mardi 19 août 2025

GRANDES FIGURES DE CHEZ NOUS : LE DOCTEUR ROOSENS (1886-1944), BOURGMESTRE DE BRASSCHAAT, RÉSISTANT, DÉCÉDÉ AU FORT DE HUY LE 31 MARS 1944.

 


En voyant la photo du monument aux 15 personnes décédées au Fort de Huy de 1940 à1944, mon attention est attirée par le nom de Joseph Roosens, mort  à Huy le 31 mars 1944. Né le 9 septembre 1886, il avait 57 ans ; il était docteur en médecine.
Un médecin venu de Flandre, que faisait-il donc au Fort de Huy ?

 BOURGMESTRE DE BRASSCHAAT


 Brasschaat est une commune voisine de la       Ville  d'Anvers. En 1920, elle comptait 6800  

 habitants; elle en a aujourd'hui 38 000. Elle est   administrée par une majorité NVA (18 sièges   sur  33) . Le bourgmestre en titre: Jan Jambon . 
 Elle a abrité de 1820 aux années 2000 un camp   militaire, que l'occupant allemand a transformé   en camp de prisonniers de 1940 à 1944, où 85   personnes furent fusillées.
 Elle abrite aujourd'hui le "Gunfire museum,"   musée de l'Artillerie militaire. 


 



Le docteur Roosens a été bourgmestre de    Brasschaat de 1924 à 1942.

Ce n’était certes pas un homme de progrès.   Parmi ses prédécesseurs, citons le comte  Armand Reusens, qui se fit construire le     château   de Brasschaat, Ferdinand Charles Louis Antoine, comte de Baillet la Tour, bourgmestre de 1902 à 1908. Appelé alors par le Roi à la fonction de gouverneur de la province d’Anvers, ce dernier fut remplacé par son cousin, Ferdinand, baron du Bois de Nevele, bourgmestre de 1908 à 1924.

C’est le décès de celui- ci, en février 1924, qui a précipité l’accession anticipée au mayorat, et ce pour une durée de 17 ans, du Docteur Jozef Roosens.

Que du beau monde en vérité dans le Parti Catholique, qui apparait en ce début du XXe siècle comme le parti de la fusion de l’aristocratie, toujours vivante comme classe sociale, et du haut clergé, avec la grande bourgeoisie catholique, tous largement francophones.

Roosens a probablement été le choix de ce parti d’Ancien Régime pour se préparer au verdict du suffrage universel qui sera appliqué pour la première fois au scrutin communal de 1926.

« Le docteur Roosens avait fait la guerre de 1914-1918 en tant que capitaine - médecin. Avec son frère Cyriel, aumônier de l’armée, il avait partagé avec les soldats l’horreur du front de l’Yser.

Après la guerre, il devient capitaine - médecin au camp de Brasschaat et, et il rendait visite aux malades de sa commune après ses heures de service. Il faisait tous ces déplacements à cheval.

Après sa nomination à la maison communale, en tant que bourgmestre en juillet 1924, il démissionna de son poste de capitaine.

Il échange son cheval contre une moto avec un side-car, bien utile pour visiter les patients à travers les pistes de charrette et les chemins de terre. »





Comme ses prédécesseurs, Roosens était  très lié à l’évêché et au prélat de Belgique, le cardinal Van Roey, avec qui il négocia la création à Brasschaat d’un réseau d’écoles secondaires catholiques.

Sous ses mandats, ont été fondées la Sint-Jozefskliniek (clinique Saint-Joseph), et à l'occasion du centenaire de la municipalité, le Sint-Michielscollege (collège Saint-Michel), ainsi qu'un internat pour filles à Maria-ter-Heide.

 Il répondait ainsi à la demande de la grande bourgeoisie d'Anvers, qui fuyait de plus en plus la ville et s'installait au vert, entre Merksem et la frontière hollandaise. Leur plus gros souci était l’éducation de leurs enfants qui devaient toujours se rendre à Anvers pour étudier.

Savourons leurs arguments pour implanter des écoles à Brasschaat : « les jeunes sont exposés à tous les dangers physiques et moraux dans les tramways, trains et autobus ; ils peuvent aussi voir   des images obscènes pendant la pause déjeuner en ville. »

 Signe des temps aussi, suite à la pression exercée par une « Union des écoles catholiques flamandes », le collège Saint Michel, inauguré en 1931, sera une école entièrement flamande avec quelques concessions pour les francophones, et ce, malgré la résistance de la noblesse et de la bourgeoisie francophones de Brasschaat ainsi que des officiers francophones du camp militaire.
Sans doute, le Docteur Roosens, bourgmestre roturier et forcément bilingue, après des décennies de règne des comtes et barons fransquillons, fut-il aussi le symbole de cette évolution.
A noter que le médecin - bourgmestre sera, fort opportunément pour lui, sélectionné comme le surveillant médical de ces écoles.

Le journal du VNV : "Volk en staat" du 18/10/1938 
"le VNV rentre dans les collèges de ...Brasschaat"
Populaire, il l'était sans aucun doute, atteignant des sommets dans les voix  de préférence aux élections communales de 1938. Mais le courant dominant dans le parti catholique était dirigé contre la gauche, socialistes et communistes.  Cela les a conduits, à former une « Vlaamse concentratie », en fait une coalition des catholiques avec les nationalistes d’extrême droite du VNV (1) - et même dans certaines communes avec Rex(2) de Léon Degrelle - ouvrant ainsi les portes du collège échevinal, pour la première fois, à un échevin VNV.

LES "OORLOGSBURGEMEESTERS", BOURGMESTRES DE LA COLLABORATION : UN COUP D’ÉTAT MUNICIPAL.

Le 10 mai 1940, l’Allemagne nazie attaque en même temps, les Pays Bas, la Belgique, le Grand- Duché de Luxembourg et la France.
D’emblée, sa situation stratégique, à proximité du port d’Anvers et sur la route de la Hollande, plonge Brasschaat dans la guerre, avec les va et vient des troupes françaises, suivies par les envahisseurs allemands. Elle est aussi la cible de bombardements de la Luftwaffe.
Après la capitulation de Léopold III, le 28 mai, Brasschaat est occupée par les troupes allemandes, qui s’installent notamment dans une partie du collège et transforment le camp militaire en camp de détention pour les prisonniers de guerre et les résistants. 85 personnes y seront fusillées par les nazis de février 1943 à août 1944.
À Anvers, la Feldkommandatur soupçonne le bourgmestre d’être responsable d’activités de résistance et de sabotages – par exemple, les lignes téléphoniques coupées à plusieurs reprises. Il sera interrogé par la Gestapo.
Selon des articles de presse récents, le docteur Roosens aurait été un responsable actif de l’Armée secrète, groupe Nord.
 
Le 11 janvier 1942, Jozef Roosens, fut destitué sur ordre des autorités d’occupation, comme des centaines d’autres maïeurs dans le pays.
Lui, qui avait, aux élections de 1938, ouvert la « liste du Bourgmestre » à l’extrême droite nationaliste du VNV, en fut ainsi singulièrement remercié !
Le 27 janvier, la Feldkommandatur allemande d'Anvers lui interdit de continuer à exercer ses fonctions. Roosens refuse systématiquement de démissionner.
Le 1er février 1942, le « bourgmestre de guerre », comme on aime encore aujourd’hui à les appeler (3), en fait l’usurpateur au service de l’occupant, Hyppoliet  Paelinckx s’installe à la maison communale.
Ce n’est que le 18 février 1942 que le bourgmestre légalement désigné a pris congé de la population, par écrit dans la feuille locale « Polder en Kempen ».
C’est un véritable coup d’État institutionnel orchestré par l’occupant nazi et mis en œuvre par Gerard Romsée, dirigeant du parti fasciste VNV et nommé par l’occupant, secrétaire général de l'Intérieur et de la Santé. Cela faisait de lui l'un des acteurs majeurs de la prise de pouvoir dans les villes et les communes par Rex et le VNV.

A Vilvorde, le "bourgmestre" VNV Borrey
prend ses fonctions le 21 juin 1942. 
De 1941 à 1911, 1452 « bourgmestres », la plupart VNV ou Rex ont été nommés par Romsée, en remplacement des bourgmestres destitués, qu’ils aient été révoqués ou « démissionnaires ». Les  usurpateurs VNV (56% de l’ensemble des bourgmestres en Flandre) contrôlent ainsi 70 % de la population flamande, notamment dans les grandes villes, Anvers, Gand et Bruges, dont le périmètre a été élargi (de même qu’à Bruxelles, Liège, La Louvière et Charleroi).
Cette mesure s’accompagne en général de la dissolution des conseils communaux élus en 1938. Ce « pouvoir local » n’avait donc plus aucune légitimité démocratique.
Le rôle de ces usurpateurs est déterminant dans l’application de l’Ordre Nouveau et de la répression nazie : ils dénoncent les patriotes, ils répertorient les réfractaires au travail obligatoire, ils distribuent les sinistres étoiles jaunes et, si nécessaire, comme à Anvers, la police sous leurs ordres participe aux rafles des Juifs. C’est eux aussi qui sont censés organiser le ravitaillement, à travers la très bureaucratique et détestée structure du CNAA.(4)


Extrait de la liste des bourgmestres de la collaboration
(Wikipedia)


 RÉSISTANCE CONTRE COLLABORATION, A  BRASSCHAAT AUSSI !

L’usurpateur à Brasschaat, Hyppoliet Paelinckx (1894 – 1963) était un instituteur actif dans la vie culturelle de la commune. Politiquement, il avait rejoint le « Frontpartij »(5) après la 1e guerre mondiale, pour ensuite adhérer au VNV, dont il était le dirigeant local.
Nommé le 1er février, il tient le 29 juillet 1942, une réunion publique dans le parc communal sous le slogan " De l'ordre ! L'Ordre nouveau !".
Trois résistants Louis Reintjens, Henri Van den Broeck et Léon Lommaert répondirent en septembre 1943 par une brochure intitulée « L'ordre nouveau, c'est le désordre », tirée à 500 exemplaires, et distribuées, le soir, dans les boîtes aux lettres de Brasschaat.
Ils étaient le noyau d’un groupe de résistance, et étaient en contact avec un commissaire de police de Brasschaat. Plusieurs officiers et agents de la police communale ont participé à ce groupe, rattaché au Front de l’Indépendance pour la résistance civile, mais agissant avec l’Armée secrète pour toute action de type militaire.


Ils publient leurs brochures sous le titre général « Ambtelijke berichten » (qu’on pourrait traduire par « Journal officiel »), « journal de combat de la section de Brasschaat du Front de l’Indépendance ».
Ils y publient notamment une liste noire des traîtres.
Ils éditeront 11 numéros, de septembre 1942 à octobre 1943, avec toutes les précautions, et aussi les audaces nécessaires à la rédaction, qui était très collective, à l’impression et à la diffusion.
Le groupe du FI de Brasschaat tombera par dénonciation d’un traître infiltré, qui avait été caché dans la villa même ou les brochures étaient imprimées et livra à l’ennemi les noms des résistants.
Dans la nuit du 29 au 30 octobre 1943, au moins une trentaine de personnes sont arrêtées à leur domicile. Pour cette opération, la quasi-totalité de la Dienststelle de la Gestapo d'Anvers aurait été impliquée, avec le renfort d'une quarantaine de feldgendarmes.
Deux personnes seulement, directement impliquées ont échappé à l'action, dont le propriétaire de l'immeuble où les « avis officiels » avaient été imprimés, qui a pu s'échapper.

Les prisonniers seront séparés les uns des autres, mis à l’isolement jusqu'au 18 janvier 1944. Vingt quatre personnes de ce réseau du Front de l’Indépendance ont par la suite été condamnées. Douze ne sont pas revenues des camps de concentration..
 Dans les jours qui ont suivi, huit autres personnes ont été arrêtées, et 6 autres  – qui avaient peu de liens avec les « Ambtelijke Berichten », ont été transférés au département IV. D3 de la Gestapo (6)
On suppose que ces six détenus étaient soupçonnés d'être  membres de l'Armée secrète. 
Le docteur Roosens, arrêté lui aussi dans cette rafle du 30/10/1943, était-il parmi eux ?
En tout cas, il séjournera à la prison de Saint-Gilles, d’où il sera transféré à Huy le 3/3/1944 (matricule 5325). (7) Sa fille Liliane déclara avoir trouvé son père en prison à Huy : « Il gisait là, à moitié mort, un spectacle terrible ».
Roosens mourut le 31 mars 1944.
Quant à l’"erzatz - burgmeister", Hyppoliet Paelinck, en avril 1943, la résistance, armée cette fois, visa son domicile en y jetant une bombe.

En septembre 1944, les gens attendent avec espoir les premières troupes alliées. Dans les rues, on voyait les Allemands battre en retraite en masse vers Breda, qui réquisitionnaient voitures, chevaux, charrettes et vélos.

Ceux qui avaient collaboré ont fui avec les Allemands.

Le 3 septembre, Bruxelles est libérée, et le 4 septembre, les chars alliés entrent dans Anvers.

À Brasschaat, Paelinckx tient une dernière réunion à la maison communale. Il remet les clefs du conseil au secrétaire Louis De Winter et prend la fuite.

Rien n’est publié, semble-t-il, sur les conditions de son arrestation et de sa détention.

Son procès s’ouvrira, le 6 juillet 1947 devant le Conseil de guerre d’Anvers. Il est accusé d’avoir prêté aide à l’ennemi, et de dénonciations.

Selon plusieurs témoignages, il avait fourni aux Allemands une liste des « mauvais » éléments de la commune, qui avaient été alors soumis à des travaux forcés à Schoten, puis au littoral.  C’est sur ces ordres que la police avait été obligée de dresser cette liste, et de procéder aux arrestations. Les personnes arrêtées étaient conduites à Anvers dans une voiture de la commune.

Paelinckx était, sur ces dossiers, en contact direct avec un agent de la Gestapo.

Des témoignages à décharge viennent à son secours, le dépeignant comme un homme mesuré, incapable de dénoncer quiconque, soucieux du ravitaillement de la population, prêt aussi à intervenir auprès de l’occupant, ici pour empêcher un départ pour le Front de l’Est, là pour sauver un enfant juif.

Condamné à trois ans et trois mois de prison, ( la durée de la préventive ?),et à la privation pour 10 ans de ses droits civils et politiques, il sera libéré après son procès !

« On n’avait pas grand-chose, voire rien, à lui reprocher » écrira le rédacteur de sa biographie, un certain Bart de Wever !  (8)

En 1957, il  retrouvera ses droits .

Quoi qu’il en soit, il se présente aux élections communales de 1958 sur une liste soutenue par la Volksunie (9). Il est largement élu, et voilà le bourgmestre de la collaboration réhabilité et nommé 1er échevin de la commune de Brasschaat ! Élu conseiller provincial Volksunie en 1961, il disparait en 1963, avant d’être retrouvé, mort par noyade, dans le canal Albert. Suicide, accident .. ?


Est-ce à lui que pensait son successeur actuel à la maison communale de Brasschaat, quand il a déclaré que « Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons » ? 

Place Dr Roosens à Brasschaat, en face de l'ancien
hôtel de ville
Monument aux morts ( dont le Dr Roosens).

La vie du Dr Roosens nous a plongé, on le voit, dans l’histoire de notre pays pendant la première moitié du XXe siècle. Même s’il était politiquement rattaché au vieux parti catholique réactionnaire et plutôt moyenâgeux, même s’il a lui-même, en 1938, tendu la main à l’extrême droite fasciste du VNV, espérant ainsi faire barrage à la gauche socialiste et communiste, il a, au moment décisif de l’occupation nazie, choisi le camp de la résistance.

Patriote, cela lui a coûté la vie. 
N’avait-il pas, lui aussi, ses raisons, et de bonnes raisons ?
C’est de notre devoir dorénavant d’honorer sa mémoire.
Quant à Hyppoliet Plaetinckx, l’usurpateur, collaborateur des nazis, chantre de l’Ordre Nouveau et dénonciateur des patriotes, ne porte-t-il pas, selon vous, amis lecteurs, sa part de responsabilités dans le mort dans les camps des patriotes et résistants qui se sont levés contre l’occupant et ses collaborateurs ?

Le camp de Gross Rosen en  Pologne :
 "Arbeit macht frei".
Citons le Dr Jozef Roosens bien sûr, décédé au Fort de Huy, et aussi ces courageux résistants du réseau du Front de l’Indépendance qui ont publié les «  Verplichte berichten », parmi lesquels Alfons Andries, commissaire de police, Fernand Doms, agent de police, et Théodore Mengal, employé communal, tous trois de Brasschaat, décédés au camp de Gross Rosen. (10)
La clémence dont Paelinckx a bénéficié lors de son procès et la bienveillance à son égard dans sa carrière politique ultérieure ne sont-ils tout simplement pas le reflet de la porosité qui a persisté jusqu’à nos jours, entre l’ancienne collaboration de 40-45 et les élites du nationalisme flamand d’après - guerre ?
II n’y a pas si longtemps que les chefs nazis du VNV, Staf De Clerck et Hendrik Elias étaient honorés, en présence, voire à l’initiative, de responsables du Vlaams Blok,  de la NVA , voire du CD&V,  à l’occasion des cérémonies nationalistes en lien avec la bataille de l’Yser à Dixmude ou Ypres.
Photo 1 : pèlerinage de l'Yser 1973 à Dixmude: hommage au chef VNV, Hendrik ELIAS
 Photo 2 : Veillée de l'Yser 2002 à Ypres  - sous la direction du député NVA Luk LEMMENS :
 portraits de collaborateurs Staf  De Clerck et Irma Laplasse


Symbole de cette porosité aussi, Bob Maes (1924- ) aujourd’hui centenaire, membre en 1943-1944 de la Jeunesse national-socialiste flamande et du VNV, fondateur en 1950 de la milice nationaliste VMO, puis sénateur Volksunie et dans les années 2000 membre d’honneur de la NVA - Zaventem. C’est en 2014 que des ministres NVA en exercice ont célébré son anniversaire.

Rappelons ici la démission forcée en 2001 de Johann Sauwens, ministre Volksunie du gouvernement flamand pour sa participation à une célébration des combattants du Front de l'Est. Cela ne l'empêchera pas de poursuivre une carrière comme député CD &V n

Citons aussi Oswald van Ooteghem (1924-2022),  combattant SS de la Légion flamande,
( Waffen SS - division Langemarck), qui après un an de prison,  refera une carrière
politique comme sénateur et conseiller communal de la Volksunie ; ou  Victor Leemans (1901 - 1971) dirigeant de l'Arbeidsorde, organisation sociale du VNV, nommé en août 1940, sous pression de l'occupant, secrétaire général des Affaires économiques. En 1948, son dossier pénal est classé sans suite ; il sera sénateur PSC-CVP et, en 1965, président du Parlement europé
en.

Cette porosité se manifeste aussi par la carrière des fils, filles et petits enfants d’ex VNV dans les partis nationalistes : on ne compte pas les incidents (hommage aux combattants du Front de l’Est, déclarations antisémites,  etc.,) qui ont émaillé l’actualité des 20 dernières années (11)

2021 : Sous l'égide de Elizabeth Homans NVA - Numéro spécial de Newsweek
pour les 50 ans du Parlement flamand.
Deux dirigeants VNV collaborateurs, Borms et De Clercq sont mis à l'honneur..,
(en même temps que Camille Huysmans, qui a du se retourner dans sa tombe !!)

 Aujourd’hui, les dirigeants de la   NVA, qui occupent les sommets   de   l’État, reconnaissent la  collaboration comme une « erreur », alors qu’elle fut un crime et une trahison, mais la dénazification  en profondeur du nationalisme flamand, reste à faire, de toute évidence. 

Le racisme, dans l’ADN de ces mouvements fascistes et nazis du XXe siècle, doit lui aussi être combattu et éradiqué, alors qu’il se perpétue, aujourd’hui, sous la forme principale de la haine des arabes et des musulmans, voire des "étrangers" ou des migrants.
C’est à cela que travaillent les rassemblements anti fascistes et la coalition 8 mai qui rassemble chaque année des milliers de personnes à Breendonk, réponse massive, et démocratique au pèlerinage et autre « veille  de l’Yser" nationalistes.



NOTES 

(1) VNV :Vlaams Nationaal Verbond (Ligue Nationale flamande); Parti nationaliste flamand d'extrême droite, fondé en 1933 par Staf De Clerck. Aux élections de 1936, obtient d'emblée 16 sièges en Flandre et se range comme 5e parti du pays, derrière Rex (21 sièges). En 1940, s'aligne totalement sur l'occupant nazi, recrute pour le Front de l'Est, participe aux rafles contre les Juifs.
(2) Rex, fondé par Léon Degrelle en 1935, était un parti politique d'extrême droitenationaliste et antibolchévique.   Il était proche du fascisme italien,du phalangisme en Espagne.et du nazisme.   Aux élections de 1936, il obtient d'emblée 21 sièges, pour décliner jusqu'en 1940.  S'est aligné totalement sur l'occupant nazi, crée une légion SS "Wallonie", massacre des  résistants, persécute les Juifs.
(3) L'expression "Bourgmestre de guerre" occulte le fait que la plupart d'entre les maïeurs, de 1940 à 1944, ont été désignés par l'ennemi, et que l'organe élu, le conseil communal a été dissous. Ce fut  un véritable coup d'État institutionnel, au bénéfice des partis fascistes de la collaboration. Il serait plus correct de  parler de "bourgmestres de l'occupation", voire pour les usurpateurs "bourgmestres de la collaboration".
(4) CNAA :Corporation nationale de l'Alimentation et de l'Agriculture  organisme parastatal a
créé pour organiser et  contrôler toute la chaîne alimentaire (production, distribution et transformation) et le rationnement des vivres. La CNAA se base sur le corporatisme et est une émanation de l'Ordre nouveau
(5) Frontpartij: parti politique flamand issu du "Frontbeweging", mouvement des soldats pour l'égalité des droits sur le Front de l'Yser en 1914-1918.  Fondé en 1919, le parti , fédéraliste se présenta aux élections pour atteindre 11 sièges en 1929. Miné par les dissidences d'extrême droite , Verdinaso et VNV, le Frontpartij est dissous en 1933.
(6) Le chef d’enquête adjoint de la Gestapo, Frankenstein , était chargé de combattre la « Résistance nationale » (département IV.D), plus précisément la Brigade Blanche (IV.D1) et le Mouvement royaliste (IV.D2). La section IV.D3 était chargée de lutter contre les autres groupes.
(7) Jean Pierre Evers :  Martyrs du Fort de Huy - juillet 2025.
(8) Encyclopédie du mouvement flamand : biographie de Hyppoliet Paelinkx par Bart de Wever (1998) et Sam Clemen (2023)  on line, (en néerlandais): https://encyclopedievlaamsebeweging.be/nl/paelinckx-hippoliet 
(9) Volksunie : parti fondé en 1954, qui veut incarner les revendications démocratiques  du mouvement flamand. Connait une croissance électorale dans les années 70 et 80 et devient parti de gouvernement . Déchirée entre les courants nationalistes extrêmes et une aile plutôt centriste, elle disparait en 2001. La NVA reprendra alors le drapeau du nationalisme flamand.
(10) Gross Rosen: camp de concentration nazi allemand, construit en 1940 en tant que satellite de SachsenhausenIl fut libéré le  par l'Armée rougeUn total de 125 000 prisonniers a été interné dans ce camp et 40 000 d'entre eux y sont morts.  Parmi eux, trois résistants de Brasschaat dont le nom est repris dans "Le Livre d'Or de la Résistance " pp 369-372.
(11) Citons entre autres , Jan Tollenaere,  Karlijn Deene,  Marie Pierre Romsee.

SOURCES


 

 

 




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