jeudi 21 novembre 2019

19 NOVEMBRE 1969 : IL Y A 50 ANS, A CITROEN – FOREST, LA GENDARMERIE DANS L'USINE!


 CITROEN 19 novembre 1969: la gendarmerie en tenue de combat investit l'usine et arrête 67 grévistes, tous étrangers

 Je reviens 50 ans plus tard, rue Saint Denis à Forest,dans la banlieue sud de Bruxelles : la gendarmerie est rentrée le 19 novembre 1969 dans l’usine CITROEN, aujourd'hui disparue, en tenue de combat pour y briser la grève des ouvriers à la chaîne. 67 d’entre eux seront arrêtés et 24 licenciés sur le champ.
Ce fut pour moi, qui soutenait, avec le groupe de gauche radicale Usines Université Union, la lutte des travailleurs, des journées de grande intensité.
Le 27 novembre 1969, un millier d’étudiants venus de l’ULB, de Louvain et d’écoles sociales participaient à la manifestation de solidarité organisée par les syndicats pour la réintégration des 24.
C’est le « Mai ouvrier », quand des mines du Limbourg à Clabecq, de Caterpillar à Ford Genk, de Michelin aux usines textile de Gand, les étudiants apportaient leur soutien militant aux travailleurs en lutte.
Clin d’œil aussi à mon cama Hubert Hedebouw, ouvrier à la chaîne chez Citron, avec qui j’ai partagé les grands moments de ces combats, et avec qui, 50 ans plus tard, je partage ceux d'aujourd'hui. Il sera, lui, licencié un an plus tard après une nouvelle grève brisée, cette fois, par l’intervention musclée de la milice patronale armée de matraques et de coups de poing américains !
Texte complet dans


CITROEN , RUE SAINT DENIS A FOREST 
Dans la banlieue sud de Bruxelles, c'était à l’époque une usine de montage automobile, où un millier de travailleurs assemblaient des 2CV, des DS et des camionnettes. Puis vinrent les « Meharis ».
80% des ouvriers à la chaîne étaient immigrés de 17 nationalités, dont des Italiens, des Grecs, et des Espagnols, alors que la maîtrise, fort nombreuse, était essentiellement belge, de même d’ailleurs que la délégation syndicale.
En ce début 1969, les affaires marchent bien, les ventes de voiture augmentent.
 Pour les travailleurs, c’est synonyme de production accrue, donc d’augmentation des cadences de production : « on travaille beaucoup plus pour des salaires qui augmentent à peine »
En quelques mois, avec la reprise de l’activité, la production était passée de 80 à 100, puis 160 voitures /jour !
Le tableau ci-joint montre d'ailleurs que dans les années 68-72,la production a doublé!
Les "cadences infernales" en chiffres de véhicules produits: 1èrecol:année;2ème col:2CV ;3èmecol :camionnettes;4ème:colMehari; dernières col:total et total cumule(7)



L'USINE DE FOREST,RUE SAINT DENIS
Mais, le but des patrons n’étant pas de produire et vendre des voitures, mais bien, à travers cette activité, d’extorquer au prolétaire le maximum de sur-travail non payé, et de réaliser ainsi le profit immédiat maximum, ni l’embauche, ni les salaires ne suivaient !
D'ailleurs, en ce qui concerne les salaires et la durée du travail, tout était régi par des conventions collectives signées au niveau national, pour 2 ans (1969-1970) entre partenaires sociaux, Fabrimétal, l’ancêtre de Agoria et les centrales syndicales de la métallurgie, conventions qui interdisaient toute revendication et toute grève en dehors des « avantages » accordés.
Augmentation des cadences, embellie économique pour les entreprises, conditions de travail n’étaient donc pas prises en compte par ces accords dits « de paix sociale » qui exerçaient une véritable dictature sur les salaires, et tentaient de transformer le plus possible les représentants du personnel de délégués de combat en gestionnaires de la paix sociale.
C’était en quelque sorte, une tentative d’OPA du patronat sur les organisations ouvrières, concoctée au lendemain de la grande grève du million, dans le cadre d’un gouvernement « travailliste » PSC- PSB.(8)

Dictature des conventions collectives, complétées par la mise en place de ce que Marx appelait le « despotisme de fabrique »
 A Citroën, « pour réaliser les cadences avec le minimum d’ouvriers, la direction fait régner une sauvage dictature, et ce par l’intermédiaire de tous les chefs, chef du personnel, chef comptable, chef chronométreur, et une armée (une centaine pour 800 ouvriers) de contremaîtres, de brigadiers et de chronométreurs.
Chaque ouvrier a sa fiche avec photo et les contremaîtres y inscrivent les remarques sur le comportement de chacun. Une liste noire est constituée avec tous ceux qui n’acceptent pas ces conditions inhumaines.
La tactique de la direction est de licencier tous ceux qui ne savent pas suivre ou qui rouspètent »( 9)

LA GREVE  DE SEPTEMBRE  : TOUS ENSEMBLE !

En septembre 1969, ce double carcan (paix sociale et despotisme de fabrique) saute une première fois, et les ouvriers des chaînes de montage arrêtent le travail, entraînant derrière eux, toute l’usine.
Ils refusent les injonctions de reprendre le travail pour permettre la négociation.
 « Ils exigent
-        En ce qui concerne l’organisation du travail : l’expulsion d’un contremaître connu pour son attitude sauvage, avoir des remplaçants pour aller au WC, que c’en soit fini avec des délégués syndicaux qui aient des postes privilégiés comme chronométreur (ce qui les mettait en position de conflit d’intérêt !), un contrôle efficace et rigide des chronométreurs.
-        Un vêtement de travail dans les 6 mois !
-        Augmentation de 10% salaire pour tous »
Globalement, ils obtiendront satisfaction sur certains points, mais aussi beaucoup de promesses non tenues. (comme par exemple, l’affichage quotidien du nombre de voitures à produire)
 UUU écrira : « La grève de septembre a rassemblé tous les ouvriers, flamands, wallons, étrangers. Ce fut un exemple que l’unité ouvrière à la base, la détermination à ne pas se laisser embobiner par les arguments patronaux et par les pleurnicheries légalistes des délégués syndicaux, l’utilisation de la seule arme des ouvriers, l’arrêt de travail, sont payantes.  Ce que des réunions interminables de discussion entre patrons et syndicats n’avaient pu obtenir, quelques heures d’arrêt de travail immédiat de toute l’usine l’ont donné » (10)


LA GENDARMERIE DANS L’USINE !

Qu’à cela ne tienne ! Les patrons lâchent difficilement quelque chose d’une main sans tenter dans la foulée de le reprendre immédiatement de l’autre.
Leur objectif était d’augmenter la cadence à 210 voitures par jour, et pour ce faire, ils devaient d’abord frapper un grand coup, écraser toute forme de rébellion, éliminer les « meneurs » inscrits sur leur liste noire.
Le premier visé, un ouvrier italien, Dominique. Il refuse une mutation de place à la chaîne ; il est licencié sur le champ.
« Si Dominique ne peut pas travailler, c’est la grève immédiate !»
Et comme Dominique, refusant courageusement son licenciement se représente à son poste de travail, la direction, immédiatement, appelle la police de Forest ! Nous sommes le 19 novembre 1969.
Dans l’usine, c’est la grève immédiate !
Le bourgmestre libéral de Forest, Wielemans, (PLP était le nom des ancêtres du MR), patron par ailleurs de la brasserie du même nom, intervient en personne, et, écoutez ses paroles, ami lecteur, elles sont, 50 ans plus tard, tout aussi édifiantes et révoltantes ;
-        « Vous devez travailler »
-        « Dominique, Dominique »
-        "Si vous ne reprenez pas le travail pour 12h20, vous serez expulsés à la frontière"
Et c’est alors que la police communale se retire derrière l’usine, et que la gendarmerie, en tenue de 
19 nov 1969: la gendarmerie, en tenue de combat, emmène une travailleuse
combat, appelée par le bourgmestre, investit l’usine, menaçant les travailleurs avec leur fusil !
Certains chefs aux ordres, désignent alors aux gendarmes 67 travailleurs-euses à arrêter!
Obligés de passer devant un tribunal d’exception composé du directeur, du directeur du personnel et de la chef comptable, celle-ci désigne tour à tour 24 d’entre eux qui sont licenciés sur le champ.
Emmenés à la caserne de la gendarmerie, rue de Louvain, comme des délinquants, ils seront libérés avec des menaces : « la prochaine fois, tu seras expulsé du pays ! »
Cela s’est passé dans mon pays, dans ma commune ! Et franchement, je ne jurerais pas que, 50 ans plus tard, ça ne pourrait pas se reproduire !

SOLIDARITE OUVRIERS ETUDIANTS

L’extraordinaire intervention policière à l’intérieur de l’usine allait évidemment faire des vagues qui allaient secouer à la fois le personnel politique ( le ministre de l’Intérieur Harmegnies, responsable de la gendarmerie, est un socialiste carolo, maïeur de Marcinelle, où ce genre d’intervention ne pouvait que choquer des syndicalistes et même des militants PSB), et les  organisations syndicales, comme par exemple la FGTB, où des militants qui luttaient pour la reconnaissance des droits des travailleurs étrangers ne pouvaient que se dresser, à la fois contre la passivité de leur représentation et contre cette répression ciblée.
Cela fera des vagues jusqu’au Parlement, où le député du Parti Communiste Gaston Moulin interpellera fermement le ministre et où un ordre du jour sera voté   le 2 décembre 1969, par 127 voix contre 29 députés du PLP et deux abstentions (11)

Le 27 novembre 1969, les syndicats FGTB et CSC, sortant sous la pression, enfin du bois, organisent donc à Forest meeting et  manifestation de protestation.
A l’Université, UUU était très actif : diffusion d’une enquête Citroën, meeting d’information, appel à la manif, en commun avec l’UES (Union Etudiante Syndicale) et la JGS (Jeune Garde Socialiste).
Le jeudi 27, donc,
« - les ouvriers de Citroën sont sortis en masse de l’usine, aussi bien belges, flamands et wallons, que étrangers.
- des ouvriers de petites entreprises avaient, de leur propre initiative, débrayé.
- les étudiants étaient venus très nombreux (un millier d’étudiants de l’ULB, de Louvain, des écoles sociales etc.) La veille, avaient eu lieu à l’ULB et à Louvain des meetings regroupant plusieurs centaines de personnes.
- des délégations syndicales de Nestor Martin, MBLE, Forges de Clabecq, ACEC s’étaient jointes au rassemblement.
Dans un froid glacial, la manifestation qui suit le meeting est combative ;
« Citroën solidarité ! »  « Réintégration oui, répression non ! » « Solidarité ouvriers étudiants » « A bas l’état policier ! »

27/11/1969 :"PAS DE FLICS A L'USINE, PAS DE FLICS A L'UNIV," : les étudiants manifestent avec les travailleurs de Citroën.on reconnait notamment Robert Fuss et  Estelle Krzeslo, ( UUU), Mathieu Desclin (JGS) Jean Louis Roefs (UES)
Pour la première fois, une manifestation aussi nombreuse regroupait ouvriers et étudiants en soutien au combat des camarades licenciés. (12)
La pression ainsi exercée, la menace d’une nouvelle grève, soutenue cette fois par les centrales syndicales, aura raison des patrons de Citron, et les 24 licenciés seront réintégrés, bien que déplacés de poste. Blanco, le « meneur » espagnol sera muté au garage de la place de l’Yser, aujourd’hui transformé en musée.


GREVE SAUVAGE ET SYNDICAT 

JUIN 1970 Usine Michelin occupée

On l’a vu, toutes les grèves et arrêts de travail de 1969-1970 à Citroën ont été des grèves « sauvages » non reconnues par les centrales.
Cela a été la réalité de nombreux conflits, en particulier au Limbourg, où les mineurs s'en sont même pris à  des permanences syndicales de l' ACV.
Certains mouvements, comme à Michelin, s’ils se sont affrontés eux aussi aux délégués  et à leur centrale, jusqu'auboutiste de la paix sociale, et s’ils ont, eux aussi, été victimes de l’intervention musclée et violente d’une milice patronale qui a brisé l’occupation d’usine en juin 1970, avaient néanmoins un certain soutien « souterrain » d’un courant d’opposition syndicale au sein de la Régionale FGTB.
Le plus dramatique a sans doute été l’abandon par la Centrale des Métallurgistes du Brabant FGTB de deux de ses meilleurs délégués aux Forges de Clabecq, le délégué principal Sabbe et son adjoint Desantoine, tous deux communistes, licenciés pour faute grave après la grève sauvage de juin 1970, et par la suite, pourchassé, comme Sabbe, dans ses nouveaux emplois, ou chassé de son domicile, maison d’usine, comme Desantoine.
La répression patronale des grèves sauvages a été très féroce, mais le lâchage par une poignée de  dirigeants des  centrales syndicales, n’a pas été triste !




Et pourtant, que nous montraient- ils ces « sauvages » des années 70 ?
Ils nous montraient que, avec l’évolution industrielle des années 60, des couches entières de la classe ouvrière étaient peu prises en compte par certaines centrales professionnelles.
Les femmes par exemple : les 3000 ouvrières de la FN en février 1966 étaient, elles aussi parties en 
1966 :"La petite Germaine" en tête des grèvistes de la FN:
"pour faire trotter nos délégués"
grève sauvage, pour "A travail égal, salaire égal", mais elles avaient imposé à leurs organisations de reconnaître leur mouvement.
Nous allons « faire trotter nos délégués » chantaient elles, même si leurs délégués étaient tous des hommes…(16)
Mais dans beaucoup de petites entreprises, le rapport de force n’était pas celui - là ; et on a parfois vu des ouvrières, en colère, déchirer leur carnet syndical !
La même chose avec les travailleurs étrangers : les discriminations à leur participation aux élections sociales n’ont été levées définitivement qu’en 1974.
 Ce qui a causé des situations loufoques comme à Citroën : 80% d’étrangers, mais tous les délégués sont belges et, par la force des choses, plutôt hors du travail à la chaîne ou à des postes de maîtrise. Relativement mal placés donc pour se faire les porte - parole des grecs, espagnols, marocains ou turcs soumis aux cadences infernales et au despotisme d’atelier.
J’ai par la suite, embauché à la chaîne à VW Forest, retrouvé la même situation.
Là, le patron ne voulait pas d’un « nouveau Citroën » et n’embauchait que des belges, wallons comme flamands, de 18 à 30 ans.
Les salaires y étaient plutôt plus élevés qu’ailleurs, et la direction y soignait, en apparence du moins, les « relations humaines » : chefs souvent amènes et sympa, service social, grande cantine avec des bons repas, mesures fréquentes des poussières par des médecins etc.
Mais cela n’empêchait pas le ras le bol des cadences, de « la production avant tout », du « si on ne suit pas, on vole à la porte » ou du « en cas de retards ou d’absences, même pour maladie avec certificat, dehors ! »
Et cette génération de jeunes « plein l’cul » ne se retrouvait pas non plus dans sa représentation syndicale, formée souvent plus pour cogérer la paix sociale que pour combattre.
Et là aussi, à plusieurs reprises, c’est par la « grève sauvage », que le ras le bol s’est exprimé.
Et là aussi, la réponse a été le licenciement d’une dizaine de jeunes travailleurs.

jugement de la cour du travail  dans "Ceux de Clabecq" G.Martin EPO
Un autre facteur de développement de ces grèves sauvages, c’est le refus du carcan de la « paix sociale » déjà évoqué plus haut.
Cela s’apparentait quand même à une sévère atteinte au droit de grève, dès lors que tout conflit déclenché en dehors des conventions signées pour 2 ans, était considéré comme « illégal ».
Il suffit pour s’en convaincre de lire un extrait du jugement de la cour de travail de Bruxelles sur le recours du délégué principal de Clabecq, Alphonse Sabbe, pour licenciement abusif : « cette grève se développa en marge des dispositions légales, conventionnelles et réglementaires ; cette collaboration à une action irrégulière peut être un motif grave de rupture immédiate… » (17)

Ce qu’ils nous ont donc appris ces « sauvages » du « mai ouvrier » et ce que, bon an, mal an ils ont aussi apporté au mouvement ouvrier et syndical, c’est la voie du combat, et non de la résignation, la voie de la lutte tous ensemble, hommes et femmes, belges et étrangers, jeunes et anciens, et non des discriminations.
Et leur combat allait nécessairement secouer les structures syndicales. 
En ce sens ils et elles, ont été des lanceurs et lanceuses d’alerte, qui ont payé cher leur engagement, et qui ne peuvent que continuer à nous inspirer



NOTES


(7) http://www.citroenet.org.uk/foreign/belgium/belgium3.html

(8) Extrait de la convention collective des fabrications métalliques 1969-1970 
« Si néanmoins une grève  partielle ou totale, ou un lock out se produit dans une entreprise sans que les règles de la conciliation aient été respectées par les membres des organisations signataires, ces dernières s'engagent à mettre immédiatement tout en œuvre pour faire reprendre le travail dans un délai maximum de trois jours ouvrables. Si le travail n'est pas repris dans ce délai, les organisations signataires s'engagent à n'accorder aux travailleurs ou à l'employeur en cause ni leur appui, ni un soutien financier. 
En contrepartie du respect des engagements souscrits par les organisations syndicales, Fabrimétal verse, à trimestre échu, à un compte intersyndical, une allocation correspondant à 0, 6 % des salaires bruts [...]

 Si les organisations syndicales apportaient, contrairement à leurs engagements, un appui ou un soutien financier aux travailleurs en grève dans une entreprise, l'allocation serait réduite par cas de grève selon les modalités suivantes: le montant de la réduction est calculé à raison de 125 F par ouvrier ayant cessé ou ayant dû cesser le travail et par jour d'arrêt; cette somme est portée à 250 F après le vingtième jour de grève. »
En outre, la LOI DU 5 DECEMBRE 1968 SUR LES CONVENTIONS COLLECTIVES ET LES COMMISSIONS PARITAIRES stipule que :
Article 31. La convention rendue obligatoire lie tous les employeurs et travailleurs qui relèvent de l'organe paritaire et dans la mesure où ils sont compris dans le champ d’application défini dans la convention.

(9)  "Enquête CITROEN"  UUU novembre 1969

(10) ibid
(11) Annales parlementaires - Chambre des représentants: séance du 2/12/1969 pp 22-29
(12) brochure UUU : "Citroën , la lutte continue" 4-5 décembre 1969


(16) Sur la grève des femmes de la FN : Marie Thérése COENEN: « La grève des femmes de la FN en 1966 , une première en Europe » POL-HIS 1991
Et "ROUGEs FLAMMEs : https://rouges-flammes.blogspot.com/2016/01/fevrier-1966-herstal-la-greve-des.html
(17) Sur la grève aux Forges de Clabecq de juin 1970, voir "Ceux de Clabecq" pp34-43  Gilles ¨Martin EPO 1997

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