« Je ralentis, je freine
devant la maison familiale, mais subitement , deux voitures me
bloquent à l'avant et à l'arrière.
Cinq ou six hommes m'entourent. Ils
sont tous en civil. L'un d'eux s'approche de moi : « Police
judiciaire. Voulez vous ranger votre voiture? Nous avons un mandat
d'amener contre vous [...] Je lis le mandat d'amener.
Incroyable !... Je suis poursuivi comme « auteur, co-
auteur de prise d'otages, du chef d'association de malfaiteurs, de
complicité d'évasion, avec la circonstance aggravante qu'il y a eu
transmission d'armes et violence, de recel de malfaiteurs.
... des policiers fouillent déjà
ma voiture. Nos deux enfants pleurent. Je les rassure. [...]»
capture d'écran : pour la libération de M. GRAINDORGE- 16 sept 1979 |
Ce sont les premières lignes p13 de
l'ouvrage de l'avocat Michel GRAINDORGE : « L 'affrontement »
Nous sommes le 31 août 1979 à 20h57,
58 ou 21h (heure à partir de laquelle il est ( était) interdit de
perquisitionner) selon les montres de la police ou celle de
l'avocat...
S'ensuivront 86 h de mise au secret et
4 mois de détention préventive à la prison de Forest.
UN
HOMME A ABATTRE
Le 26 juillet, 5 semaines avant ,en
Chambre du Conseil au Palais de Justice de Bruxelles, l'ennemi public
n°1, François BESSE- « bandit » français considéré
comme très dangereux s'évade en menaçant d'une arme les 10
gendarmes présents et en prenant en otage le magistrat président,
qu'il libère avant de disparaître à moto.
Un vrai film de série policière en
plein Bruxelles !
Son avocat est Me Michel Graindorge.
L' occasion est trop belle : pour
certains services spéciaux belges et (ou) étrangers, c'est le
moment de le foutre dedans, cet avocat révolutionnaire de gauche !
« C'est lui qui a organisé l'évasion de Besse., voire lui a
fourni l'arme ! »
Et pour les cercles les plus répressifs
du Parquet et même de la magistrature ce sera le moment de faire
taire, cet emmerdeur qui veut empêcher de juger et d' emprisonner
en « paix » , qui veut ce qu'on appellerait aujourd'hui
une « tout autre justice » !
Quitte à construire de toutes pièces
un dossier pour le criminaliser , en faire un « terroriste » !!
Mais qu'est ce qui avait placé Michel
Graindorge ainsi dans l'oeil du cyclone ?
Avocat engagé sans compromis à
gauche, il l'était certes, mais était loin d'être le seul.
Ancien dirigeant de parti communiste,
il l'était, mais nous étions des flopées à l'époque à avoir, un
jour ou l'autre , été exclu de l'un ou l'autre parti communiste.
(Sur les années 60- début 70, voir :
En fait , dés le début des années
70, Michel , en avocat révolutionnaire a entamé de nombreux combats sur les questions de
la privation de liberté et de l'enfermement
- en 1971-72 la dénonciation du scandale des enfants maltraités au home « Vrij en vrolijk » de Brasschaat avec la constitution d'une Commission Publique d'Enquête
- en 1973-75, l'action sur l'enfermement psychiatique , avec là aussi une commisssion publique d'enquête
LE
SOUTIEN AUX DETENUS
Mais c'est dés 1976 , avec le soutien
aux détenus de Belgique et la lutte contre le système
pénitentiaire qu'il devient dérangeant.
Mais ne l'oublions jamais : ce
n' était pas un combat qu'il menait seulement comme avocat indigné
par ce qu'il voyait tous les jours.
Son père avait été gardien de prison
.
« Mon père, mort en 1972,
jeté au chômage par la grande crise de 1930, fut ouvrier, chômeur,
puis gardien de prison pendant plus de 30 ans.
Mon père , un jour , ici même ou
ailleurs , ouvrit et ferma des centaines de milliers de portes dans
cette prison à Namur , puis à Verviers .
Mon père, il était bon et juste.
Il aimait la vie. Je sais qu'il a pleuré près de ma mère quand au
début, les soirs, il revenait de la prison . »
Et
c'était sans doute ce qui ajoutait de la conviction à son combat :
il ne le menait pas simplement pour les conditions de vie dans la
dignité des hommes que sont les détenus, il le menait pour la
dignité posthume de son père et de tous les hommes du personnel
pénitentiaire.
La
prison, l'enfermement, faisait partie de toute sa vie, depuis que
petit, il accompagnait son surveillant chef de père aux séances de
cinéma de la prison de Verviers
« La prison jouxte notre
maison et la recouvre à la nuit tombante de son ombre pesante »
Il décrira cette
lourde proximité de la prison dans plusieurs paragraphes de
« La
promenade des récollets »
En 1979, Michel
écrivait pour la revue du Jeune Barreau le texte suivant qui
résume parfaitement sa démarche qu'il signe
« Michel
GRAINDORGE, membre du Comité de soutien aux détenus de Belgique-
Juillet 1979 »
dans "L'AFFRONTEMENT p29 |
Vue de la prison de VERVIERS |
Et ce
qui dérangeait, , ce qui allait à contre courant des convenances
dominantes, c'est qu'il considérait les détenus bien que condamnés,
parfois pour des crimes horribles, comme des hommes – mais ça,
c'est le propre de tout avocat,- mais comme des hommes debout, et
aussi des hommes en lutte pour leur dignité..
« Oui
les détenus ont raison de se révolter....car la Convention
Européenne pour les droits de l'homme s'arrête aux portes des
pénitenciers «
Oui
les gardiens de prison ont raison de se révolter. Et d'exiger un
autre statut.... »
Quelle
belle occasion donc de criminaliser, non seulement un avocat , mais
le comité qui s'est construit avec lui, le comité de soutien aux
détenus de Belgique et « en faire un réseau d'évasion du
grand banditisme » !
DEFENSE
DES PRISONNIERS POLITIQUES DE RFA
Un
autre combat , plus radical sans doute , mais tout aussi important
pour la défense des droits de toute personne - quel que soit le délit commis - à être défendu en justice et à
être traité dans la dignité, c'est le combat pour la défense des
prisonniers politiques en RFA via le comité du même nom.( CDPP-
RFA)
De quoi s'agit il ?
Dans les années 70 , parmi les groupes
politiques révolutionnaires dits « gauchistes »,
certains estimèrent politiquement devoir affronter la domination
bourgeoise et la puissance impérialiste américaine par la lutte armée et la guerilla urbaine( en Italie , les Brigades
Rouges et Noyaux Armés Prolétariens, en France , la Nouvelle
Résistance Populaire, puis Action Directe et , en Allemagne la Rote
Armee Fraktion, - Fraction Armée Rouge - aussi appelée « la
Bande à Baader »)
Klaus Croissant était l' avocat de la
Rote Armee Fraktion et il fut lui même accusé d'avoir « organisé
dans son cabinet la réserve opérationnelle du terrorisme
ouest-allemand ».
Réfugié en France , en 1977 où il
demanda l'asile politique ,il fut néanmoins arrêté , puis extradé
et emprisonné à la même forteresse que ses clients.
Sartre et
d'autres intellectuels avaient pris sa défense . Michel Graindorge
l' avait plusieurs fois rencontré , puis visité en prison.
« A l'automne 1976, à la
demande de Klaus Croissant, j'avais accepté d'assurer la défense
devant la Commission Européenne des Droits de l'Homme de Karl Raspe,
un des compagnons de Baader,
enfermé comme lui dans la sinistre
forteresse de Stammheim.[...]
« A la suite de nombreuses
discussions, de plusieurs témoignages, j'étais arrivé à la
conviction que les droits de la défense politique étaient bafoués
en Allemagne Fédérale , que les gens de pouvoir tentaient de
criminaliser quelques poignées d'avocats courageux.
En outre , tout en ayant de
profondes divergences avec la Fraction Armée Rouge, je me refusais à
hurler avec les loups ; J'étais scandalisé par la manière
dont les autorités fédérales dénaturaient totalement les paroles
et les actes ... et par les tortures subtiles – particulièrement
l'isolation sensorielle que ces autorité employaient
couramment pour tenter de briser la personnalité de militants
politiques [...]
Dés le départ, en dénonçant un
fascisme larvé qui se développait en Allemagne Fédérale et en
luttant pour la sauvegarde physique et psychique des prisonniers de
la guérilla urbaine, je savais que j'étais avec d'autres un point
de mire des services spéciaux, »(pp72-73)
Voilà dressé le
tableau des motivations de la police politique de l'état - sous
influence ou pas de services ouest allemands ou autres- pour
criminaliser Me Graindorge : une contestation radicale de
l'ordre judiciaire d'une part , et sa participation d'autre part à
la défense des prisonniers politiques en République fédérale.
LE
COMPLOT
Il serait trop long
d'entrer dans les détails – abondamment relatés dans le livre de
Michel ;
Mais le trame du
complot est de construire un prétendu réseau d'évasion à BUT
TERRORISTE , réseau qui aurait pour but de déstabiliser, par des enlèvements et l'usage de la
violence, la société belge..
Un vrai « procès verbal
d'audition » non signé par ailleurs, d'un certain Gh détenu
à la prison de Tournai se trouve au dossier. Sa lecture à elle
seule, éclaire la nature de toute « l'affaire Graindorge .
«
« Je vous explique que
Vandeputte (*)ayant accepté l'aide de Graindorge pour sa cavale
était de ce fait obligé d'accomplir des actes de terrorisme tels
que enlèvements et assassinats.
La motivation de ces actes était
d'ordre politique.
Graindorge voulait jeter le trouble
en Belgique et pensait que seule la violence pouvait faire aboutir
ses projets.
A votre demande je vous précise que
les enlèvements de personnalités tels que ministres ou homme d'état
devaient servir à faire libérer des détenus purgeant de lourdes
peines....
les détenus devaient s'évader
seuls et être pris en mains par une organisation. A ce moment, un
entraînement devait être suivi (dans un autre PV, le même "témoin"
parle d'un « camp palestinien » !)....
Les anciens détenus ayant accepté
l'offre devaient alors accomplir, sous peine d'être tués, les
actions qui leur seraient commandées par les dirigeants du Parti ou
Organisation[...]
Je peux encore vous préciser que le
groupe de Graindorge , centralisé en Belgique avait ou a des
rapports avec la Fraction Armée Rouge ainsi qu'avec des groupements
similaires en Italie »
(*) Vandeputte, : client de Me Graindorge depuis 1977.S'évade à de multiples reprises et finalement s'évade et disparait en février 1979.Son évasion prendra dans l'accusation la relève de l'affaire Besse qui, comme preuve du réseau d'évasion, a lamentablement échoué ,
C'est pas beau ça ? Un beau
dossier, bien ficelé ?
Voilà, à l'occasion de l'évasion de
Besse, et par le travail souterrain de quelques agents d'une police
politique , Maître Graindorge transformé en « Baader
belge » !
Michel commente :
«.. les déclarations soi
disant attribuées à Gh Sont en fait le schéma type des services
secrets occidentaux. Il s'agit , poussant en quelque sorte la
stratégie de la rumeur à son point ultime de répandre dans
l'opinion le spectre du terrorisme....
Tout y est absolument en vrac :
les camps palestiniens, les truands embrigadés dans la politique,
l'éloge de la violence en soi, la déstabilisation de la Belgique,
l'obligation de tuer sous peine d'être exécuté, l'enlèvement de
personnalités pour libérer des détenus, les finances occultes, la
liaison avec la Fraction Armée Rouge et les Brigades Rouges...
...les
agents de le sûreté (
G et M)ont cette fois tendu la corde à l'extrême.Ils ont
visé le plus loin possible,
mais je suis certain qu'ils ont
soulevé une pierre pour la laisser retomber sur leurs
pieds. »(p107-108)
LA
RUMEUR : « LES ATTENTATS POLITIQUES »
Mais outre les aveux extorqués ou les
déclarations dictées de toute pièce, il faut encore dans un
complot de ce type une large diffusion de la rumeur, de manière à
, par delà le dossier intégralement manipulé, créer l'opinion.
Et pour cela, une certaine presse
poubelle est d'un grand secours :
Le Rappel du 5/10/1979 :
» Des truands, de vulgaires bandits
semblent avoir bénéficié dans leur cavale de l'aide d'une
organisation qui ne peut cacher ses sympathies pour la Rote Armee
Fraktion...
L'extrême gauche a t'elle besoin de
truands pour réaliser certains coups ? »
La Dernière Heure des 6 et 7 /10/1979
:
« GRAINDORGE DE PLUS EN PLUS
ENFONCE »
« Hier, c'était le dossier
numéro 1, celui de l'évasion de François Besse., qui retenait
l'attention
Aujourd'hui,c'est le dosser
n°2,celui du réseau d'évasions.
Demain, le Parquet sortira le
dossier n°3, celui des attentats politiques, notamment contre le
général Haig, près de Casteau, au mois de juin dernier (**)et aussi
les attentats attribués à l'IRA...
Il y a des bruits qui circulent,
beaucoup de bruits même. »(pp92-93»)
La Meuse La
Lanterne du 20 /10/79
« Graindorge rêvait-il d'être
le Baader Belge ? »(p100)
**Le général Haig:commandant suprême des forces alliées en Europe, à la tête du commandement intégré européen de l'OTAN ( SHAPE) visé par un attentat à la bombe à Mons le 25/06/1979, revendiqué par un commando Andreas Baader de la Fraction Armée Rouge
Michel écrit :
« Quand j'ai écrit que le
Parquet voulait me briser, je le pense encore aujourd'hui avec plus
d'acuité. [...] le Parquet est un corps hiérarchisé ; coiffé
par les procureurs généraux et le Ministre de la Justice.
Le Parquet, historiquement fut et
reste aux côtés de l'ordre social dominant[...]celui d'une petite
minorité qui possède les moyens de production .
En outre, je suis persuadé que des
forces occultes ont poussé le Parquet dans une fuite en avant, au
point qu'à ce jour aucun élément déterminant de l'affaire (
l'évasion de François Besse) n'est éclairci....(p100)
Capture d'écran :16/09/79 manif devant la prison de Forest |
« LA
QUESTION »
Plongé lui même dans l'univers carcéral, dont il
avait tellement dénoncé les abus, et qui avait aussi hanté toute
son enfance, quelle belle opportunité pour lui – dans son malheur-
de se faire accusateur des conditions de détention, de l'absurdité
de la détention préventive, de l'arbitraire des interrogatoires et
de l'instruction et aussi de la mise en scène « anti-
terroriste »dont il est l'objet : chaque déplacement ,
menotté à deux gendarmes , au palais de Justice est accompagné
d'un déploiement de forces de gendarmes armés de mitraillettes, se
déplaçant en convoi, pour diffuser dans l'opinion l'image d'un
« grand criminel terroriste. »
Une mauvaise chose peut se transformer en une bonne
chose: l'accusé devient accusateur!
"La
détention préventive fait bon marché de la dignité et de
l'intégrité de l'être humain présumé innocent
Elle
n'est ni plus, ni moins dans notre société contemporaine et telle
qu'elle est globalement appliquée que le relais de « la
question » d 'il y a deux siècles »...
Je
le dis que c'est une honte. Que c'est indigne d'une société qui se
targue des droits de l'homme. L'être humain le plus souvent
subitement est dépossédé de tout"
Et de dénoncer les conditions de la mise au secret, où
la seule promenade se fait dans une « cage longue de 18m et
large de 2m » appelée aussi la cage à tigres ;
les cachots du palais de justice de 3m/2 sans aucune
fenêtre où il a parfois attendu toute une journée le bon vouloir
de ces interrogateurs.
Et de décrire en détail la vie qu'il a connue en
prison à la cellule 232 de septembre à décembre 1979: « un
bac en plastique permet de se laver. Il y a une douche par semaine
hors des cellules. Un seau hygiénique renouvelé à 6h et 15h
recueille l'urine, les excréments, l'eau de toilette et les reliefs
des repas . . La lumière électrique est allumée de
l'extérieur à 5h 45et éteinte à 21h45 ;... il suffit la nuit
de chercher à tâtons dans le noir le seau hygiénique ou la fenêtre
inaccessible pour d'hypothétiques étoiles... »
... l'application de la détention préventive et le
système cellulaire sont indignes et forment en quelque sorte un
soubassement moyenâgeux ne permettant nullement à l'être humain
présumé innocent , de se présenter dignement devant les
juridictions de jugement. »(pp 149-151)
Avertissement criant d'actualité près
de 40 ans plus tard quand on voit le rôle de l'enfermement et de la
prison dans la radicalisation terroriste dite djihadiste
de petits (ou gros) délinquants qui sortent de taule en candidats
aux attentats suicide.
Après avoir été
maintenu en détention par des arrêts de toutes les juridictions
appelées à se prononcer, chambre du conseil, chambre des mises en
accusation, cour de cassation , Michel comparait – détenu- devant
le tribunal correctionnel le 5 décembre 1979.
Il sera libéré le
22 décembre , acquitté complètement le 29 février 1980 , jugement
confirmé en cour d'appel le 26 juin 1980.
Le complot a échoué : échec et mat !
Savourons ici les
dernières lignes de son livre :
« Dehors, le printemps sans
nuance. Un peu partout, la misère et la révolte du pays.
Le soir s'en vient .
Le cortège des hommes en noir, le
cortège de la préhistoire s'ébranle lentement. C'est un cortège
de mort...
Regardez les dans ce soir de
printemps. Ils emmènent avec eux leurs prisons inhumaines,
leurs détentions préventives, leurs instructions secrètes, leurs
polices politiques.
Regardez les au soleil couchant,
hors de portée.Ils disparaissent dans la nuit de nos souvenirs. La
vieille mort les escorte.
Et les enfants de l'aube regardent
émerveillés, l'envol de l'oiseau bleu. »(
p227)
COMPLOTISME
ET VRAI COMPLOT
Il est de bon ton depuis le 11
septembre 2001 dans les médias de l'establishment, et sur tous les
réseaux sociaux de dénoncer le conspirationnisme , la « théorie
du complot. »
Il existe bien , en effet un courant qui explique le moindre événement historique
comme résultat d'un complot, de l'action secrète d'un nombre
réduit de personnes, en général des services spéciaux, des
officines agissant dans l'ombre.
Ce courant n'est pas plus absurde que
le courant dominant de l'histoire contemporaine bourgeoise qui
explique l'histoire comme résultat exclusif de l'action de grands
hommes, de rois ,d' empereurs, de généraux ou de présidents.
Sauf qu'en général,sur les actes et
déclarations des hommes illustres ,il existe des traces .
Par contre , le propre d'un complot,
c'est d'être secret : pas de preuves, pas la moindre trace, ce
qui laisse le champ libre à l'infini aux supputations , aux fausses
preuves, à la diffusion de rumeurs , aux documents inventés ,
aux petites phrases sibyllines, aux photos et vidéo truquées.
Les réseaux sociaux et Internet sont
évidemment le champ privilégié pour la diffusion de ces rumeurs ,
mais pas seulement .
Powell, secrétaire d'état US présente au Conseil de Sécurité de fausses preuves |
L'histoire récente a montré que ce
sont bien Bush,et le gouvernement des Etats -Unis , Tony Blair et le
gouvernement du Royaume Uni qui ont été les plus grands
comploteurs mystificateurs de l'histoire récente en étalant des
fausses preuves d'armes de destruction massive en Irak .
Inventées de toute pièces par leurs
services secrets , elles ont servi de justification à l'agression
contre ce pays en 2003- dont on subit tous les jours depuis 13 ans les
conséquences dramatiques pour la paix du monde.
» L'histoire de toute société
jusqu'à nos jours, n'a été que l'histoire de luttes de classes. «
est la première ligne du Manifeste communiste de 1848.
Mais il est absurde de nier que
dans ces conflits de classe, qui entraînent souvent de très larges
masses de la population dans l'action politique dans un sens
progressiste et révolutionnaire ou dans un sens réactionnaire et
contre révolutionnaire, il est absurde de nier le rôle pourtant
bien réel et omniprésent de petits groupes secrets , de services
spéciaux, d'officines souterraines., comme il est absurde de nier
aussi le rôle de personnalités d'exception.
Mais tout est question de hiérarchie :
la dénonciation permanente de complots ou la louange exclusive de
« grands hommes » n'ont que pour effet d'évacuer du
champ de l'analyse historique, les peuples eux mêmes et les classes
sociales qui le composent,les « véritables héros »,
ceux qui écrivent réellement l'histoire.
D'évacuer aussi toute prise de
conscience , tout débat politique, idéologique sur les chemins à
prendre pour briser ses chaînes.
La dénonciation à tout vent et à
tout propos de la « théorie du complot » a pour seul
objectif d'empêcher toute investigation critique, d' imposer
toujours une version officielle indiscutable des événements, dans
laquelle toute action souterraine de quelque services spéciaux que
ce soit – essentiellement occidentaux par ailleurs est d'office
évacuée et occultée.
Si vous parlez depuis 2001 du rôle
éventuel de la CIA, du Mossad, des fondations américaines, ou des
services saoudiens, nos bons esprits s'écrient : « c'est
du complotisme. ! »
Si vous émettez le moindre doute sur
des bizarreries des enquêtes anti terroristes, vous voilà suspect
de « conspirationnisme » , ou de « confusionnisme »!
C'est comme si ces services s'étaient
évanouis, n'intervenaient plus dans le monde entier, et de démons
du XXème siècle (assassinats de chefs d'état , de leaders
politique, organisateurs de coups d'état, de tentatives d'invasion
etc.),
ils étaient devenus les preux chevaliers du
XXIème siècle, qui « font leur travail », et assument
avec héroïsme notre sécurité dans la « guerre contre le
terrorisme ».
On a en fait les 2 faces d'une même
médaille : les complotistes qui inventent des complots à
partir de tout et de rien alimentent « l'anti
conspirationnisme » de la pensée unique.
C'est la dictature de la pensée :
tous ceux qui osent poser des questions sont ipso facto accusés
de conspirationnisme et jetés dans le même panier « rouge-brun »
que l'extrême droite .
(Par ex. Michel Collon et
Invesig'action, des sites comme « Le Grand Soir » « Arrêt
sur info.ch » etc... )
Les étiquettes infamante d'antisémite ou d' « agent des pires
dictatures » (Saddam, Khadafi, Bachar, les mollahs iraniens
etc.) leur sont souvent collées sur le front.
Et ce harcèlement idéologico-médiatique,véritable propagande d'état généralisée à
toute la société, fait pression sur tous les efforts
d'investigation et de vérité des courageux lanceurs d'alerte
et des journalistes attachés à la vérité.
Il suffit de voir le sort qui, par
ailleurs leur est réservé : procès pour les révélateurs de
Luxleaks, menaces et exil pour Assange et Snowden etc.
C' est avec ces réflexions à
l'esprit, que j'ai relu d' une traite l'ouvrage de MICHEL
GRAINDORGE, « L'AFFRONTEMENT » et que je redécouvre la
mise en place concertée et hallucinante d'un vrai complot, d'une
vraie provocation, inventée de toute pièce par des vrais « agents
de l'état » visant à criminaliser un avocat révolutionnaire
et à l'envoyer en taule pour au moins 10 ans...
Oui , les vrais complots ça a existé
dans notre pays , en Belgique .
Et si ça a existé hier, ça peut
exister aujourd'hui ou se répéter demain .
Amis, soyons vigilants !
Projection-débat sur le thème de la prison 25 novembre 2007 |
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