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UN "JEUNE" et UN "VIEUX" |
Merci à tous pour vos messages à l’occasion de mon anniversaire.
Ce n’est pas pour moi un anniversaire ordinaire, pour autant qu’il puisse y
avoir des anniversaires « ordinaires »
Nous fêtons mes 76 printemps à un mois des élections du 26 mai 2019 ;
et vous savez que je m’y présente comme tête de liste du PTB pour les élections régionales
au Parlement Wallon
(arrondissement de Huy- Waremme) ; et
j’espère bien
y être élu,
et siéger dans les rangs du
futur groupe parlementaire PTB avec mes camarades des autres arrondissements
wallons.
Cela -il un sens, à 76 ans, de se présenter pour un mandat de
député ?
Vous pensez bien que cette question m’a torturé l’esprit, a animé les
échanges difficiles avec mes proches et mes amis.
Ma décision prise, elle a suscité beaucoup de félicitations et
d’encouragements, mais bien sûr aussi quelques sarcasmes.
En consultant les noms des têtes de listes PTB, toutes élections et régions
confondues, je me rends compte que j’en suis le doyen et que 50 ans me
séparent du benjamin : Jos D’Haese tête de liste PvdA à Anvers pour les
élections au Parlement Flamand - biologiste de 26 ans.
50 ans – 2 générations - nous
séparent, et pourtant nous marchons derrière le même drapeau, c’est
le même programme qui nous
rassemble.
Jos D'HAESE biologiste 26 ans tête de liste Parlement flamand Anvers |
C’est bien le mérite du PTB – PvdA : un parti qui a su assurer en son
temps le relais aux jeunes générations, mais dans lequel chacun doit avoir
sa place.
Quand on dit « laisser la place aux jeunes », cela ne veut pas
dire qu’il n’y a plus de place pour les anciens, qu’ils sont remisés au
placard.
Le PTB est un parti de toutes les générations, hommes et femmes, quelque
soit leur langue, leur origine ethnique, leur religion, leur couleur de
peau, leur orientation sexuelle.
Ce n’est ni un parti de « fils de », où on fait de la politique
de père en fils ou en fille, comme on se transmettrait un cabinet de notaire
ou d’avocat, ni un parti de jeunes carriéristes grattant le parquet d’une
main et mesurant de l’autre les dimensions des bureaux qu’ils
reluquent.
Une mesure - clé pour éviter cela : tous les élus potentiels
s’engagent sur l’honneur à continuer à vivre avec un revenu moyen de
salarié. Ce que j’ai fait.
PAPYS, MAMYS, OCCUPONS NOUS DES AFFAIRES DE L’ETAT !
Il me faut affirmer ici avec force que les seniors sont des citoyens à part
entière, qu’ils ont le droit et plus, le devoir, de s’engager, de s’occuper
des affaires de l’état, d’être acteurs des combats politiques.
L’âge ne peut pas être un argument pour se replier, disserter à perte de
vue sur nos souvenirs d’ancien combattant, pleurer sur tous nos petits
bobos.
En ce qui me concerne, avec le PTB, il s’agit bien sûr du combat pour une
transformation radicale, anti capitaliste de la société.
Du combat pour bâtir une société « à haute intensité
démocratique », basée sur la justice sociale, la gestion publique et
démocratique des secteurs de l’énergie, des banques, de la recherche, et
autres secteur stratégiques, sur la planification écologique vers une
société à bas carbone, l’éradication de la pauvreté, l’abolition des
privilèges.
Une société fondée sur l’émancipation de chacun et le bien commun pour
tous : la nature et l’environnement, l’énergie et l’eau, la santé et
l’éducation, le logement et la culture, les transports et les soins aux
personnes.
Une société fondée aussi sur la paix, la solidarité et la coopération entre
les peuples et pas sur la concurrence, le pillage des ressources et la
guerre.
« De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! : Marx en avait résumé ainsi les fondements.
Aujourd’hui, en Belgique, le PTB est le seul à porter ce projet de rupture
radicale, et je suis fier, à 76 ans, d’être un de ses candidats. (2)
De BERNIE A PEPE MUJICA
L’âge ne peut être un argument pour se replier…
Mais la société bien - pensante aime se montrer « jeune »,
« moderne », « dynamique ».
Ils s’efforcent de marcher vite, ils jonglent avec des
twits de 28 caractères, en un
mot ils sont « start up »
Elle aime tourner en dérision les
vieillards qui s’accrochent désespérément au pouvoir :
pensons à l’épisode récent
Bouteflika, ou Mugabe au Zimbabwe, souvenons – nous des images de la
gérontocratie soviétique Brejnev Andropov etc.
Même Fidel Castro, qui ‘était pourtant retiré de la gestion directe des
affaires de l’état, n’a pas échappé à leurs quolibets.
La papauté, la reine d’Angleterre, et le roi Salmane d’Arabie Saoudite, par
contre, échappent bizarrement à ce traitement.
Mais nous, gauche radicale, nous avons nos références, nos figures d’aînés
au combat qui nous inspirent.
Aux Etats Unis, à 77 ans, Bernie Sanders est reparti, pour la deuxième
fois, dans la bataille pour l’investiture au sein du parti démocrate,
portant nombre de valeurs du socialisme, en vue des élections de2020.
« Bernie Sanders est tout ce que les politiciens réalistes autoproclamés de
ce continent ne sont pas. Il vise ceux du haut, il ose aller à
contre-courant et il formule de nouvelles solutions qui sortent du statu
quo existant. Nous pouvons nous réjouir qu'il apporte du dynamisme et de
nouveaux thèmes dans l'élection présidentielle américaine. ‘ écrivait Peter Mertens en
2016
Sans fraude orchestrée par le clan Clinton , au service de l’establishment
et des multinationales, il aurait pu, porteur d’espoir pour la jeunesse et
tous les exclus du système, l’emporter contre un autre septuagénaire
Trump.
Et il y a Pepe Mujica , élu
président de l’Uruguay de 2010 à 2015
«
José Mujica a réellement
changé la façon de faire de la politique. Il a réellement
reversé 90 % de son salaire pour la construction de logements sociaux et il a réellement
continué de rouler avec une vieille Coccinelle.
Il n’a pas écrit de livre intitulé Révolution, il a combattu la dictature militaire uruguayenne et a été
emprisonné et torturé pendant douze ans.
Sa sagesse et sa philosophie, il a su les transmettre aux femmes et aux
hommes de son pays sans les infantiliser. En luttant sans cesse contre le
capitalisme et les modes de domination, quels qu’ils soient.
"Même président, je n’ai jamais cessé d’être un combattant de la lutte
sociale et je pense que ce qui me rend un peu différent, c’est justement
cela. Je n’ai pas été avalé par la fonction. […] Les républiques n’ont pas
été proclamées pour que les présidents, les sénateurs ou les ministres
deviennent les nouveaux nobles. Et que le risque grandisse de les voir se
préoccuper avant toute chose de leur propre avenir économique. »
"…
On commence par ne plus croire aux hommes politiques, puis aux partis. Et
à la fin, c’est l’être humain qui ne croit plus en lui-même. Que
reste-t-il alors ? Le nihilisme. Il semblerait que les société modernes soient des
sociétés désenchantées. »
(4)
(1)
Critique du programme de Gotha
https://www.marxists.org/francais/marx/works/1875/05/18750500a.htm
(3) https://www.solidaire.org/articles/bernie-sanders-est-tout-ce-que-les-politiciens-autoproclames-de-ce-continent-ne-sont-pas
(4)https://reporterre.net/Le-roi-president-Macron-est-bien-moins-interessant-que-le-paysan-president
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