émancipation de chacun et le bien commun pour tous : la nature et l’environnement, l’énergie et l’eau, la santé et l’éducation, le logement et la culture, les transports et les soins aux personnes.
Une société fondée aussi sur la paix, la solidarité et la coopération entre les peuples et pas sur la concurrence, le pillage des ressources et la guerre.

« De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! : Marx en avait résumé ainsi les fondements.

Aujourd’hui, en Belgique, le PTB est le seul à porter ce projet de rupture radicale, et je suis fier, à 76 ans, d’être un de ses candidats. (2)


De BERNIE A PEPE  MUJICA
L’âge ne peut être un argument pour se replier…
Mais la société bien - pensante aime se montrer « jeune », « moderne », « dynamique ».
Ils s’efforcent de marcher vite, ils jonglent avec des  twits de 28 caractères, en un mot ils sont « start up »
Elle  aime tourner en dérision les vieillards qui s’accrochent désespérément au pouvoir :  pensons à l’épisode récent Bouteflika, ou Mugabe au Zimbabwe, souvenons – nous des images de la gérontocratie soviétique Brejnev Andropov etc.
Même Fidel Castro, qui ‘était pourtant retiré de la gestion directe des affaires de l’état, n’a pas échappé à leurs quolibets.
La papauté, la reine d’Angleterre, et le roi Salmane d’Arabie Saoudite, par contre, échappent bizarrement   à ce traitement.

Mais nous, gauche radicale, nous avons nos références, nos figures d’aînés au combat qui nous inspirent.
Aux Etats Unis, à 77 ans, Bernie Sanders est reparti, pour la deuxième fois, dans la bataille pour l’investiture au sein du parti démocrate, portant nombre de valeurs du socialisme, en vue des élections de2020.


« Bernie Sanders est tout ce que les politiciens réalistes autoproclamés de ce continent ne sont pas. Il vise ceux du haut, il ose aller à contre-courant et il formule de nouvelles solutions qui sortent du statu quo existant. Nous pouvons nous réjouir qu'il apporte du dynamisme et de nouveaux thèmes dans l'élection présidentielle américaine.  ‘ écrivait Peter Mertens en 2016 
Sans fraude orchestrée par le clan Clinton , au service de l’establishment et des multinationales, il aurait pu, porteur d’espoir pour la jeunesse et tous les exclus du système, l’emporter contre un autre septuagénaire Trump.     

Et il y a Pepe Mujica  , élu président de l’Uruguay de 2010 à 2015

 «  José  Mujica a réellement changé la façon de faire de la politique. Il a réellement reversé 90 % de son salaire pour la construction de logements sociaux et il a réellement continué de rouler avec une vieille Coccinelle. 
Il n’a pas écrit de livre intitulé Révolution, il a combattu la dictature militaire uruguayenne et a été emprisonné et torturé pendant douze ans.
Sa sagesse et sa philosophie, il a su les transmettre aux femmes et aux hommes de son pays sans les infantiliser. En luttant sans cesse contre le capitalisme et les modes de domination, quels qu’ils soient.                                          
"Même président, je n’ai jamais cessé d’être un combattant de la lutte sociale et je pense que ce qui me rend un peu différent, c’est justement cela. Je n’ai pas été avalé par la fonction. […] Les républiques n’ont pas été proclamées pour que les présidents, les sénateurs ou les ministres deviennent les nouveaux nobles. Et que le risque grandisse de les voir se préoccuper avant toute chose de leur propre avenir économique. »

"… On commence par ne plus croire aux hommes politiques, puis aux partis. Et à la fin, c’est l’être humain qui ne croit plus en lui-même. Que reste-t-il alors ? Le nihilisme. Il semblerait que les société modernes soient des sociétés désenchantées. » (4)



(3)  https://www.solidaire.org/articles/bernie-sanders-est-tout-ce-que-les-politiciens-autoproclames-de-ce-continent-ne-sont-pas