Semaine de combat antifasciste , mais aussi combat dirigée contre les autorités politiques,dont la réponse a été la répression brutale par la police et la gendarmerie. Etait visé en particulier l'homme fort du moment, Henri Simonet, bourgmestre d'Anderlecht, président du Conseil d'Administration et figure de pointe du PS bruxellois, partisan de la manière forte pour mater la rébellion étudiante.(1)
La "semaine grecque" est également évoquée dans l'exposition "Mai 1968, ils ont osé" présentée à Bredene ( centre Staf Versluys) dans le cadre de Manifiesta 2018, les 8 et 9 septembre 2018.(2)
Chaque thème de la révolte étudiante, est abordé,dans les 2 langues, par un panneau illustré de photos et documents commentés par un "vétéran" et un jeune.
MANIFIESTA 2018 : Expo "Mai 68 ils ont osé" Centre Staf Versluys -Bredene (24/08-12/09) (https://www.manifiesta.be/fr |
Αλαβαρακ ! :" A la baraque !" en alphabet grec
La « baraque » était le nom que les étudiants de l' ULB avaient donné, en avril 1970, au luxueux hôtel de maître situé juste en face du campus , 25 avenue FD ROOSEVELT, et qui abritait le « CERCLE DES NATIONS »
Le lundi 20 avril 1970, y était organisée, à l'invitation de l'ambassadeur grec, une réception à l'occasion de l'anniversaire du coup d'état militaire des colonels du 21 avril 1967 .
En réaction, la communauté universitaire s' est mobilisée sur le campus, et de violents affrontements ont été provoqués par des incursions répétées de la police, jusque dans les chambres d'étudiants de la cité universitaire
AVRIL 1970: MANIFESTATION DEVANT " LA BARAQUE" |
Cette soirée du lundi 20 avril a été suivie par l'élargissement du mouvement de protestation : meetings au Janson, manifestations au centre de BRUXELLES, et par la mobilisation ,pendant une semaine entière, de toute la communauté universitaire pour défendre le campus contre les intrusions policières, et pour exiger la rupture des relations diplomatiques avec les colonels.
La semaine a culminé avec une grande manifestation anti-impérialiste le 26 avril qui, prévue contre l'agression américaine au VIETNAM , s'est transformée aussi en marche contre les colonels , pour le retrait de l'OTAN, et contre la répression policière contre le mouvement étudiant.
La semaine a culminé avec une grande manifestation anti-impérialiste le 26 avril qui, prévue contre l'agression américaine au VIETNAM , s'est transformée aussi en marche contre les colonels , pour le retrait de l'OTAN, et contre la répression policière contre le mouvement étudiant.
Ce que la « semaine grecque » de 1970 avait mis en évidence, c'était la fusion, à travers un cercle huppé comme le « Cercle des nations » , de puissants milieux d'affaires, de journalistes de la presse écrite et audio visuelle et d' hommes politiques ( de droite, comme « de gauche ») avec une extrême droite feutrée et policée- on ne parlait pas de « cordon sanitaire » à l'époque.
Elle avait aussi montré la tentation de la gouvernance autoritaire de grandes pointures de la politique belge, comme PAUL VAN DEN BOEYNANTS (PSC) et HENRI SIMONET (PSB) – tous deux par ailleurs membre du Cercle des Nations...
Ce que les étudiants mirent à nu avec le slogan percutant:
«VDB, SIMONET,COLONELS EN CRAVATE"
«VDB, SIMONET,COLONELS EN CRAVATE"
UNE CAFETARIA ULTRA CHIC
En avril 1970 donc, l'ambassadeur des colonels à BRUXELLES, BASILE CALEVRAS, invite le 20 au soir le TOUT BRUXELLES à une réception à l'occasion du 3ème anniversaire du coup d'état
militaire .
C'est le « CERCLE DES NATIONS » qui accueille cette réception .
Mais qu'était ce Cercle des Nations, qui a prétendu avoir seulement mis en location ses locaux , comme il l'avait fait pour l'anniversaire de la reine des PAYS BAS ?
Son « Président - Directeur » était un certain PAUL VANKERKHOVEN
Son parcours illustre comment l' extrême droite a infiltré les milieux d'affaires, la presse, les partis politiques et noyautait efficacement la droite de la droite, en l' occurrence le CEPIC – aile droite du PSC – PPE.
En 1967 , il est un des membres fondateurs,de la « LIGUE INTERNATIONALE POUR LA LIBERTE » dont l'objectif était de "mettre un frein à la subversion et à rappeler au monde libre le danger qu'il court en subissant sans réagir l'incessant conditionnement de la propagande communiste, toujours plus insidieuse et toujours plus tentaculaire".
TAIWAN CELEBRE LA WACL |
Tout un programme, quand on sait que la WACL est le résultat de la fusion en 1967 de la Ligue anticommuniste des peuples d’Asie (APACL) et du Bloc anti- bolchévique des nations (ABN), et quand on sait qu'elle avait été fondée à TAIWAN par TCHANG KAI CHEK en personne .
Elle fut transformée le 23 juillet 1990 , lors de sa 22ème conférence générale à BRUXELLES (tiens tiens!) en « Ligue mondiale pour la liberté et la démocratie (WLFD)».
Mais leurs années de gloire furent les années 80, les années REAGAN- un américain en devint le président.
QUELQUES MEMBRES DE LA WACL ( années 80) (3)
Giorgio Almirante
|
Italie
|
Fondateur du MSI néofasciste
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Francisco Buitrago Martinez
|
Nicaragua
|
responsable de la police secrète du dictateur Somoza. Exécuté par les Sandinistes en 1978
|
Robert Close
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Belgique
|
Sénateur libéral
|
Roberto d’Aubuisson
|
El Salvador
|
Leader du parti d'extrême droite Arena Suspecté de l’assassinat de Mgr Romero
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Paul Vankerhoven
|
Belgique
|
Membre du Parlement européen. Président du Cercle des Nations
|
Etc. etc. |
« Ce club sélect de la jet-set affairiste fut situé en face de l’Université libre de Bruxelles. Ce sont des « croisés » de l'Ordre du Rouvre qui en furent ses piliers. Ce « cercle » permettait la rencontre de personnalités d'horizons différents mais ayant un objectif commun: l'infiltration de tous les rouages de l'Etat (politiques, économiques, judiciaires, militaires). L'un des ciments qui réunissait ces personnalités était alors l'anticommunisme ambiant des années 70".
« Cafétéria ultra-chic » du Cepic, on trouvait dans son conseil d'administration des intégristes nationaux-catholiques, un des plus grands promoteurs immobiliers de Bruxelles DE PAUW , son ami PAUL VAN DEN BOEYNANTS. Egalement fréquenté par des « socialistes » , le CDN servait d'adresse de contact à plusieurs organisations ultra-droitistes, tel le Centre européen de documentation et d'information (CEDI) de Paul Vankerkhoven (Créé en 1949, le CEDI est dirigé par Otto de Habsbourg, qui en est le président à vie, et un autre belge NICOLAS DE KERCHOVE D' OUSSELGHEM , y est très actif- aussi un Cepic )
Gageons que les échanges n'étaient pas qu'idéologiques; sans doute, en avril 1970, y discuta t-on aussi de la création d'un WORLD TRADE CENTER à ATHENES...
Gageons que les échanges n'étaient pas qu'idéologiques; sans doute, en avril 1970, y discuta t-on aussi de la création d'un WORLD TRADE CENTER à ATHENES...
Quasi moribond et victime du succès du Cercle gaulois (un haut lieu mondain moins « ultra-droite »), le Cercle des Nations fit place, en 1998, au Cercle de Lorraine. »
PAUL VANKERKHOVEN sera lui, malgré - ou plutôt « grâce à » ? - son engagement à l'extrême droite et son rôle premier dans la provocation à l' ULB en avril 70 , dirigeant de la droite dure PSC , le CEPIC, membre du cabinet du ministre PSC GRAFE, puis de 1982 à 1984 député européen PPE.
LE CERCLE DES NATIONS (COMITE D'HONNEUR) - 1970
LE CERCLE DES NATIONS (COMITE D'HONNEUR) - 1970
AFFAIRES
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PRESSE
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NOBLESSE
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POLITIQUE
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ALDO BLATON "Batiments et ponts" Le roi du béton ami de VdB | LUC BEYER (présentateur JT - RTB) | PRINCE FRANCOIS de MERODE (président) | PAUL VAN DEN BOEYNANTS (ex 1er + échv TP BRUX.) |
BARON KRONACKER le roi dusucre | JO GERARD ( EUROPE MAGAZINE) | SAS PRINCE ALBERT DE CROY | LUCIEN COOREMANS (bourgm. .BRUXELLES) |
CHARLES DE PAUW CdP CONSORTIUM DES PARKINGS etc ami de VdB | PAUL VANDROMME ( LE RAPPEL) | PRINCE ANTOINE DE LIGNE | HENRI SIMONET (bourgm. ANDERLECHT+président ULB |
ADELIN VAN YPERSELE de STRIHOU ( ROYALE BELGE) | GEORGES SION | GASTON WILLIOT( bourgm. SCHAERBEEK+ rédac chef DH) |
Etc.etc.
« Le cercle des Nations est le symbole de la pseudo démocratie dans laquelle nous vivons » ( Cahiers du Libre Examen 1971)
« Le cercle des Nations est le symbole de la pseudo démocratie dans laquelle nous vivons » ( Cahiers du Libre Examen 1971)
Le 20 avril dans la nuit :LUC BEYER (2ème à p gauche) et devant P. VANKERKHOVEN et HENRI SIMONET: |
LA SEMAINE GRECQUE
La réception du 20 avril est vécue dans le milieu universitaire comme une provocation – et l'on sait que le 18, le bourgmestre COOREMANS - membre on l'a vu du CERCLE DES NATIONS (!) - , et que le 20 encore, les Affaires Etrangères , avaient demandé à l'Ambassadeur de renoncer ; ce que celui ci , en vrai fasciste, avait refusé .(4)
Le Cercle des Nations, - alias P. VANKERKHOVEN - qui avait le pouvoir d' annuler la « location » a, au contraire, - en bon provocateur de la WACL - demandé la protection de la police !
Le Cercle des Nations, - alias P. VANKERKHOVEN - qui avait le pouvoir d' annuler la « location » a, au contraire, - en bon provocateur de la WACL - demandé la protection de la police !
Ils avaient mis en place tous les éléments de la provocation !!! Comme dans « Z »
C'est ainsi que commença la « semaine grecque »
J'y étais, mais , les photos suffisent à elles mêmes.
Je laisse d'abord la parole à JOSY DUBIE président du LIBREX en 1970-1971 (CERCLE DU LIBRE EXAMEN, de tradition anti fasciste) qui avait appelé à manifester
TOUTES LES PHOTOS , DE MEME QUE BEAUCOUP DE DONNEES SUR LE CERCLE DES NATIONS SONT EXTRAITES DE " CAHIERS DU LIBRE EXAMEN" XXIVème cahier1 1971-1972
Je laisse d'abord la parole à JOSY DUBIE président du LIBREX en 1970-1971 (CERCLE DU LIBRE EXAMEN, de tradition anti fasciste) qui avait appelé à manifester
JOSY DUBIE était président du LIBREX |
".. Informé, le Librex avait appelé à manifester pacifiquement devant ce bâtiment. Je puis affirmer que telle était notre intention. Cependant, d’autres en avaient décidé autrement. Sous une pluie de bouteilles et d’objets divers les quelques policiers gardant le bâtiment n’ont pas eu d’autre choix que de s’enfuir. Pris au piège, les sympathisants des colonels n’en menaient pas large.
Renfort de police et escadrons de la gendarmerie appelés à la rescousse ont transformé le campus en champ de bataille pendant plusieurs jours.
Il y eut des scènes homériques.
Il y eut des scènes homériques.
Charge, contre charge, autopompes contre bulldozer, toute la communauté universitaire, à la suite du «Librex», faisait bloc contre la provocation des suppôts des colonels grecs, exigeant la rupture des relations diplomatiques. Au moment du bilan, l’on se contente du rappel du chargé d’affaires, et de la rupture des relations culturelles.
Comme dirait Alain Souchon «C’est déjà çà!».
Les hasards de la vie ont voulu que je vive sur place, comme reporter, quelques années plus tard, le renversement du colonel Papadopoulos et de sa junte fasciste.
Je n’oublierai jamais le visage heureux de ces grecs débarrassés de leurs brutes galonnées. Le «Librex» n’a sans doute pas renversé la dictature des colonels grecs, mais en mobilisant des milliers de belges il a contribué à son isolement et au refus de sa «normalisation». Cela les Grecs, sous la botte, je m’en suis rendu compte, le savaient et nous en étaient reconnaissants, car il n’y a rien de plus terrible pour un peuple qui souffre que de se croire abandonné." (5)
UNE GRENADE DANS LE CHAMBRANLE DE PORTE D'UNE CHAMBRE |
TOUTES LES PHOTOS , DE MEME QUE BEAUCOUP DE DONNEES SUR LE CERCLE DES NATIONS SONT EXTRAITES DE " CAHIERS DU LIBRE EXAMEN" XXIVème cahier1 1971-1972
Le bulldozer:laissé sur un chantier voisin, un manifestant l' a fait démarrer et avant d'en sauter, l'a lancé vers "la baraque", causant la panique en face. |
21/04 :LA CITE UNIVERSITAIRE MENACEE |
22 h TIR DIRECT DANS LES CHAMBRES. IL SERA BLESSE EN PLEIN VISAGE |
MEME POLYTECH A EU DROIT A SES LACRYMO |
AUTO DEFENSE SUR LE CAMPUS |
MARDI 21 AVRIL : DEVANT L'AMBASSADE DE GRECE - VOLETS FERMES |
MANIF à BRUXELLES :: SIT IN DEVANT OLYMPIC AIRWAYS |
DEVANT le MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES POUR LA RUPTURE DES RELATIONS DIPLOMATIQUES |
- Le hall de la Cité en camp retranché :on y prépare des cocktails Molotov pour résister aux attaques policières !!
- SIMONET - grand seigneur- vient discuter : "quand vont cesser ces fantaisies ?" Un camarade , Jacques Wattiez, l'interpelle: "Assez de tes salades; que vas tu faire pour libérer nos camarades ? Il tourne les talons et disparait.
- Vendredi 24 : Des milliers dans les rues de BRUXELLES, avec le COMITE GRECE - ULB Nous imposons notre parcours. le cortège se dirige vers ANDERLECHT, fief de SIMONET. Il donne l'ordre de boucler l'accès à SA commune ; nous nous arrêterons à la "frontière", place BARA.
LE JOURNAL DE UUU (6) ORGANISATION DE GAUCHE RADICALE |
Les sonneurs d'alerte, les quelques centaines qui se sont portés le lundi vers "la baraque", sont devenus des milliers et des milliers dans les rues de BRUXELLES.
Les autorités académiques, liées par la tradition antifasciste de l' Université, ( affaire MOULIN contre le fascisme italien en 1931, soutien à la République Espagnole, Résistance aux nazis) ont dû « rendre hommage aux membres de la communauté universitaire qui ont réveillé l'attention sur le problème grec »
Mais il y avait à la tête de l'ULB, un candidat homme fort, « socialiste », placé là en 1968 pour réformer certes, mais aussi pour ramener l'ordre et mettre au pas « les galopins de 68 ».
Cerise sur le gâteau , il était membre du Comité d'Honneur du « CERCLE DES NATIONS »
Le 20 avril au soir, il est apparu sur le campus,en compagnie de LUC BEYER – qui assistait à la réception - et PAUL VANKERKHOVEN, le maître de cérémonie . Il a du , piègé lui même par la tournure prise par les évènements, reconnaître le côté provocateur de la réception et a, bien sûr, été obligé de démissionner du CERCLE devant le scandale)
Le 20 avril au soir, il est apparu sur le campus,en compagnie de LUC BEYER – qui assistait à la réception - et PAUL VANKERKHOVEN, le maître de cérémonie . Il a du , piègé lui même par la tournure prise par les évènements, reconnaître le côté provocateur de la réception et a, bien sûr, été obligé de démissionner du CERCLE devant le scandale)
MARCEL LIEBMAN a mis en évidence la confusion des genres qui entoure ces candidats hommes forts , aux multiples casquettes, « colonels en cravate » qui ont leurs propres agendas , bien éloignés des souffrances du peuple grec .
ARTICLE DE MARCEL LIEBMAN - COMBAT 30 AVRIL 1970 (7)
« Le 22 avril , HENRI SIMONET demandait déjà que l'on « maîtrise les insurgés »
Quelques jours plus tard, sur sa lancée, il allait plus loin ; il annonçait des mesures de répression contre ceux qu'ils désignait comme des « insatisfaits, des maoïstes et des trotskystes, des ratés, toute une tourbe intellectuelle, d'aigris, voire d'instables, qui relèvent plus de la psychopathologie que de l'action de la police » !!!
Rarement, langage aussi méprisant ( et méprisable) , aussi haineux et démagogique aura été utilisé par un homme dont les fonctions requièrent pourtant de la retenue et du sang froid...
Le calme qui règne ce mardi (28 avril 1970)sur le campus pourrait n'être qu'une trêve.
Il est possible que les autorités académiques fassent tôt ou tard un pas de plus dans la voie de la répression .
Ce danger est renforcé par la multiplicité des fonctions que remplit son principal responsable ;
MARCEL LIEBMAN EN MAI 68 |
Quand HENRI SIMONET parle le langage de la force, est ce le député qui s'exprime, le président du CA de l' ULB ou le bourgmestre , qui à la veille d'une consultation populaire entend offrir à ses électeurs la démonstration de sa puissance et la preuve de son autorité.
Ce n'est pas tant devant la communauté universitaire qu'il entend se présenter comme le « défenseur de l'ordre ».
Son public est plus vaste : la capitale tout entière-et qui sait le pays- sont seuls à sa mesure de son talent et de son ambition. »
MARCEL LIEBMAN
Plus tard, bien plus tard , en 1984, Henri SIMONET peaufinera son parcours atlantiste et droitier, en rejoignant le PRL ( nom de l'époque des libéraux), ajoutant à son goût immodéré de l'Ordre, quelques relents xénophobes :
"Je suis pour la Belgique unie, contre l'immigration abusive et une intégration-bidon, pour l'exclusion des clandestins pour la sécurité des citoyens".(8)
AVANT ET APRES.
La semaine grecque d'avril 70 aura été un évènement - clé du "long mai 68" à Bruxelles :
Après 18 mois de " participation" (commissions, élections et tergiversations diverses ), le mouvement démocratique et anti autoritaire , qui en mai avait licencié son conseil d'administration accouchait d'une souris et était promis à une mort lente.
Fondamentalement, en effet, rien n'avait changé.
Le compromis social- démocrate avait remplacé , à la tête de l'institution, une équipe de financiers libéraux moyenâgeux , non élus, par une équipe de technocrates "modernes et dynamiques" , élus, certes mais dans le cadre d'une démocratie tronquée qui instituait l'hégémonie des professeurs , au détriment du "Tiers Etat" ( personnel scientifique, techniciens, ouvriers ,employés et étudiants) !
A la présidence de Henri Simonet, étoile montante du Parti Socialiste bruxellois, était accolé un duo choc d' ingénieurs polytechniciens, André Jaumotte. recteur et René Jottrand, président de faculté, qui avaient été parmi les professeurs les plus militants "anti - Assemblée Libre".
Bien sûr, ils se camouflaient derrière de grandes déclarations sur la participation, sur l' "Université la plus démocratique du monde" ; mais ils avaient déjà début décembre 1968 baissé le masque avec une provocation grosse comme une ficelle: "champagne et petits fours pour le gratin, interdit aux étudiants... et aux chiens?"
Histoire de montrer que oui, c'était bien eux les nouveaux maîtres (9)
Et que comme dans la chanson "Non, non rien n'a changé, tout tout va continuer..."
AVANT ET APRES.
La semaine grecque d'avril 70 aura été un évènement - clé du "long mai 68" à Bruxelles :
Après 18 mois de " participation" (commissions, élections et tergiversations diverses ), le mouvement démocratique et anti autoritaire , qui en mai avait licencié son conseil d'administration accouchait d'une souris et était promis à une mort lente.
Fondamentalement, en effet, rien n'avait changé.
Le compromis social- démocrate avait remplacé , à la tête de l'institution, une équipe de financiers libéraux moyenâgeux , non élus, par une équipe de technocrates "modernes et dynamiques" , élus, certes mais dans le cadre d'une démocratie tronquée qui instituait l'hégémonie des professeurs , au détriment du "Tiers Etat" ( personnel scientifique, techniciens, ouvriers ,employés et étudiants) !
A la présidence de Henri Simonet, étoile montante du Parti Socialiste bruxellois, était accolé un duo choc d' ingénieurs polytechniciens, André Jaumotte. recteur et René Jottrand, président de faculté, qui avaient été parmi les professeurs les plus militants "anti - Assemblée Libre".
Bien sûr, ils se camouflaient derrière de grandes déclarations sur la participation, sur l' "Université la plus démocratique du monde" ; mais ils avaient déjà début décembre 1968 baissé le masque avec une provocation grosse comme une ficelle: "champagne et petits fours pour le gratin, interdit aux étudiants... et aux chiens?"
Histoire de montrer que oui, c'était bien eux les nouveaux maîtres (9)
Et que comme dans la chanson "Non, non rien n'a changé, tout tout va continuer..."
Après avoir inauguré le cycle de la répression policière contre le mouvement démocratique des étudiants, Simonet déclarait le 5 décembre 68 : "J'ai appelé la police, et je suis
allé chez le ministre de l'Intérieur; et je mettrai le temps, mais je
saurai quels sont tous ceux qui veulent foutre notre université en
l'air?" (déclaration au PATO- citée dans UUU- "l'université au service
de qui" 1970)
Le décor des 3 années suivantes était planté : police et répression feront, partie des meubles; l' université "libre" deviendra l'université "policière", avec un vernis de participation
La gauche radicale universitaire , regroupée notamment dans UUU, Usines Université Union,mais aussi la JGS (Jeunes Gardes Socialistes) et d'autres éditaient certes de brillantes analyses et critiques de la participation réformiste, et de la nature de classe de l' Université bourgeoise, mais ne parvenait pas à les transformer en mobilisations et en actions de la masse des étudiants .
La "semaine grecque" allait tout bouleverser : des objectifs politiques s'imposaient à tous: la solidarité antifasciste et démocratique avec le peuple grec, bien sûr, mais au delà, la mise en lumière des accointances de nos élites bourgeoises avec la droite extrême..
Et aussi la réponse coup pour coup à cette répression policière sauvage.
La gauche radicale était en pointe dans le mouvement, par ailleurs largement spontané, et l'ensemble de la communauté universitaire assumait son combat, y compris la riposte sur les barricades à la répression policière.
Excepté, on l'a vu, le président du Conseil d'Administration , le colonel en cravate Simonetopoulos, lui même, qui n'avait pas oublié sa mission première : nettoyer l' Université de ses troublions gauchistes.
Soutenu majoritairement sur le campus , le mouvement n'allait néanmoins pas pouvoir essaimer dans les autres universités , dans les écoles ,dans le mouvement démocratique et dans les quartiers.
La gauche radicale bruxelloise n'était pas suffisamment forte et organisée - UUU, bien qu'elle fut sans doute la plus clairvoyante politiquement, n'était pas une organisation fortement structurée, idéologiquement et sur le plan organisationnel, mais plutôt un mouvement pluraliste et apartidaire de militants.
La semaine grecque sera le prélude aux mobilisations radicales de la rentrée universitaire de septembre - octobre 1970, autour des prix des repas et chambres de la Cité Universitaire et encore une fois contre la répression ( intrusions répétées de la police et de la gendarmerie sur le campus , arrestations et emprisonnement pendant près d'un mois de plusieurs militants dont Robert Fuss , leader de UUU , exclusions de l'Université d' étudiants et d'assistants. Mais c'est là un autre épisode du "long mai 68".
REPRESSION ET AUTODEFENSE :
Les images parlent d'elles mêmes:
les affrontements d' avril 1970 furent extrêmement violents.
Et à la violence sauvage de la gendarmerie, les étudiants ont répondu avec leurs propres moyens de riposte .
50 ans plus tard, cette violence peut paraître incongrue, minoritaire, le fait de "casseurs", d' "enragés", voire de provocateurs, tant aujourd'hui semble s'imposer comme l'évidence, le caractère nécessairement pacifique de toute contestation.
Autre époque historique, autre rapport de force idéologique : le moindre blocage pourtant pacifique par un piquet de grève est presque assimilé à du terrorisme, de même que, par exemple l' action radicale d'une militante syndicale dans un magasin namurois briseur de grève. ( l'affaire "Raymonde")
Remettons donc les pendules à l'heure sur la violence des années 68 , et en particulier sur la semaine grecque.
Tout d'abord , dés janvier 1968, à Louvain, il était clair que l'axe principal de la réponse des autorités gouvernementales , académiques , judiciaires et autres à la contestation étudiante démocratique et anti autoritaire serait la répression brutale par la police et la gendarmerie :
casser les manifestations par les matraques, les auto pompes ou les grenades lacrymogènes, faire taire les leaders en les arrêtant , comme Paul Goossens à Louvain, et plus tard Robert Fuss et ses camarades à Bruxelles, bloquer les accès à la ville de Louvain ou investir avec brutalité les campus, en annihilant le principe pourtant acquis de l'inviolabilité de l'espace universitaire.
Le piquant dans cette politique, c'est son absence totale de discernement: quand en novembre 1968, toute la communauté universitaire de l' ULB, à l'appel même de ses autorités, arrête les cours et manifeste contre la venue à Bruxelles d'un ancien dignitaire nazi devenu chancelier de la République Fédérale, un certain Kiesinger, la police de Bruxelles en casque de combat, teste sur eux toutes tendances confondues, des libéraux aux communistes et aux démocrates antifascistes sans parti , ses nouvelles matraques, en arrête une trentaine et en passe à tabac quelques uns.
Autant dire que , en avril 1970, peu à peu s'était construite une sorte de majorité radicale contre les interventions policières et, quand la police de Bruxelles protège la réception fasciste du 20 avril et s'attaque aux manifestants, c'est tout naturellement que les étudiants, décident de ne plus se laisser faire, et de pratiquer l' autodéfense.
Et quand le lendemain 21 avril, la gendarmerie investit le campus, comme une armée en guerre, et entame des ratonnades systématiques, c'est tout aussi naturellement que la défense, de plus en plus nombreuse et décidée de la Cité Universitaire, s'organise .
Après plus de 8 heures d' affrontements, ils quitteront le campus! Laissant derrière eux le cortège de blessés graves, fracture du crâne, blessés au visage par tir horizontal de grenades etc.
Cette auto défense, n'était pas basée sur l'action minoritaire d'un petit groupuscule fermé de "casseurs", - il n'existait d'ailleurs pas de tel groupe - mais bien sur une riposte de masse plutôt spontanée de plusieurs centaines d'étudiants et de travailleurs grecs antifascistes.
Autodéfense d'autant plus légitime qu'elle voulait chasser les flics du campus , traditionnellement considéré comme inviolable.
Mais surtout, autodéfense subordonnée à des objectifs politiques, partagés majoritairement : la solidarité avec le peuple grec, la rupture des relations diplomatiques et la condamnation des relations honteuses de certains milieux politiques et d'affaires, avec la dictature militaire.
50 ans plus tard, comment ne pas le rappeler?
(1) Henri Simonet: http://www.lesoir.be/archive/recup/henri-simonet-mort-d-un-sceptique-qui-se-defendait-d-et_t-19960216-Z0APHU.html
(2) https://www.manifiesta.be/fr
(3)sur WACL voir : SCOTT & JON LEE ANDERSON INSIDE THE LEAGUE 1986- NEW YORK
(4) (voir à ce sujet les débats du Conseil Communal, de BRUXELLES (pp1675 à1702) le 4 mai suite à l'interpellation de L. VAN GEYT (PC)http://www.bruxelles.be/Colossus/BulletinsCommunaux/Bulletins%20Restore/Documents/old/gBxlCc_1970_dBltCmn-I2_N016.pdf
(6) UUU Usines Université Union (1968 -1972):
(8) PARIS MATCH 21/11/91
(9)"Champagne et petits fours pour le gratin. Interdit aux étudiants ... et aux chiens?"
Le 2 décembre 1968 , les étudiants découvrent qu'un académicien français, Louis Armand est invité en grand pompe, à discourir à l'auditoire Janson, en présence du Roi , et de tout le gratin bruxellois. Séance de gala sur invitation, INTERDITE aux étudiants ! La nouvelle provoque pas mal d'émoi : "le Roi!" " Les étudiants ne peuvent pas assister!"
Comme si de rien n'était, comme si MAI n'avait pas existé!
Mobilisation générale dés lors devant l'auditoire Janson où, à part une vingtaine autorisée à accéder à l'auditoire, les autres assistent , médusés, à travers les fenêtres de la faculté à la préparation de la réception par des serveurs en livrée : petits fours et champagne sont prêts .
Insupportable provocation , inévitable colère : l' affrontement se fait à coup de lances d'arrosage, les petits fours sont arrosés, de même que les personnalités, parmi lesquelles, Paul Henri Spaak , sa fille Antoinette et bien d'autres, qui s'enfuient. La police intervient.
Le lendemain ,une délégation envoyée au rectorat, pour exiger la garantie de l'inviolabilité du campus universitaire, pour que "plus jamais la police n'intervienne sur le campus", est, sur appel de Simonet, évacuée manu militari par la police.
Et s'ensuivent 3 jours de grève des cours et d'émeutes sur le campus.2 étudiants sont arrêtés.
(témoignage de Jean Flinker mai 2018)
Le décor des 3 années suivantes était planté : police et répression feront, partie des meubles; l' université "libre" deviendra l'université "policière", avec un vernis de participation
(UUU - INSURGE mai 1970)
La gauche radicale universitaire , regroupée notamment dans UUU, Usines Université Union,mais aussi la JGS (Jeunes Gardes Socialistes) et d'autres éditaient certes de brillantes analyses et critiques de la participation réformiste, et de la nature de classe de l' Université bourgeoise, mais ne parvenait pas à les transformer en mobilisations et en actions de la masse des étudiants .
La "semaine grecque" allait tout bouleverser : des objectifs politiques s'imposaient à tous: la solidarité antifasciste et démocratique avec le peuple grec, bien sûr, mais au delà, la mise en lumière des accointances de nos élites bourgeoises avec la droite extrême..
Et aussi la réponse coup pour coup à cette répression policière sauvage.
La gauche radicale était en pointe dans le mouvement, par ailleurs largement spontané, et l'ensemble de la communauté universitaire assumait son combat, y compris la riposte sur les barricades à la répression policière.
Excepté, on l'a vu, le président du Conseil d'Administration , le colonel en cravate Simonetopoulos, lui même, qui n'avait pas oublié sa mission première : nettoyer l' Université de ses troublions gauchistes.
UUU (nov1970) brocardera le devise de l'ULB SCIENTIA VINCERE TENEBRAS |
UNIVERSITAS ALCATRAZ SMONETOPOULOS VINCERE LIBERTAS |
Soutenu majoritairement sur le campus , le mouvement n'allait néanmoins pas pouvoir essaimer dans les autres universités , dans les écoles ,dans le mouvement démocratique et dans les quartiers.
La gauche radicale bruxelloise n'était pas suffisamment forte et organisée - UUU, bien qu'elle fut sans doute la plus clairvoyante politiquement, n'était pas une organisation fortement structurée, idéologiquement et sur le plan organisationnel, mais plutôt un mouvement pluraliste et apartidaire de militants.
La semaine grecque sera le prélude aux mobilisations radicales de la rentrée universitaire de septembre - octobre 1970, autour des prix des repas et chambres de la Cité Universitaire et encore une fois contre la répression ( intrusions répétées de la police et de la gendarmerie sur le campus , arrestations et emprisonnement pendant près d'un mois de plusieurs militants dont Robert Fuss , leader de UUU , exclusions de l'Université d' étudiants et d'assistants. Mais c'est là un autre épisode du "long mai 68".
REPRESSION ET AUTODEFENSE :
les affrontements d' avril 1970 furent extrêmement violents.
Et à la violence sauvage de la gendarmerie, les étudiants ont répondu avec leurs propres moyens de riposte .
50 ans plus tard, cette violence peut paraître incongrue, minoritaire, le fait de "casseurs", d' "enragés", voire de provocateurs, tant aujourd'hui semble s'imposer comme l'évidence, le caractère nécessairement pacifique de toute contestation.
Autre époque historique, autre rapport de force idéologique : le moindre blocage pourtant pacifique par un piquet de grève est presque assimilé à du terrorisme, de même que, par exemple l' action radicale d'une militante syndicale dans un magasin namurois briseur de grève. ( l'affaire "Raymonde")
Remettons donc les pendules à l'heure sur la violence des années 68 , et en particulier sur la semaine grecque.
Tout d'abord , dés janvier 1968, à Louvain, il était clair que l'axe principal de la réponse des autorités gouvernementales , académiques , judiciaires et autres à la contestation étudiante démocratique et anti autoritaire serait la répression brutale par la police et la gendarmerie :
casser les manifestations par les matraques, les auto pompes ou les grenades lacrymogènes, faire taire les leaders en les arrêtant , comme Paul Goossens à Louvain, et plus tard Robert Fuss et ses camarades à Bruxelles, bloquer les accès à la ville de Louvain ou investir avec brutalité les campus, en annihilant le principe pourtant acquis de l'inviolabilité de l'espace universitaire.
Le piquant dans cette politique, c'est son absence totale de discernement: quand en novembre 1968, toute la communauté universitaire de l' ULB, à l'appel même de ses autorités, arrête les cours et manifeste contre la venue à Bruxelles d'un ancien dignitaire nazi devenu chancelier de la République Fédérale, un certain Kiesinger, la police de Bruxelles en casque de combat, teste sur eux toutes tendances confondues, des libéraux aux communistes et aux démocrates antifascistes sans parti , ses nouvelles matraques, en arrête une trentaine et en passe à tabac quelques uns.
Autant dire que , en avril 1970, peu à peu s'était construite une sorte de majorité radicale contre les interventions policières et, quand la police de Bruxelles protège la réception fasciste du 20 avril et s'attaque aux manifestants, c'est tout naturellement que les étudiants, décident de ne plus se laisser faire, et de pratiquer l' autodéfense.
Et quand le lendemain 21 avril, la gendarmerie investit le campus, comme une armée en guerre, et entame des ratonnades systématiques, c'est tout aussi naturellement que la défense, de plus en plus nombreuse et décidée de la Cité Universitaire, s'organise .
Après plus de 8 heures d' affrontements, ils quitteront le campus! Laissant derrière eux le cortège de blessés graves, fracture du crâne, blessés au visage par tir horizontal de grenades etc.
Cette auto défense, n'était pas basée sur l'action minoritaire d'un petit groupuscule fermé de "casseurs", - il n'existait d'ailleurs pas de tel groupe - mais bien sur une riposte de masse plutôt spontanée de plusieurs centaines d'étudiants et de travailleurs grecs antifascistes.
22 AVRIL BARRICADE AV HEGER |
Autodéfense d'autant plus légitime qu'elle voulait chasser les flics du campus , traditionnellement considéré comme inviolable.
Mais surtout, autodéfense subordonnée à des objectifs politiques, partagés majoritairement : la solidarité avec le peuple grec, la rupture des relations diplomatiques et la condamnation des relations honteuses de certains milieux politiques et d'affaires, avec la dictature militaire.
50 ans plus tard, comment ne pas le rappeler?
(1) Henri Simonet: http://www.lesoir.be/archive/recup/henri-simonet-mort-d-un-sceptique-qui-se-defendait-d-et_t-19960216-Z0APHU.html
(2) https://www.manifiesta.be/fr
(3)sur WACL voir : SCOTT & JON LEE ANDERSON INSIDE THE LEAGUE 1986- NEW YORK
(4) (voir à ce sujet les débats du Conseil Communal, de BRUXELLES (pp1675 à1702) le 4 mai suite à l'interpellation de L. VAN GEYT (PC)http://www.bruxelles.be/Colossus/BulletinsCommunaux/Bulletins%20Restore/Documents/old/gBxlCc_1970_dBltCmn-I2_N016.pdf
(5)"1970 Le Librex entre la colombe et les brutes ( J. DUBIE)
http://homepages.ulb.ac.be/~pvienne/images/plaquette.pdf(6) UUU Usines Université Union (1968 -1972):
En
octobre 1968, à la rentrée universitaire, se constitue UUU,
Usines-Université-Union, un mouvement de la gauche
radicale à Bruxelles, qui regroupera des intellectuels universitaires, des étudiants de la gauche radicale de mai,
des syndicalistes étudiants issus de
l’UES, et des militants, qu’on appellera les
« mao-spontex », issus du
parti communiste dit « pro chinois » ou "grippiste".
C’était un regroupement « sans parti »
de la « gauche radicale », qui se donnait comme objectifs, au sein de
l’Université, de combattre l’Université bourgeoise, de s’opposer à la
« participation » réformiste, et, dans le monde du travail, de soutenir
les luttes ouvrières.
(7) ftp://digital.amsab.be/pubs_serials/Combat_1961-1992/1970/1970-17.pdf(8) PARIS MATCH 21/11/91
(9)"Champagne et petits fours pour le gratin. Interdit aux étudiants ... et aux chiens?"
Le 2 décembre 1968 , les étudiants découvrent qu'un académicien français, Louis Armand est invité en grand pompe, à discourir à l'auditoire Janson, en présence du Roi , et de tout le gratin bruxellois. Séance de gala sur invitation, INTERDITE aux étudiants ! La nouvelle provoque pas mal d'émoi : "le Roi!" " Les étudiants ne peuvent pas assister!"
Comme si de rien n'était, comme si MAI n'avait pas existé!
Mobilisation générale dés lors devant l'auditoire Janson où, à part une vingtaine autorisée à accéder à l'auditoire, les autres assistent , médusés, à travers les fenêtres de la faculté à la préparation de la réception par des serveurs en livrée : petits fours et champagne sont prêts .
Insupportable provocation , inévitable colère : l' affrontement se fait à coup de lances d'arrosage, les petits fours sont arrosés, de même que les personnalités, parmi lesquelles, Paul Henri Spaak , sa fille Antoinette et bien d'autres, qui s'enfuient. La police intervient.
Le lendemain ,une délégation envoyée au rectorat, pour exiger la garantie de l'inviolabilité du campus universitaire, pour que "plus jamais la police n'intervienne sur le campus", est, sur appel de Simonet, évacuée manu militari par la police.
Et s'ensuivent 3 jours de grève des cours et d'émeutes sur le campus.2 étudiants sont arrêtés.
(témoignage de Jean Flinker mai 2018)
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