Je
continue ici ma découverte des « HOMMES CONTRE » , de
ceux qui d'une manière ou une autre ont protesté dans notre pays
contre la guerre impérialiste de 1914-1918.
Sur le
mouvement socialiste, LENINE écrivait :
« La
lutte des deux tendances essentielles dans le mouvement ouvrier, le
socialisme révolutionnaire et le socialisme opportuniste, remplit
toute la période qui va de 1889 à 1914. Et aujourd'hui il existe de
même dans tous les pays deux courants principaux en ce qui concerne
l'attitude envers la guerre...
Prenons dix
États européens : l'Allemagne, l'Angleterre, la Russie, l'Italie,
la Hollande, la Suède, la Bulgarie, la Suisse, la Belgique, la
France. Dans les huit premiers pays, la division en opportunistes et
en radicaux correspond à la division en social chauvins et en
internationalistes.
...Seuls
deux pays font exception : la France et la
Belgique dans
lesquelles cependant l'internationalisme existe aussi, mais très
faible »
L'opportunisme et la faillite de la II° Internationale - Publié en janvier 1916 dans le Vorbote n°1.
LENINE
-il faut insister - n'est pas une citation obligée, mais
certainement le témoin -direct ou via son parti - qui a laissé le
plus d'analyses et de commentaires sur toute cette période au sein
du mouvement socialiste international
CHARLES
MASSART confirmera
« ...
nous pouvons dire qu'en Belgique, sauf une minorité infime, les
socialistes furent tous victimes de la psychose de guerre. »
Parlant
du POB, il précise : « Le conseil général était
dans son UNANIMITE chauvin et nationaliste , ce qui ne doit nullement
nous étonner, le nationalisme étant une des conséquences
inévitables du réformisme. »....
« En
fait jusqu'à la fin de la guerre, VANDERVELDE et DE BROUCKERE
luttèrent pour le jusqu'au boutisme le plus effréné et, à tous
les moments de la guerre , combattirent toute tentative de
rapprochement avec « les socialistes «ennemis »
Evoquant
la conférence de STOCKHOLM de septembre 1917 :
« Enfin
STOCKHOLM,vint et ce fut le point de de discrimination entre
« jusqu'au boutistes » et « pacifistes » ,
entre « majoritaires » et « minoritaires » ;
il écrira en note « si je ne parle pas des réunions de
KIENTHAL et de ZIMMERWALD, c'est qu 'elles furent relativement
peu connues en BELGIQUE, et que les minoritaires tout au moins
n'eurent pas l'occasion de prendre position. »
Ch.
MASSART - La Belgique socialiste et communiste – 1922 -
Librairie de l'Humanité pp 120-128
CHARLES
MASSART, camarade de JACQUEMOTTE était pendant la guerre enseignant
à la CENTRALE D'EDUCATION OUVRIERE et, membre des « Amis de
l'Exploité », il fut un des fondateurs du PCB.
Voilà
donc le mouvement socialiste belge qui a ,lui aussi, enfin ses
« minoritaires » !
LES
« JEUNES GARDES »
Mais
aujourd'hui, je découvre que les premiers et les plus importants
groupes internationalistes « minoritaires »sont nés en
FLANDRE ( GAND et ANVERS) et qu'ils se sont développés à partir de
la JGS– SJW (JEUNES GARDES SOCIALISTES – SOCIALISTISCHE JONGE
WACHTEN ).
J'ai
le souvenir des JGS de mon époque, le début des années 60, qui
défilaient le 1er mai et aussi dans les marches anti atomiques. Uniforme
bleu, cravates rouges, ils brandissaient le fusil brisé, et
scandaient « L'ARMEE AU MUSEE » ou « CUBA
SOCIALISTE » et surtout le fameux « QUITTONS L'OTAN »
ponctué des 3 lettres « J.G.S ».
Sous
la direction de la 4 ème Internationale trotskyste, dans la ligne
du journal « LA GAUCHE », ils apparaissaient comme plus
anti impérialistes que nous, jeunesse et étudiants communistes à
qui la direction du PC interdisait ce mot d'ordre , sans doute trop
radical dans le cadre de la coexistence pacifique
américano-soviétique!
J'ai
encore en mémoire le visage d'un MATHIEU D. , à la fois camarade
et « adversaire » militant des plus convaincus et
chaleureux.
On se retrouvait dans pas mal d'actions anti fascistes et anti où impérialistes, malgré les opinions
différentes sur tant de sujets.
Ils
furent, d'ailleurs, comme les JGS internationalistes de GAND, 50 ans plus
tôt, exclus du PSB en 1964.
Etonné
et curieux , interpellé par HERWIG LEROUGE dans son article d
E.M: « Le
Groupe de la paix, de Gand, dont le poète Richard Minne était
membre, exigea en 1918 la fin de la guerre et la solidarité avec la
Révolution d’octobre. »
je
plonge sur « la toile » et découvre des dizaines de
références en néerlandais !
Je
mobilise ma connaissance de la langue et mon dictionnaire, et
...demande l'indulgence de mes camarades néerlandophones...
Je
découvre un monde dont j' ignorais tout où se bousculent les noms
OSCAR VAN SOMPEL, ouvrier du textile, le poète RICHARD MINNE, le
peintre et sculpteur JOZEF CANTRE, le syndicaliste KAREL HUTSE, les
ouvriers GASTON et ALFONS MATTHYS. etc. etc.
Ce
sont ceux de GAND, mais il y a ceux d' ANVERS - qui mêlent combat
flamand ,lutte pour la paix et la révolution – avec JEF VAN EXTERGEM, PAUL DE
GROOT, etc., un groupe JGS à BRUXELLES , un groupe à HUY autour de
JOSEPH THONET...
Il
y a bien sûr aussi JOSEPH JACQUEMOTTE et ses camarades des « AMIS
DE L' L'EXPLOITE », la gauche syndicale bruxelloise du
POB, mais leur histoire nous (m') est plus connue.
Je
rêve qu' une exposition, une seule parmi les centaines, qui aux 4
coins du pays, commémorent la grande guerre, une exposition, célèbre
un jour ces internationalistes du refus de la guerre , ceux
qui , avec toutes leurs différences et leurs divergences , ont dit
« NON, GUERRE A LA GUERRE »
Fidèles
en cela aux résolutions de l' INTERNATIONALE, au CONGRES DE BALE de
1912
Et
cela aussi bien en FLANDRE qu'en WALLONIE, où je crois ne pas être
le seul – 100 ans après (!) - à ignorer tout de cela.
Et
si je poste ces quelques lignes, ce n'est pas pour m'ériger, moi
en historien d'une période cruciale de mon pays, - je n'en ai ni
les moyens, ni les compétences - mais pour , modestement, éveiller : avec
l'espoir que des historiens progressistes s'emparent toujours plus de
ce sujet et continuent à dire la vérité , non pas une vérité
académique, pour les colloques et les revues, mais pour tous les
militants, ouvriers, intellectuels, enfants des écoles et étudiants
qui avalent jour après jour les vérités « officielles »
sur la grande guerre.
1916
DE ZIMMERWALD - KIENTHAL A GAND
https://archive.org/stream/SecondeConfrenceSocialisteInternationaleDeZimmerwaldTenueKienthal/Kienthal#page/n9/mode/2up |
1916,
c'est le tournant de la guerre, non pas militaire, mais
idéologique : le chauvinisme patriotique commence à reculer.
Les massacres au front, la faim et la misère à l'arrière
réveillent les consciences . Grèves et mouvements de soldats se
multiplient dans la plupart des pays.
En
avril 1916 s'était tenue la 2ème conférence internationale des
socialistes à KIENTHAL
Son
appel du 1er mai 1916 « AUX PEUPLES QU'ON RUINE ET QU'ON TUE »
est un texte, en pleine guerre, d'une force révolutionnaire toute
particulière.
Aucun
représentant socialiste de BELGIQUE n'était présent ni à
ZIMMERWALD, ni à KIENTHAL.
Le
1er mai 1916, c'est aussi la date de la manifestation contre la
guerre à BERLIN, POTSDAMMER PLATZ, avec KARL LIEBKNECHT et ROSA
LUXEMBOURG
Sur le POB, ZIMMERWALD, KIENTHAL , STOCKHOLM, voir
HERWIG
LEROUGE :ETUDES MARXISTES - 106 -2014: Le mouvement socialiste
et la première guerre mondiale
Les
JGS de GAND s'étaient reconstitués en janvier 1916 , et avaient été
informés du mouvement ZIMMERWALD- KIENTHAL par un camarade
hollandais, qui assurait la rubrique « UIT HOLLAND »
dans le journal JGS, et aussi par un militaire allemand.
Dés
mai 1916, ils émettent une critique sur la position de ANSEELE
concernant la participation du POB au gouvernement du HAVRE (EMILE VANDERVELDE, ministre d'Etat depuis août 1914, est officiellement ministre du gouvernement en janvier 1916), critique
que VOORUIT, le journal du POB, paraissant à GAND sous la censure
allemande et sous la direction d' EDWARD ANSEELE, ne publie pas.
COMPTE RENDU DU MIDDENCOMITEIT 5/10/1916 ftp://digital.amsab.be/archives/BE_AMSAB_032_BWP_BSP_Gent-Eeklo/verslagboeken_middencomiteit_gent/verslagboek_middencomiteit_gent_1916-1917.pdf |
Ce
comité était responsable de la direction journalière de POB de
GAND et donc très important. Il regroupait des représentants
des organisations et associations affiliées au parti , dont les JGS.
Le
14 janvier 1917, est publiée
la motion sur LA PAIX
( VREDESMOTIE)
Le
capitalisme est désigné comme cause de la guerre. Les travailleurs
portent les plus lourds sacrifices humains.Il faut au plus vite
baisser les armes. :
« LES
JEUNES GARDES SOCIALISTES DE GAND, en assemblée générale ce 14
janvier 1917, sous la présidence de JOZEF CANTRE, vote dans l'unité
la motion suivante et exprime le souhait qu'elle soit rendue publique
au plus vite :
A
ses différents congrès, l' INTERNATIONALE SOCIALISTE s'est déclarée
de manière répétée contre la guerre ; toutes les guerres
ayant seulement comme inévitable conséquence, le développement de
la production capitaliste.
La
classe ouvrière doit non seulement endurer les sacrifices humains
les plus lourds sur les champs de bataille ; mais aussi dans
les pays neutres, elle subit le plus dur, de par la crise
économique, qui l 'accable aussi bien physiquement que moralement.
C'est
pourquoi, l' INTERNATIONALE avait décidé, que si une guerre se
déclenchait, malgré l'opposition du prolétariat, de renouer les
liens internationaux et faire tout ce qui est possible pour au plus
vite mettre fin à la guerre.
Dans
tous les pays ravagés, grandit, jour après jour, nombre de voix
socialistes, qui appellent les gouvernements à conclure la paix et
d'arrêter au plus vite la massacre.
L'
organisation des jeunes de l' INTERNATIONALE , ayant approuvé sans
réserve les décisions de
l'
INTERNATIONALE, c'est pourquoi, en ce qui les concerne, la JEUNE
GARDE SOCIALISTE de GAND , réunie en assemblée générale de ce 14
janvier 1917, ensemble avec le mouvement pour la paix dans tous les
pays, exprime sa volonté que les armes se taisent au plus vite. »
Cette
AG des JGS s'est tenue à « ONS HUIS » la Maison du
Peuple de GAND et a été annoncée par VOORUIT le journal du POB
paraissant légalement sous l'occupation allemande.
Mais
si la réunion en tant que telle ne dérangeait pas ANSEELE , seul
maître après Dieu de la fédération de GAND, c'est le contenu ,
qu'il ne pouvait apprécier.
Le
21 janvier , VOORUIT publie un avis de la Direction du Parti :
« un journal [De NIEUWE GAZET van GENT] parait avec une motion
en faveur de la paix, votée dans une assemblée générale (...) à
« ONS HUIS » (...) par des JEUNES GARDES, affiliées au
parti .
Nous
devons déclarer n'avoir rien su de cette assemblée, et encore
moins être au courant de l'ordre du jour soumis à la discussion
de cette soi-disant assemblée générale des JGS. »
On
le voit , pour ANSEELE, les JGS devaient être remis à leur place.
Pourtant
, leur manifeste n'appelait pas à la transformation de la guerre en révolution prolétarienne.
Mais,
le 24 janvier 1917, l'accès à une séance du « MIDDENCOMITEIT »
leur fut refusé.
L'accès
aux locaux socialistes leur fut irrévocablement interdit.
ANSEELE
déclara les JGS dissous et donna mission de créer un nouveau groupe
« loyal ».
COMPTE RENDU DU MIDDENCOMITEIT |
Les
JGS de GAND avaient aussi reçu en décembre 1916 l'autorisation de
publier un mensuel « ROODE JEUGD ».
Mais
le premier numéro ne parut qu'en août 1917, d'abord suite à des
problèmes d'organisation, mais il n'est pas impossible que ANSEELE,
en personne soit intervenu directement auprès de la censure
allemande et du major HEITZ, pour l'interdiction de la publication et
qu'il ait trouvé là une oreille complaisante.
Mais
ce n'était encore là que le début : fin mai 1917 , les JGS
ont diffusé un manifeste dans la population, sur la base de la
« VREDESMOTIE », mais qui , pour la première fois,
portait une condamnation des socialistes des pays de L'ENTENTE .
VOORUIT
a précisé que « cela n'avait rien à voit avec le parti» ,
de même lors de la parution du 1er numéro de « ROODE JEUGD »
le 12 août 1917.
De
même lors de la création du « VREDESGROEP » en janvier
1918.
ROODE
JEUGD rendra compte de cette rupture radicale avec la direction
gantoise du POB.
« Les
JGS comptent 350 membres, malgré le bannissement infligé par une
petite clique qui se proclame direction du Parti, qui traite tout
dans le secret, qui n'ose pas une seule fois convoquer une réunion
du parti pour parler de la paix , et qui trouve plus courageux de
jeter la confusion dans les esprits au moyen de rumeurs mensongères
au sujet de notre motion et de nos manifestes diffusés ici et à
même l'étranger
(...)
Toutes
les tentatives de contact, toutes les tentatives de courrier de la
part des JGS seront sans réponse.
«
Pas de réponse. Ainsi, nous savions que ... « que clairement
et au moins de manière non déguisée, LE CITOYEN ANSEELE
NE VEUT PAS PARLER DE LA PAIX, »
La
direction socialiste essaiera de compromettre le groupe minoritaire,
en les accusant d' orientation activiste. Cela dura jusqu'à décembre
1917 pour que ce soit clair parmi les jeunes, mais après, ils
rejetèrent l'accusation : « ROODE JEUGD restera pure et
rouge... » Pour eux le RAAD VAN VLAANDEREN est composé
d'intellectuels flamands sans mandat, qui certes peuvent promettre de
défendre les revendications prolétariennes, mais qui jamais ne
les réaliseront. L''émancipation des travailleurs ne peut être que
leur propre oeuvre.
Ces
insinuations ont la vie dure ; à notre époque encore- ici en
2006- on trouve des petites phrases :
-la
« Volks drukkerij » (imprimerie de VOORUIT) refusa
d'imprimer ROODE JEUGD. On ne sait pas qui le fit. »
-« Les
vendeurs du journal étaient accueillis avec hostilité par la
population, qui trouvait louche que ces jeunes ne soient pas
poursuivis par les Allemands »
-« Ce
manifeste (ONS STANDPUNT) fut imprimé par SV MERCURIUS. Via PRIMO
(FRANS PRIMO, activiste socialiste), les Allemands payèrent la
facture»
voir
« Het activistisch avontuur »- Daniel VANACKER –
Academia Press 2006 (pp 246-248)
Toujours la même allégation qu'il y a 100 ans , aux 4 coins de l' EUROPE : les révolutionnaires internationalistes des pays de l'ENTENTE sont accusés de trahison de la patrie!!
LENINE fut traité d' "agent allemand", et LIEBKNECHT fut accusé d'être un "vulgaire traître à la solde de l'ENTENTE" !
Toujours la même allégation qu'il y a 100 ans , aux 4 coins de l' EUROPE : les révolutionnaires internationalistes des pays de l'ENTENTE sont accusés de trahison de la patrie!!
LENINE fut traité d' "agent allemand", et LIEBKNECHT fut accusé d'être un "vulgaire traître à la solde de l'ENTENTE" !
Je
me permets d'insister sur les dates : le noyau
internationaliste , « zimmerwaldien » de GAND s'est
développé dans la foulée des conférences de ZIMMERWALD et
KIENTHAL ; son acte de rupture politique – la motion sur la
paix – est posé avant avant que n'éclate la révolution russe
(mars 1917) et avant le projet de conférence de STOCKHOLM , initié
par KAMIEL HUYSMANS.
1918
DE VREDESGROEP : PAIX IMMEDIATE, SOUTIEN A LA REVOLUTION D'
OCTOBRE .
En
janvier 1918 deux ans déjà après la reconstitution de la section
gantoise des JGS, se crée le VREDESGROEP DER SOCIALISTISHE PARTIJ,
qui élargit le mouvement aux camarades socialistes plus anciens qui
s'étaient joints aux jeunes.
ROODE
JEUGD explique :
« La
direction du Parti boycotte toute expression pour la paix des membres
du parti et refuse opiniâtrement, avec un zèle qui mériterait une
meilleure cause de donner la parole aux camarades du parti, pour
pouvoir ensuite dire que personne ne souhaite la paix.
Cette
situation ne peut durer : la direction du parti fait un mauvais
usage de son pouvoir du moment.
Le
parti socialiste est un parti démocratique ; c'est à dire que
tous les membres du parti, de toute orientation ont aussi le droit de
donner leur opinion dans le parti.
....
Etant
donné que beaucoup de membres du parti favorables à une paix
immédiates se voient refuser de faire connaître leur opinion dans
les organisations, les journaux et les locaux du parti, nombre de
jeunes et d' anciens, parmi les plus expérimentés propagandistes,
n'ont pas d'autre issue que de fonder un « VREDESGROEP DER SOC.
PARTIJ »
Ecrit
par K. HUTSE, R. MINNE et M . MACHTELYNK, ils publient un
manifeste « ONS STANDPUNT »
Le
groupe s'affirme radicalement en
rupture avec la direction du parti ,
« devenue sourde, muette et aveugle» et qui « porte la
responsabilité d' avoir abandonné
le prolétariat en ces heures d'extrême besoin, ,où il s'agissait
de transformer ses paroles en actes, où il s'agissait de la vie de
dizaines de milliers de travailleurs. »
Le groupe se prononce
pour une paix immédiate, :
....« ce que nous
défendons, c'est la ligne socialiste de la paix.
Non pas AVEC, mais CONTRE
le gouvernement belge.
A nos côtés nous avons
les partis minoritaires dans tous les pays.
Le POB officiel, qui voit
tout à travers les lunettes de l' ENTENTE, ne sait se situer que
pour ou contre les intérêts de l' ENTENTE. Sa sagacité ne va pas
plus loin.
Dans les partis
minoritaires de l' ENTENTE, il ne voit que trahison ; dans la
lute des « Indépendants » allemands contre
l'impérialisme allemand, il ne voit que ralliement à l'
ENTENTE !.....
Et, fait important, il
proclame , sans réserves, « son soutien vigoureux aux
courageux camarades bolcheviques, à leur niveau avancé dans le
socialisme. A travers des difficultés jamais rencontrées,
abandonnés et mêmes vilipendés par presque toute l'Internationale
ouvrière, harcelés et pris à la gorge par tout le capitalisme
international , ils ont transformé le régime sanguinaire de
l'autocratie tsariste en une vraie république socialiste, communiste
des travailleurs, avec l'égalité des hommes et des femmes, la
liberté d'association, la journée des 8 heures, et la propriété
collective des moyens de production, qui est le but final de notre
combat socialiste. »
LE
DOUBLE VISAGE DU PERE ANSEELE
STATUE DE ANSEELE PAR JOZEF CANTRE. .LE SCULPTEUR ETAIT LUI MEME UN ANCIEN DES JGS |
Au
moment de l'invasion allemande , GAND est classé par l'occupant dans
l' ETAPPENGEBIED ( arrière proche du front qui est sur l' YSER) qui
est placée sous administration militaire.
EDWARD
ANSEELE, la légendaire figure du POB , un des pères fondateurs ,
celui qui fut en 1894 le 1er député socialiste en BELGIQUE (élu à LIEGE)
est resté à GAND où il est échevin, veillant à l approvisionnement surtout en alimentation et en charbon de la
population et à ses conditions de vie, gérant les coopératives etc.
VOORUIT,
le journal socialiste continua à paraître, dirigé par ANSEELE,
sous la censure allemande.
Ses
déplacements étant limités du fait du statut militaire de la
région, il se distinguait ainsi ,des VANDERVELDE, DESTREE, DE MAN ,
qui furent, du HAVRE à MILAN et a MOSCOU, les porte voix de l'
UNION SACREE et du jusqu'au boutisme.
Il
était lui le gestionnaire pragmatique, l'homme du terrain.
Au
moment où , sous la pression de la révolution russe, il fut
question , à l'initiative de CAMILLE HUYSMANS, de la réunion
internationale de STOCKHOLM, où se rencontreraient les socialistes
de tous les pays ( ENTENTE, EMPIRES CENTRAUX et NEUTRES) pour
discuter de la « paix », ANSEELE se prononça POUR .
Il
fut décidé au MIDDENCOMITEIT de GAND que la zone occupée de la
BELGIQUE devait y être représentée par 6 délégués.
Mais
le CONSEIL GENERAL du POB, plus jusqu' auboutiste que jamais, refusa
toute discussion avec l'ennemi, fut il « socialiste » ;
et ANSEELE, bien sûr, s'inclina .
Et
même temps qu'il s'était ainsi forgé une image de « pacifiste »,
il pourchassait, nous l'avons vu d'une main de fer la gauche
internationaliste anti guerre des JGS et du VREDESGROEP .
Et
en novembre 1918, c'est EDWARD ANSEELE, qui sera l'homme de confiance à la
réunion de LOPPEM avec le roi ALBERT I , qui
instaurera un gouvernement d' UNION NATIONALE, proclamera le suffrage
universel immédiat – toutes mesures prises pour contrecarrer toute
menace révolutionnaire, et assurer la paix sociale. Il sera nommé ministre des Travaux
Publics.
En 1919, Monsieur le ministre fera le ménage chez lui et fera exclure du POB les membres du VREDESGROEP .
En 1919, Monsieur le ministre fera le ménage chez lui et fera exclure du POB les membres du VREDESGROEP .
Sur l'ensemble de ce post sur le groupe de GAND voir:
« De
Groote Oorlog bekeken door een pince-nez
Edward
Anseele, het socialisme en de bezetting van Gent » (pp 130-139)
WILLEM DEDOBBELEER -Academiejaar 2006-2007 – Universiteit GENT
Eindverhandeling
voorgelegd tot het behalen van de graad van Licentiaat in de
Geschiedenis
http://buck.ugent.be/fulltxt/RUG01/001/242/944/RUG01-001242944_2010_0001_AC.pdf
voir aussi:
GEORGES VAN DEN BOOM
https://www.marxists.org/nederlands/van_den_boom/1969/1969oktober.htm
voir aussi:
GEORGES VAN DEN BOOM
https://www.marxists.org/nederlands/van_den_boom/1969/1969oktober.htm
LEO MICHIELSEN: DE INTEGRATIE VAN DE BWP
http://www.marxists.org/nederlands/michielsen/1976/geschied/18.htm
RICHARD
MINNE
Parmi
les responsables du VREDESGROEP, un poète RICHARD MINNE .
Né en 1891 dans une famille petite bourgeoise
de GAND, sa passion pour la poésie,lui fut transmise par son professeur de néerlandais de l'
Athénée de GAND ,RENE DE CLERCQ, lui même poète de langue
flamande, qui l'encourageait déjà à faire des rimes...
Quelques
professeurs de l'Athénée assuraient leurs leçons en néerlandais ;
mais beaucoup de cours étaient donnés en français.
"C'était fifty-fifty " raconte MINNE "Nous avions la moitié des cours en néerlandais. A côté de cela , il y avait évidemment la section unilingue francophone où les fils de la grande bourgeoisie y recevaient leur savoir.Ils nous manifestaient le plus grand mépris; pour eux, nous n' éxistions pas."
"C'était fifty-fifty " raconte MINNE "Nous avions la moitié des cours en néerlandais. A côté de cela , il y avait évidemment la section unilingue francophone où les fils de la grande bourgeoisie y recevaient leur savoir.Ils nous manifestaient le plus grand mépris; pour eux, nous n' éxistions pas."
L' ATHENEE
DE GAND fut en fait , dans les années d'avant-guerre un creuset d'
idées contestataires, socialistes et flamingantes, parfois en mélange.
Prise
de conscience des discriminations sociales dés l'école, mais c'est
surtout le développement du mouvement ouvrier à GAND, et les luttes
sociales dans la MANCHESTER flamande qui renforcèrent les
convictions de RICHARD MINNE.
A
20 ans il, rejoint la JEUNE GARDE SOCIALISTE ( SJW) ,groupe
antimilitariste, marxiste,qui
mena campagne notamment contre le système du tirage au sort pour
désigner les conscrits.
La
suite on la connaît : la guerre, le VREDESGROEP, l'exclusion du
POB.
Cet internationaliste combattif aurait aussi été un certain temps membre de la section gantoise des "Amis de l'Exploité" ( voir De vrijheid nog veroveren) qui sera une des composantes du futur Parti Communiste.
Cet internationaliste combattif aurait aussi été un certain temps membre de la section gantoise des "Amis de l'Exploité" ( voir De vrijheid nog veroveren) qui sera une des composantes du futur Parti Communiste.
MINNE
n' alla pas plus loin dans l'engagement révolutionnaire., et se
plongea dans la poésie.
En
1931, il retrouva la route de VOORUIT où il tint une rubrique « In
20 lijnen ». , puis dans KOEKOEK, le magazine satirique
de VOORUIT : « Les lettres DE PIERKEN »
Dans ces lettres, un gamin du peuple KIEKJE, présente son regard sur la société flamande, et attire surtout l'attention sur l'église catholique et la montée du fascisme.
Son professeur de l'Athénée, RENE DE CLERCQ, qui avait choisi l' activisme se rangea derrière le RAAD VAN VLAANDEREN et se réfugia aux Pays-Bas en 1918.
Il fut condamné à mort par contumace , par la Cour d'Assises du Brabant le 17 avril 1920...
Son camarade VAN SOMPEL fonda le PARTI COMMUNISTE et fut un des accusés du procès du "grand complot" en 1923, contre la direction du tout jeune PC. Ils seront acquittés.
Quant à Jozef CANTRE , sculpteur renommé, c'est lui qui conçut la statue à GAND de son ancien adversaire EDWARD ANSEELE...
sur RICHARD MINNE
Son professeur de l'Athénée, RENE DE CLERCQ, qui avait choisi l' activisme se rangea derrière le RAAD VAN VLAANDEREN et se réfugia aux Pays-Bas en 1918.
Il fut condamné à mort par contumace , par la Cour d'Assises du Brabant le 17 avril 1920...
Son camarade VAN SOMPEL fonda le PARTI COMMUNISTE et fut un des accusés du procès du "grand complot" en 1923, contre la direction du tout jeune PC. Ils seront acquittés.
Quant à Jozef CANTRE , sculpteur renommé, c'est lui qui conçut la statue à GAND de son ancien adversaire EDWARD ANSEELE...
sur RICHARD MINNE
VRIJHEID (R. MINNE)
Wanneer uit bange -
wreede nachten,
eens lichten zal de
zonne - lach;
wanneer uit bittre
menschenklachten,
eens dagen zal de
vrijheidsdag,
en geestdrift in de
morgen - luchten
– van
vrijheid zwanger – hangen zal,
bij 't luid gegalm der
strijdgeruchten,
uit schaamle hut, en
krot en stal...
Dan zal, o licht, o
vrijheid - zegen;
Dan zal uw naam niet
meer een schijn,
maar vrijheid uit den
nood gestegen,
dan zal de vrijheid,
vrijheid zijn!
Je me suis permis (!) ici une traduction des plus libres libre de mon crû ( n'ayant pas trouvé de traduction autorisée) Elle ne demande bien sûr qu'à être corrigée. Je ne sais pas trop si je suis resté fidèle à la fois, à ce que le poète a voulu exprimer et à la langue néerlandaise( M T)
Quand
de la cruelle et terrible nuit
Jaillira l'éclaircie,
Jaillira l'éclaircie,
Quand
des amères complaintes des hommes
Se lèvera un jour
libre
Et quand la ferveur,
porteuse de liberté,
Se mêlera , dans la
brise du matin,
Aux puissants cris de
lutte montant
Des baraques , des
taudis , des étables...
Alors,sois bénie, ô
lumière, ô liberté.
Ton nom ne sera plus illusion.
Mais ,liberté issue de la
misère,
Tu seras alors LA
LIBERTE
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