dimanche 19 juin 2016

1914-1918 - JUIN 1916 :« NOUS VOULONS DU PAIN » : LA MARCHE DES FEMMES DE GAND VERS LA HALLE AUX DRAPS

Les mois passent , et les années : 2014, 2015, 2016...
Le travail que j'ai entamé via ce blog pour connaître - et faire connaître - avec mes modestes moyens-  ces « HOMMES CONTRE », qui se sont dressés contre la grande boucherie de 1914-1918 se doit d'être poursuivi: la mémoire ne peut se limiter à quelques grandes dates, le 4 août 1914, Verdun... en attendant le 11 novembre 2018...
D'autant plus que 1916 a été une année charnière, un tournant dans la Grande Guerre.
Bien sûr, on nous a parlé de VERDUN, de champ d'honneur, de paix et d'Europe.
Mais quoi de tous ceux qui se sont levés contre la guerre , quoi des fusillés pour l'exemple afin de  transformer la troupe en machine à tuer, quoi des mutins qui ont refusé les massacres de masse absurdes ?
Et quoi du peuple, à l'arrière, des travailleurs, des familles entières plongées dans le chômage, le rationnement, la misère et la faim?
La résistance sociale a bel bien existé dans notre pays et 1916 en a sans doute été son point culminant, mais elle a essentiellement été occultée.


Aujourd' hui, pour commémorer les 100 ans du combat des ménagères de GAND, de juin 1916 , je me plonge dans l'ouvrage en néerlandais de Giselle NATH : « BROOD WILLEN WE HEBBEN » (Editions MANTEAU – 2013) et nous parlerons donc ici de   "FEMMES CONTRE"
 Le livre de Giselle NATH est en ligne en néerlandais : https://biblio.ugent.be/publication/4146213/file/6803129.pdf

Nous sommes en juin 1916.
La cause de la colère  populaire est le manque de nourriture , la faim, et le chômage.
Dés le début de la guerre, la Belgique, absolument non préparée à une invasion , et qui achetait à l'extérieur les 3/4 de ses besoins alimentaires, est frappée par l'arrêt de tout commerce et , par la suite par l'embargo qui est dirigé contre les puissances centrales, Allemagne, Autriche- Hongrie et les pays occupés par elles.

 LE COMITE NATIONAL DE SECOURS ET ALIMENTATION
C'est dans ces conditions que le financier Francqui, directeur de la Société Générale et l'industriel Solvay créaient  le Comité National de Secours et d'Alimentation .
D'autre part, en liaison avec cette fondation, Herbert Hoover, créera la Comission for Relief in Belgium qui fournira les vivres au CNSA.
Ainsi sont créées les structures qui devraient , selon leurs promoteurs, nourrir la Belgique entière, et empêcher ainsi la prolifération dans ce qui était la 5ème puissance mondiale, de combats sociaux et de la menace  révolutionnaire
Le CNSA regroupait, derrière la façade d'oeuvre paternaliste de bienfaisance les notables de l'élite politique d'avant guerre, de l'échelon national à l'échelon local.
Beaucoup a été écrit sur le CNSA, ( G. Nath y consacre un long chapitre de son livre) beaucoup de louanges de la Belgique officielle, des critiques aussi et .... des pages de révolte.

A Gand, les deux acteurs majeurs de l'assistance sociale étaient
  • la Ville ( libérale socialiste) , avec le bourgmestre libéral Braun, et le leader socialiste Anseele ; elle organisait 37 cuisines populaires, fournissait des rations de produits de base. 
    L'Oeuvre gantoise de « la Goutte de Lait » offrait des repas et des soins aux femmes et enfants .Elle recevait pour ce faire des subsides du CNSA
  • CUISINE POPULAIRE A GAND
    Le « Comité Régional du Grand Gand », avec 30 magasins américains; qui étaient chers, et parfois de qualité douteuse.
    Il s'occupait aussi des allocations de chômage.
    Ce Comité politiquement était surtout un bastion catholique et de la grande bourgeoisie et il subventionnait aussi quantité de fondations privées , destinées aux classes moyennes ou à même à la bourgeoisie, comme l' « Oeuvre des repas bon - marché » ou des aides à des « restaurateurs », en fonction de leur clientèle ou « Le Secours Discret «  qui aidait parfois des familles même aisées de façon anonyme...
Ce qui allait aiguiser la colère populaire, car ce qui fut insupportable aux femmes de travailleurs , c'est que alors que leurs enfants avaient faim et leurs hommes sans travail, alors  que leurs rations étaient insuffisantes, d'autres  avaient le ventre plein, parfois avec les subsides du CNSA. !!!
Et leur colère faisait peu de distinction entre les différents intervenants : le CNSA, la Ville, les autorités allemandes
« Au début, tout était merveilleux...des magasins américains remplis de marchandises, de la viande, ...des haricots recouverts d'une délicieuse sauce tomate avec quelques bouts de viande de porc, des pois, des lentilles, , du café et tant et plus.
Maintenant on manque terriblement de tout! D' où cela vient il ? C'est pourri ! ....
Tous ces beaux messieurs voudraient ils une seule fois partager ? 
Oui, après la guerre, un banquet et une décoration, et tout ça se terminerait au mieux ! »

La situation avait atteint un point critique : sur le marché noir, les prix étaient exorbitants, et la qualité détestable . La presse parlait de décès suite à la consommation de beurre
D'autre part la spéculation de marchands suscitent la colère : « les bouchers cachent de la viande et la vendent à gros prix à quelques clients privilégiés »

LA COLERE DES MENAGERES 
Depuis plusieurs semaines, le mécontentement populaire se concentrait dans les quartiers ouvriers de « MUIDE » et de « HERNIS »,au Nord Est de la ville , autour du port, où les femmes se retrouvaient.
Déjà le 2 juin, l'agitation s'était répandue dans les quartiers du port et un militaire allemand avaient enjoint à un agent de police belge d'intervenir, mais celui ci n'avait pas bougé et avait été sanctionné.
Le commandant allemand Von Wick de la zone « Etappenzone »(*) fit placarder une affiche le 20 juin :
Tout qui participerait à des rassemblements et tout qui ignorerait les ordres de la police serait puni de 5 ANS DE PRISON FERME !
La police elle même reçut des instructions précises : elle devait veiller à empêcher les manifestants de se rassembler et prévenir immédiatement les autorités, ce qui n'empêcha pas les agents gantois , le 22 juin , de ne pas intervenir !

"L'enfer et comment il vint sur terre"(J De Graeve)
iselle Nath reprend le récit romancé de Jozef De Graeve , ouvrier- écrivain socialiste , témoin des
années de guerre à Gand . plus tard journaliste au Vooruit et sénateur socialiste .
Il, a écrit en 1919 : » L'Enfer, et comment il vint sur terre - journal romancé de la vie du peuple à Gand de 1914 à 1918. »

»Les ménagères du quartier De Muide se rassemblaient souvent , des discours enflammés étaient tenus, et ils avaient beaucoup de succès. »
Le matin du 22 (?) juin 1916, les femmes de différents quartiers décidèrent de marcher vers le « Lakenhalle », la Halle aux Draps au centre ville , local du Comité Régional du « Grand Gand », qui était l'antenne locale du Comité National de Secours et d'Alimentation.
Parties de « De Muide », elles se trouvent au pont du canal face à un barrage de soldats allemands, mais parviennent néanmoins à atteindre par un chemin détourné, le centre et « Lakenhalle »
Elles avaient en fait deux objectifs : le bureau du Comité de Secours de qui dépendait les rations de pain insuffisantes et le bureau du chômage a Kuyperkaai, de qui dépendait les allocations de chômage
Le seul fonctionnaire qui n'a pas mis les voiles en voyant arriver ce cortège de ménagères en colère
les interpelle : 
» Vous n'avez pas à venir ici ! Allez à l'hôtel de ville !» 

« Quoi Monsieur, nous n'avons pas à être ici ?Vous pensez donc nous renvoyer ainsi !
De quel droit ? Nous en avons assez Monsieur !
Et si vous ne le savez pas, ou ne voulez pas le savoir, parce que d'abord et avant tout vous vous souciez de vous et de vos amis  , parce que vous pensez que pour les autres, les milliers de gens, il n'y a pas de guerre,
parce que que vous avez la panse remplie, et les pieds bien au chaud !
Et bien nous sommes venus vous le dire aujourd'hui, et nous ne partirons pas sans une ration de pain plus élevée ! »
GAND, AU CENTRE LAKENHALLE (siège du CNSA); en rouge: DE MUIDE et HEERNIS

Les femmes finalement furent repoussées brutalement par les militaires allemands et la police, mais sans effusion de sang.

« VOUS VOYEZ BIEN ,QUAND LES FEMMES S'EN MELENT... »
Elles ont gagné :
Dés le 25 juin, le Comité National de Secours augmentait la ration hebdomadaire pour chaque personne inscrite à 3 pains de 925g/ semaine .
La Halle aux draps ( le CNSA) créa aussi un service des oeufs pour donner aux plus pauvres des rations de protéines animales .
Le service chômage se mit en quête de ressources supplémentaires auprès de la Ville , et la Ville mit en place de nouvelles commandes de pain blanc en Hollande pour empêcher de nouvelles livraisons de pain moisi !
VOORUIT: augmentation de la ration de pain:
La Ville aussi allait modifier les barêmes de l'aide sociale pour élargir son aide aux familles.
Les Allemands furent aussi obligés de fournir des repas gratuits , mais l'armée eut vite fait de limiter au maximum cette « générosité »  de l'occupant..
Ne l'oublions pas la disette, le manque de nourriture frappait aussi le peuple allemand, et son armée comptait sur le pillage des récoltes et des vivres du pays occupé ,en particulier dans l'Etappengebiet.

Si bien qu'un an plus tard, le 23 juin 1917, « des femmes, se répandirent à nouveau dans les rues en criant « Nous voulons à manger »Une délégation fut reçue par le bourgmestre, mais les manifestantes furent brutalement dispersées par la police allemande équipée de casques et de boucliers »


Ce sont les femmes, ménagères, femmes d'ouvriers au chômage qui ont été les actrices de ce combat pour la ration de pain .
 Les femmes de la classe ouvrière dans la Belgique de 1916 n' avaient que peu de droits et avaient peu d' avenir devant elles.
Mais leur rôle s'est renforcé avec l'occupation : beaucoup d'hommes étaient partis au front , d'autres sans emploi pour trouver du travail là où c'était encore possible .
Dans les 11 quartiers administratifs , il y avait ,en 1916, 166 femmes pour 100 hommes .
Les femmes étaient donc majoritaires.
Et les hommes présents, chômeurs à 75% !: outre l'arrêt des importantes usines textiles , les travaux de creusement de nouveaux docks avaient été arrêtée précisément en 1916 , privant la population ouvrière de ressources.
Important aussi pour Giselle Nath, c'est que le modèle mis en avant à la fin du XIXème siècle, de la femme , ménagère au foyer ,chargée d'élever les enfants et de veiller au foyer, d'assurer hygiène et propreté, de préparer le repas chaud du soir , modèle de la femme bourgeoise proposé comme idéal de progrès pour toute la société, ce modèle , avec la guerre , s'était effondré.
Ce modèle était aussi celui des élites socialistes, ( excepté quelques uns) qui ne souhaitaient pas une émancipation de la femme par le travail et par son immersion dans la vie publique collective , mais au contraire : les patrons devaient augmenter les salaires des hommes , pour que eux aussi, les travailleurs , avec l'amélioration de leur niveau de vie puissent garder leur femme à la maison .

L'historienne GISELLE NATH (Univ. Gand)
L'effondrement de ce modèle, le retour de la faim et des problèmes d'alimentation allaient mettre les femmes des quartiers aux premiers rangs.
C'est dans les quartiers qu'on pouvait bavarder et s'échanger des informations autour des pompes à eau , au marché.
De même, les travaux de couture, elles le faisaient plus volontiers dans la rue que à la maison : les femmes avaient donc de multiples occasions de se rencontrer.
Mouvement spontané issu des quartiers donc, où les femmes sont la majorité et , ont , bien souvent en l'absence des hommes, à gérer le quotidien.
Et le quotidien était devenu , avec la guerre, la sous alimentation et en cette année 1916, la faim, avec tous les problèmes de santé pour les enfants et les personnes âgées.

Mais , fait remarquable, que Giselle Nath développe dans son ouvrage, c'est que la naissance d'une conscience collective , menant à l'organisation de manifestations s'est appuyée sur le réseau existant des groupes socialistes de quartier.
Les premiers clubs de quartier étaient apparus à la fin du 19ème siècle : plus que de simples cellules de propagande pour le POB, c'était aussi des endroits de vie locale collective où circulaient des idées, où il y avait de l'entraide, où on se retrouvait pour prendre un verre ou un café.
Avant 1914, il y avait une vingtaine de groupes de quartier à Gand ;
Le groupe du Heirnis s'appelait 'De Toekomst » ( L'Avenir)
Avec la guerre, la direction du POB sur ces clubs s'est relâchée, et les femmes les ont massivement investis.
Peu à peu, ces groupes de quartier sont devenus plus des défenseurs de l'intérêt général que de l'intérêt politique du seul POB.
Relativement informels, le contrôle du parti s'étant relâché, ils donnaient aux ménagères un cadre local d'organisation autonome .
Différentes initiatives étaient déjà venues des quartiers ouvriers : en février 1916 , une délégation de femmes avait été reçue à l'hôtel de ville pour discuter du manque de pain, de savon et de pommes de terre, et de la situation hygiénique pitoyable.

GEORGINE BLANCHAERT ET LES « FEMMES SOCIALISTES » ( SOCIALISTISCHE VROUWEN -SV)
GEORGINE BLANCHAERT, pionnière des femmes socialistes à Gand
Giselle Nath donne l'exemple d'une dirigeante du club du Heirnis, Georgine Blanchaert
Fille de militants socialistes, ouvriers actifs dans le comité de quartier de la « Brugsepoort », elle était couturière après avoir quitté l'école à 12 ans.
Active dans la chorale socialiste féminine, elle fut au Heirnis , présidente d'un groupe de femmes , et d'une association de couture.
Au début de la guerre, elle avait 33 ans. Et fut certainement frappée par le chômage comme la plupart des couturières : savon, charbon, lait et pain vinrent à manquer.
Avec 4 enfants à nourrir, ce n'était certainement pas facile.
Elle décida d' ouvrir dans la quartier un lavoir collectif, qui fournirait savon et charbon (pour l'eau chaude) pour la lessive et pour avoir des vêtements propres.
Mais les Allemands refusèrent de donner du charbon gratuitement ; et elle devait aussi trouver un local . Enfin son lavoir fut ouvert à l'hiver 1915.
Et ces lavoirs collectifs furent un des points de rassemblement des femmes avant leur marche de juin 1916.
On ne sait, explique Giselle Nath, si Georgine participa aux actions de 1916 ; mais c'est très probable, étant donné sa position dans les clubs de quartier du Heirnis et de la Brugse Poort ,son rôle dans l'ouverture d'un lavoir, et son caractère entreprenant.
Par la suite, Georgine Blanchaert eut une carrière politique au sein du POB; conseillère provinciale en 1921, conseillère communale de Gand en 1926.

«  Plus intrigant, écrit Giselle Nath, c'est l'existence d'un mouvement autonome, et plus radical, de femmes, en pleine occupation. »
Georgine Blanchaert a raconté que le comité de quartier de la « Brugse poort » avait pris l'initiative de créer une fédération (gantoise?) des groupes de femmes socialistes appelés « Socialistische Vrouwen » et qu'elle même était membre des « Femmes Socialistes »  du Heirnis.
Une Fédération Nationale des Femmes Socialistes existait depuis sa fondation en 1901
Cette organisation aurait revendiqué le suffrage universel étendu aux femmes, ce que le POB avait abandonné dés 1901-1902, abandon de principe « motivé » par la peur de voir le vote féminin favoriser la droite catholique .
Il faudra attendre 1948 pour qu'il soit réalisé !

Ces « Femmes Socialistes » relevaient ainsi le drapeau brandi pour la première fois 25 ans plus tôt , en 1891 par la militante socialiste gantoise Emilie Claeys.
De famille ouvrière, elle avait été la présidente du « cercle de propagande socialiste pour les femmes. »
Première femme membre du Conseil général du POB, elle fit campagne pour le suffrage universel étendu aux femmes, ce qui fut inscrit - très provisoirement - dans le programme du parti.
Elle codirigea une association hollando-flamande des femmes qui publiait le périodique « De Vrouw »
Elle prônait l'indépendance économique de la femme, son droit au travail , et formulait aussi des
critiques sur le mariage « traditionnel ».
Traductrice en néerlandais du monumental ouvrage de August BEBEL « Le socialisme et la femme », elle se pose en partisane de l'union libre, s'attirant l'hostilité de toute la société bourgeoise, mais aussi d'une large partie du POB.
Une première fois menacée de poursuites judiciaires pour un article sur le contrôle des naissances, elle fut la cible d'une campagne de presse pour « délit d'adultère » .
Abandonnée même par ses amis politiques, elle  se retira de la vie politique, puis se convertit au protestantisme.


Ainsi, en juin 1916, les ménagères de Gand ont écrit une page importante de l'histoire de la résistance sociale- le combat pour le pain- pendant la Première Guerre Mondiale.
Leur prise de conscience dépassait la colère spontanée puisqu'elles avaient trouvé un réseau d'organisations à travers les clubs socialistes des quartiers et elles utilisèrent un certain vide du contrôle sur ces clubs pour se rassembler de manière autonome.
Elles ne furent pas les seules : à Alost, Courtrai, Termonde,Lokeren St Niklaas, et aussi dans la région liégeoise eurent lieu des manifestation de la faim.
Mais sans doute, c'est dans l'Etappengebiet(*) que la faim de l'été 1916 a laissé les traces les plus profondes.

(*) Etappengebiet : "longue bande d'une cinquantaine de kilomètres le long du front, englobe en Belgique les deux Flandres puis, plus tard, la partie occidentale de la Province du Hainaut. Cette zone est administrée par les troupes qui l'occupent, c'est-à-dire les 4e et 6e armées allemandes."

Le livre de Giselle NATH est en ligne en néerlandais
Autres articles sur la résistance sociale pendant la guerre 14-18

JUILLET 1916  : LA REVOLTE DU BEURRE , DE LIEGE A HERVE ET VERVIERS. FEMMES ET OUVRIERS IMPOSENT LEUR PRIX .

:http://rouges-flammes.blogspot.be/2015/12/1914-1918-juillet-1916-la-revolte-du.html
  MAI 1915 - LA « GREVE DU PAIN » des MINEURS de LIEGE (De Ste MARGUERITE, à SERAING, HERSTAL et HUY)
http://rouges-flammes.blogspot.be/2015/11/1914-1918-mai-1915-la-greve-du-pain-des.html

Lire aussi dans "ETUDES MARXISTES" n°112
 « Des hommes contre » (deuxième partie)
Minoritaires socialistes — pacifistes, flamingants et révolutionnaires — contre la guerre
http://www.marx.be/fr/content/%C2%AB%C2%A0des-hommes-contre%C2%A0%C2%BB-deuxi%C3%A8me-partie