mercredi 27 avril 2016

L'AFFAIRE GRAINDORGE 1979-1980 : UN "VRAI" COMPLOT EN BELGIQUE., OUI CA A EXISTE !

« Je ralentis, je freine devant la maison familiale, mais subitement , deux voitures me bloquent à l'avant et à l'arrière.
Cinq ou six hommes m'entourent. Ils sont tous en civil. L'un d'eux s'approche de moi : « Police judiciaire. Voulez vous ranger votre voiture? Nous avons un mandat d'amener contre vous  [...] Je lis le mandat d'amener. Incroyable !... Je suis poursuivi comme « auteur, co- auteur de prise d'otages, du chef d'association de malfaiteurs, de complicité d'évasion, avec la circonstance aggravante qu'il y a eu transmission d'armes et violence, de recel de malfaiteurs. 
... des policiers fouillent déjà ma voiture. Nos deux enfants pleurent. Je les rassure. [...]»


capture d'écran : pour la libération de M. GRAINDORGE- 16 sept 1979


Ce sont les premières lignes p13  de l'ouvrage de l'avocat Michel GRAINDORGE : « L 'affrontement »
Nous sommes le 31 août 1979 à 20h57, 58 ou 21h (heure à partir de laquelle il est ( était) interdit de perquisitionner) selon les montres de la police ou celle de l'avocat...
S'ensuivront 86 h de mise au secret et 4 mois de détention préventive à la prison de Forest.

UN HOMME A ABATTRE
Le 26 juillet, 5 semaines avant ,en Chambre du Conseil au Palais de Justice de Bruxelles, l'ennemi public n°1, François BESSE- « bandit » français considéré comme très dangereux s'évade en menaçant d'une arme les 10 gendarmes présents et en prenant en otage le magistrat président, qu'il libère avant de disparaître à moto.
Un vrai film de série policière en plein Bruxelles !
Son avocat est Me Michel Graindorge.
L' occasion est trop belle  : pour certains services spéciaux belges et (ou) étrangers, c'est le moment de le foutre dedans, cet avocat révolutionnaire de gauche ! «  C'est lui qui a organisé l'évasion de Besse., voire lui a fourni l'arme ! »
Et pour les cercles les plus répressifs du Parquet et même de la magistrature ce sera le moment de faire taire, cet emmerdeur qui veut empêcher de juger et d' emprisonner en « paix » , qui veut ce qu'on appellerait aujourd'hui une « tout autre justice » !
Quitte à construire de toutes pièces un dossier pour le criminaliser , en faire un « terroriste » !!

Mais qu'est ce qui avait placé Michel Graindorge ainsi dans l'oeil du cyclone ?
Avocat engagé sans compromis à gauche, il l'était certes, mais était loin d'être le seul.
Ancien dirigeant de parti communiste, il l'était, mais nous étions des flopées à l'époque à avoir, un jour ou l'autre , été exclu de l'un ou l'autre parti communiste.
(Sur les années 60- début 70, voir :


En fait , dés le début des années 70, Michel , en avocat révolutionnaire a entamé de nombreux combats sur les questions de la privation de liberté et de l'enfermement
  • en 1971-72 la dénonciation du scandale des enfants maltraités au home « Vrij en vrolijk » de Brasschaat avec la constitution d'une Commission Publique d'Enquête
  • en 1973-75, l'action sur l'enfermement psychiatique , avec là aussi une commisssion publique d'enquête

LE SOUTIEN AUX DETENUS
Mais c'est dés 1976 , avec le soutien aux détenus de Belgique et la lutte contre le système pénitentiaire qu'il devient dérangeant.

Mais ne l'oublions jamais : ce n' était pas un combat qu'il menait seulement comme avocat indigné par ce qu'il voyait tous les jours.
Son père avait été gardien de prison .
«  Mon père, mort en 1972, jeté au chômage par la grande crise de 1930, fut ouvrier, chômeur, puis gardien de prison pendant plus de 30 ans.
Mon père , un jour , ici même ou ailleurs , ouvrit et ferma des centaines de milliers de portes dans cette prison à Namur , puis à Verviers .
Mon père, il était bon et juste. Il aimait la vie. Je sais qu'il a pleuré près de ma mère quand au début, les soirs, il revenait de la prison . » 

Et c'était sans doute ce qui ajoutait de la conviction à son combat : il ne le menait pas simplement pour les conditions de vie dans la dignité des hommes que sont les détenus, il le menait pour la dignité posthume de son père et de tous les hommes du personnel pénitentiaire.
La prison, l'enfermement, faisait partie de toute sa vie, depuis que petit, il accompagnait son surveillant chef de père aux séances de cinéma de la prison de Verviers
« La prison jouxte notre maison et la recouvre à la nuit tombante de son ombre pesante »
Il décrira cette lourde proximité de la prison dans plusieurs paragraphes de
« La promenade des récollets »






En 1979, Michel écrivait pour la revue du Jeune Barreau le texte suivant qui résume parfaitement sa démarche  qu'il signe
« Michel GRAINDORGE, membre du Comité de soutien aux détenus de Belgique- Juillet 1979 »
dans "L'AFFRONTEMENT p29


Vue de la prison de VERVIERS
Et ce qui dérangeait, , ce qui allait à contre courant des convenances dominantes, c'est qu'il considérait les détenus bien que condamnés, parfois pour des crimes horribles, comme des hommes – mais ça, c'est le propre de tout avocat,- mais comme des hommes debout, et aussi des hommes en lutte pour leur dignité..
« Oui les détenus ont raison de se révolter....car la Convention Européenne pour les droits de l'homme s'arrête aux portes des pénitenciers «

Oui les gardiens de prison ont raison de se révolter. Et d'exiger un autre statut.... »

Quelle belle occasion donc de criminaliser, non seulement un avocat , mais le comité qui s'est construit avec lui, le comité de soutien aux détenus de Belgique et « en faire un réseau d'évasion du grand banditisme » !


DEFENSE DES PRISONNIERS POLITIQUES DE RFA
Un autre combat , plus radical sans doute , mais tout aussi important pour la défense des droits de  toute personne - quel que soit le délit commis -  à être défendu en justice et à être traité dans la dignité, c'est le combat pour la défense des prisonniers politiques en RFA via le comité du même nom.( CDPP- RFA)
De quoi s'agit il ?
Dans les années 70 , parmi les groupes politiques révolutionnaires dits « gauchistes », certains estimèrent politiquement devoir affronter la domination bourgeoise et la puissance impérialiste américaine par la lutte armée  et la guerilla urbaine( en Italie , les Brigades Rouges et  Noyaux Armés Prolétariens, en France , la Nouvelle Résistance Populaire, puis Action Directe et , en Allemagne la Rote Armee Fraktion, - Fraction Armée Rouge - aussi appelée « la Bande à Baader »)
Klaus Croissant était l' avocat de la Rote Armee Fraktion et il fut lui même accusé d'avoir « organisé dans son cabinet la réserve opérationnelle du terrorisme ouest-allemand ».
Réfugié en France , en 1977 où il demanda l'asile politique ,il fut néanmoins arrêté , puis extradé et emprisonné à la même forteresse que ses clients. 
Sartre et d'autres intellectuels avaient pris sa défense . Michel Graindorge l' avait plusieurs fois rencontré , puis visité en prison.

« A l'automne 1976, à la demande de Klaus Croissant, j'avais accepté d'assurer la défense devant la Commission Européenne des Droits de l'Homme de Karl Raspe, un des compagnons de Baader,
enfermé comme lui dans la sinistre forteresse de Stammheim.[...]
«  A la suite de nombreuses discussions, de plusieurs témoignages, j'étais arrivé à la conviction que les droits de la défense politique étaient bafoués en Allemagne Fédérale , que les gens de pouvoir tentaient de criminaliser quelques poignées d'avocats courageux.
En outre , tout en ayant de profondes divergences avec la Fraction Armée Rouge, je me refusais à hurler avec les loups ; J'étais scandalisé par la manière dont les autorités fédérales dénaturaient totalement les paroles et les actes ... et par les tortures subtiles – particulièrement l'isolation sensorielle que ces autorité employaient couramment pour tenter de briser la personnalité de militants politiques [...]
Dés le départ, en dénonçant un fascisme larvé qui se développait en Allemagne Fédérale et en luttant pour la sauvegarde physique et psychique des prisonniers de la guérilla urbaine, je savais que j'étais avec d'autres un point de mire des services spéciaux, »(pp72-73)

Voilà dressé le tableau des motivations de la police politique de l'état - sous influence ou pas de services ouest allemands ou autres- pour criminaliser Me Graindorge : une contestation radicale de l'ordre judiciaire d'une part , et sa participation d'autre part à la défense des prisonniers politiques en République fédérale.


LE COMPLOT
Il serait trop long d'entrer dans les détails – abondamment relatés dans le livre de Michel ;
Mais le trame du complot est de construire un prétendu réseau d'évasion à BUT TERRORISTE , réseau qui aurait pour but de   déstabiliser, par des enlèvements et l'usage de la violence, la société belge..
Un vrai « procès verbal d'audition » non signé par ailleurs, d'un certain Gh détenu à la prison de Tournai se trouve au dossier. Sa lecture à elle seule, éclaire la nature de toute « l'affaire Graindorge . « 
« Je vous explique que Vandeputte (*)ayant accepté l'aide de Graindorge pour sa cavale était de ce fait obligé d'accomplir des actes de terrorisme tels que enlèvements et assassinats.
La motivation de ces actes était d'ordre politique.
Graindorge voulait jeter le trouble en Belgique et pensait que seule la violence pouvait faire aboutir ses projets.
A votre demande je vous précise que les enlèvements de personnalités tels que ministres ou homme d'état devaient servir à faire libérer des détenus purgeant de lourdes peines....
les détenus devaient s'évader seuls et être pris en mains par une organisation. A ce moment, un entraînement devait être suivi (dans un autre PV, le même "témoin" parle d'un « camp palestinien »  !)....
Les anciens détenus ayant accepté l'offre devaient alors accomplir, sous peine d'être tués, les actions qui leur seraient commandées par les dirigeants du Parti ou Organisation[...]
Je peux encore vous préciser que le groupe de Graindorge , centralisé en Belgique avait ou a des rapports avec la Fraction Armée Rouge ainsi qu'avec des groupements similaires en Italie »
(*) Vandeputte, : client de Me  Graindorge depuis 1977.S'évade à de multiples reprises et finalement s'évade et disparait en février 1979.Son évasion prendra dans l'accusation la relève de l'affaire Besse qui, comme preuve du réseau d'évasion, a lamentablement échoué ,
C'est pas beau ça ? Un beau dossier, bien ficelé ?
Voilà, à l'occasion de l'évasion de Besse, et par le travail souterrain de quelques agents d'une police politique , Maître Graindorge transformé en « Baader belge » !
Michel commente :
«.. les déclarations soi disant attribuées à Gh Sont en fait le schéma type des services secrets occidentaux. Il s'agit , poussant en quelque sorte la stratégie de la rumeur à son point ultime de répandre dans l'opinion le spectre du terrorisme....
Tout y est absolument en vrac : les camps palestiniens, les truands embrigadés dans la politique, l'éloge de la violence en soi, la déstabilisation de la Belgique, l'obligation de tuer sous peine d'être exécuté, l'enlèvement de personnalités pour libérer des détenus, les finances occultes, la liaison avec la Fraction Armée Rouge et les Brigades Rouges...
...les agents de le sûreté ( G et M)ont cette fois tendu la corde à l'extrême.Ils ont visé le plus loin possible,
mais je suis certain qu'ils ont soulevé une pierre pour la laisser retomber sur leurs pieds. »(p107-108)


LA RUMEUR : « LES ATTENTATS POLITIQUES »
Mais outre les aveux extorqués ou les déclarations dictées de toute pièce, il faut encore dans un complot de ce type une large diffusion de la rumeur, de manière à , par delà le dossier intégralement manipulé, créer l'opinion.
Et pour cela, une certaine presse poubelle est d'un grand secours :

Le Rappel du 5/10/1979 :  
» Des truands, de vulgaires bandits semblent avoir bénéficié dans leur cavale de l'aide d'une organisation qui ne peut cacher ses sympathies pour la Rote Armee Fraktion...
L'extrême gauche a t'elle besoin de truands pour réaliser certains coups ? »

La Dernière Heure des 6 et 7 /10/1979 :
« GRAINDORGE DE PLUS EN PLUS ENFONCE »
« Hier, c'était le dossier numéro 1, celui de l'évasion de François Besse., qui retenait l'attention
Aujourd'hui,c'est le dosser n°2,celui du réseau d'évasions.
Demain, le Parquet sortira le dossier n°3, celui des attentats politiques, notamment contre le général Haig, près de Casteau, au mois de juin dernier (**)et aussi les attentats attribués à l'IRA...
Il y a des bruits qui circulent, beaucoup de bruits même. »(pp92-93»)
La Meuse La Lanterne du 20 /10/79
« Graindorge rêvait-il d'être le Baader Belge ? »(p100)
**Le général Haig:commandant suprême des forces alliées en Europe, à la tête du commandement intégré européen de  l'OTAN ( SHAPE) visé par un attentat à la bombe à Mons le 25/06/1979, revendiqué par un commando Andreas Baader de la Fraction Armée Rouge
Michel écrit :
« Quand j'ai écrit que le Parquet voulait me briser, je le pense encore aujourd'hui avec plus d'acuité. [...] le Parquet est un corps hiérarchisé ; coiffé par les procureurs généraux et le Ministre de la Justice.
Le Parquet, historiquement fut et reste aux côtés de l'ordre social dominant[...]celui d'une petite minorité qui possède les moyens de production .
En outre, je suis persuadé que des forces occultes ont poussé le Parquet dans une fuite en avant, au point qu'à ce jour aucun élément déterminant de l'affaire ( l'évasion de François Besse) n'est éclairci....(p100)

Capture d'écran :16/09/79 manif devant la prison de Forest
« LA QUESTION »

Plongé lui même dans l'univers carcéral, dont il avait tellement dénoncé les abus, et qui avait aussi hanté toute son enfance, quelle belle opportunité pour lui – dans son malheur- de se faire accusateur des conditions de détention, de l'absurdité de la détention préventive, de l'arbitraire des interrogatoires et de l'instruction et aussi de la mise en scène « anti- terroriste »dont il est l'objet : chaque déplacement , menotté à deux gendarmes , au palais de Justice est accompagné d'un déploiement de forces de gendarmes armés de mitraillettes, se déplaçant en convoi, pour diffuser dans l'opinion l'image d'un « grand criminel terroriste. »
Une mauvaise chose peut se transformer en une bonne chose: l'accusé devient accusateur!
"La détention préventive fait bon marché de la dignité et de l'intégrité de l'être humain présumé innocent
Elle n'est ni plus, ni moins dans notre société contemporaine et telle qu'elle est globalement appliquée que le relais de « la question » d 'il y a deux siècles »...
Je le dis que c'est une honte. Que c'est indigne d'une société qui se targue des droits de l'homme. L'être humain le plus souvent subitement est dépossédé de tout"
Et de dénoncer les conditions de la mise au secret, où la seule promenade se fait dans une « cage longue de 18m et large de 2m » appelée aussi la cage à tigres ;
les cachots du palais de justice de 3m/2 sans aucune fenêtre où il a parfois attendu toute une journée le bon vouloir de ces interrogateurs.
Et de décrire en détail la vie qu'il a connue en prison à la cellule 232  de septembre à décembre 1979: « un bac en plastique permet de se laver. Il y a une douche par semaine hors des cellules. Un seau hygiénique renouvelé à 6h et 15h recueille l'urine, les excréments, l'eau de toilette et les reliefs des repas . . La lumière électrique est allumée de l'extérieur à 5h 45et éteinte à 21h45 ;... il suffit la nuit de chercher à tâtons dans le noir le seau hygiénique ou la fenêtre inaccessible pour d'hypothétiques étoiles... »
... l'application de la détention préventive et le système cellulaire sont indignes et forment en quelque sorte un soubassement moyenâgeux ne permettant nullement à l'être humain présumé innocent , de se présenter dignement devant les juridictions de jugement. »(pp 149-151)

Avertissement criant d'actualité près de 40 ans plus tard quand on voit le rôle de l'enfermement et de la prison dans la  radicalisation  terroriste dite djihadiste de petits (ou gros) délinquants qui sortent de taule en candidats aux attentats suicide.



Après avoir été maintenu en détention par des arrêts de toutes les juridictions appelées à se prononcer, chambre du conseil, chambre des mises en accusation, cour de cassation , Michel comparait – détenu- devant le tribunal correctionnel le 5 décembre 1979.
Il sera libéré le 22 décembre , acquitté complètement le 29 février 1980 , jugement confirmé en cour d'appel le 26 juin 1980.
Le complot a échoué : échec et mat !
Savourons ici les dernières lignes de son livre :
« Dehors, le printemps sans nuance. Un peu partout, la misère et la révolte du pays.
Le soir s'en vient .
Le cortège des hommes en noir, le cortège de la préhistoire s'ébranle lentement. C'est un cortège de mort...
Regardez les dans ce soir de printemps. Ils emmènent avec eux leurs prisons inhumaines, leurs détentions préventives, leurs instructions secrètes, leurs polices politiques.
Regardez les au soleil couchant, hors de portée.Ils disparaissent dans la nuit de nos souvenirs. La vieille mort les escorte.
Et les enfants de l'aube regardent émerveillés, l'envol de l'oiseau bleu. »( p227)




COMPLOTISME ET VRAI COMPLOT

Il est de bon ton depuis le 11 septembre 2001 dans les médias de l'establishment, et sur tous les réseaux sociaux de dénoncer le conspirationnisme , la « théorie du complot. »
Il existe bien , en effet un courant  qui explique le moindre événement historique comme résultat d'un complot, de l'action secrète d'un nombre réduit de personnes, en général des services spéciaux, des officines agissant dans l'ombre.
Ce courant n'est pas plus absurde que le courant dominant de l'histoire contemporaine bourgeoise qui explique l'histoire comme résultat exclusif de l'action de grands hommes, de rois ,d' empereurs, de généraux ou de présidents.
Sauf qu'en général,sur les actes et déclarations des hommes illustres ,il existe des traces .
Par contre , le propre d'un complot, c'est d'être secret : pas de preuves, pas la moindre trace, ce qui laisse le champ libre à l'infini aux supputations , aux fausses preuves, à la diffusion de rumeurs , aux documents inventés , aux petites phrases sibyllines, aux photos et vidéo truquées.
Les réseaux sociaux et Internet sont évidemment le champ privilégié pour la diffusion de ces rumeurs , mais pas seulement .
Powell, secrétaire d'état US présente au Conseil de Sécurité de fausses preuves
L'histoire récente a montré que ce sont bien Bush,et le gouvernement des Etats -Unis , Tony Blair et le gouvernement du Royaume Uni qui ont été les plus grands comploteurs mystificateurs de l'histoire récente en étalant des fausses preuves d'armes de destruction massive en Irak .
Inventées de toute pièces par leurs services secrets , elles ont servi de justification à l'agression contre ce pays en 2003- dont on subit tous les jours depuis 13 ans  les conséquences dramatiques pour la paix du monde.

» L'histoire de toute société jusqu'à nos jours, n'a été que l'histoire de luttes de classes. « est la première ligne du Manifeste communiste de 1848.
Mais il est absurde de nier que dans ces conflits de classe, qui entraînent souvent de très larges masses de la population dans l'action politique dans un sens progressiste et révolutionnaire ou dans un sens réactionnaire et contre révolutionnaire, il est absurde de nier le rôle pourtant bien réel et omniprésent de petits groupes secrets , de services spéciaux, d'officines souterraines., comme il est absurde de nier aussi le rôle de personnalités d'exception.
Mais tout est question de hiérarchie : la dénonciation permanente de complots ou la louange exclusive de « grands hommes » n'ont que pour effet d'évacuer du champ de l'analyse historique, les peuples eux mêmes et les classes sociales qui le composent,les « véritables héros », ceux qui écrivent réellement l'histoire.
D'évacuer aussi toute prise de conscience , tout débat politique, idéologique sur les chemins à prendre pour briser ses chaînes.
La dénonciation à tout vent et à tout propos de la « théorie du complot » a pour seul objectif d'empêcher toute investigation critique, d' imposer toujours une version officielle indiscutable des événements, dans laquelle toute action souterraine de quelque services spéciaux que ce soit – essentiellement occidentaux par ailleurs est d'office évacuée et occultée.
Si vous parlez depuis 2001 du rôle éventuel de la CIA, du Mossad, des fondations américaines, ou des services saoudiens, nos bons esprits s'écrient : « c'est du complotisme. ! »
Si vous émettez le moindre doute sur des bizarreries des enquêtes anti terroristes, vous voilà suspect de « conspirationnisme » , ou de « confusionnisme »!

C'est comme si ces services s'étaient évanouis, n'intervenaient plus dans le monde entier, et de démons du XXème siècle (assassinats de chefs d'état , de leaders politique, organisateurs de coups d'état, de tentatives d'invasion etc.),
ils étaient devenus les preux chevaliers  du XXIème siècle, qui « font leur travail », et assument avec héroïsme notre sécurité dans la « guerre contre le terrorisme ».

On a en fait les 2 faces d'une même médaille : les complotistes qui inventent des complots à partir de tout et de rien alimentent « l'anti conspirationnisme » de la pensée unique.
C'est la dictature de la pensée : tous ceux qui osent poser des questions sont ipso facto accusés de conspirationnisme et jetés dans le même panier « rouge-brun » que l'extrême droite .
(Par ex. Michel Collon et Invesig'action, des sites comme «  Le Grand Soir » « Arrêt sur info.ch » etc... )

Les étiquettes infamante d'antisémite ou d' « agent des  pires dictatures » (Saddam, Khadafi, Bachar, les mollahs iraniens etc.) leur sont souvent collées sur le front.
Et ce harcèlement idéologico-médiatique,véritable propagande d'état généralisée  à toute la société, fait pression sur tous les efforts d'investigation et de vérité des courageux lanceurs d'alerte  et des journalistes attachés à la vérité.
Il suffit de voir le sort qui, par ailleurs leur est réservé : procès pour les révélateurs de Luxleaks, menaces et exil pour Assange et Snowden etc.

C' est avec ces réflexions à l'esprit, que j'ai relu d' une traite l'ouvrage de MICHEL GRAINDORGE, « L'AFFRONTEMENT » et que je redécouvre la mise en place concertée et hallucinante d'un vrai complot, d'une vraie provocation, inventée de toute pièce par des vrais « agents de l'état » visant à criminaliser un avocat révolutionnaire et à l'envoyer en taule pour au moins 10 ans...
Oui , les vrais complots ça a existé dans notre pays , en Belgique .
Et si ça a existé hier, ça peut exister aujourd'hui ou se répéter demain .
Amis, soyons vigilants !

Projection-débat sur le thème de la prison  25 novembre 2007



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