dimanche 17 janvier 2016

UOMINI CONTRO : 1921  LA LOUVIERE : DE L'UNION SACREE AU « FUSIL BRISE » LE GRAND TOURNANT DU POB ..

LE FUSIL BRISE




L'exposition de l'IHOES – Mundaneum sur l'histoire du pacifisme en Belgique accorde une large place au symbole du « fusil brisé »( Liège - Cité Miroir jusqu'au 21/02) 22, Place Xavier-Neujean |4000 Liège : http://www.ihoes.be/expopaix/index.php?page=infos&langue=FR 
 voir aussi http://hachhachhh.blogspot.be/2015/12/les-symboles-pacifistes-et-lexpo-et-si.html


Il est devenu , après la guerre 1914-1918 un des symboles forts du combat antimilitariste
Il est en 1921 adopté par le mouvement des résistants à la guerre dont la grande figure en Belgique sera , après la 2ème Guerre mondiale , JEAN VAN LIERDE.
« La guerre est un crime contre l'humanité 
C'est pourquoi je suis résolu à n’aider à aucune espèce de guerre et à lutter pour l’abolition de toutes les causes des guerres. »
Il est toujours aujourd'hui le sigle des pacifistes et objecteurs de conscience opposés à la guerre.

Mais , d'autre part, dans l'histoire du mouvement ouvrier - et en particulier du mouvement socialiste -, en Belgique, il a eu une signification bien particulière.
En 1921, le symbole du « fusil brisé » sera le symbole du spectaculaire retournement  du Parti Ouvrier Belge.
Rassurez vous tout de suite : il ne l' est plus aujourd'hui  , ni le sigle des jeunes socialistes, ni le sigle du Parti Socialiste...-

 LE CONTEXTE :

Après l'Armistice, le courant nationaliste belge « anti- boche », qui a été le ciment idéologique de l'Union sacrée s'est maintenu très puissamment dans toutes les couches de la société, y compris au sein des 3 partis de gouvernement.
En particulier ,aussi, au POB . Et au congrès de Pâques 1919 , la question des relations avec « les Allemands » est au centre des débats .
Rappelons que depuis novembre 1918 et l'Armistice, la Belgique a un gouvernement tripartite d'Union Sacrée, avec 3 ministres socialistes.

Au congrès de Pâques 1919, il y a 3 courants :
  •  un courant nationaliste et chauvin , « belgicain » qui refuse toute reprise de contacts avec les socialistes allemands.
Ce courant est représenté par les plus nationalistes, chauvins, des députés wallons : Destrée de Charleroi, Hubin de Huy, .
c'est Jules Destrée qui l'exprime le plus clairement :
« .. avant de me réunir avec des Allemands, je veux savoir lesquels, ce qu'ils pensent, ce qu'ils vont faire [...]
Nous sommes comme à l'issue d'une bataille. La fumée n'est pas dissipée; Quand elle le sera, nous referons l'Internationale ;[...]je n'attends rien de bon de négociations avec les prétendus camarades allemands. »
Et une fois cette position battue, le citoyen HUBIN présentera – le temps d'un petit scandale- sa démission « parce qu'il ne veut pas mettre sa main dans celle des assassins de ses fils ».
  • La tendance dominante se dessine peu à peu : revenir – comme si de rien n'était - à la situation d'avant 14 , et refonder l'Internationale, en participant aux conférences internationales – même en présence de socialistes allemands .Anseele, Vandervelde et De Brouckères sont porteurs de ce courant.. Les jusqu'au boutistes de 1918 amorcent leur virage centriste.
  • un courant internationaliste favorable à un débat sur la question de la IIème ou de la IIème Internationale, et sur la dictature du prolétariat.
Joseph Jacquemotte 1922
 Mais l'adhésion à la IIIème Internationale, n'est proposée par aucun délégué.
Joseph Jacquemotte, leader de la gauche révolutionnaire, centrera tactiquement son intervention sur le point sensible de la participation du parti ouvrier au gouvernement bourgeois.

Et c'est précisément cette participation qui deviendra problématique pour le POB 2 ans plus tard en 1920-21 .Outre la fronde menée par la minorité révolutionnaire autour de Jacquemotte et des Amis de l'Exploité ,- ils seront chassés de fait du POB et se regrouperont dans le Parti Communiste- une forte minorité s'oppose à la participation en novembre 1920 qui ne sera approuvée que par 339000 voix contre 221000 ( 60% des votes du congrès)

Pourquoi, alors que ce glorieux gouvernement est  célébré - encore 100 ans plus tard - comme celui des grandes conquêtes, le suffrage universel, la journée des 8 heures, l'abrogation des législations anti grève ?
Marcel Liebman explique que ce gouvernement , au niveau économique, « était aux ordres de l'industrie ». Il cite l'historien Van Kalken : « la force et le prestige du capital ne cessaient de s'accroître » Et le ministre catholique Jaspar : »j'ai considéré de mon devoir, quand il s'agissait de l'industrie nationale de demander à l'industrie nationale elle même ce qu'elle voulait, [...] et elle m'a répondu : « Monsieur le Ministre, voici la ligne de conduite que nous vous traçons »
Et pour les travailleurs qui se syndiquent en masse, un objectif prioritaire est de retrouver au moins leur niveau de vie d'avant 14 : le coût de la vie avait grimpé – le plus fort de tous les pays voisins- de 361% ; mais les salaires n'avaient pas suivi et la revendication est le doublement des salaires avec un minimum de 1franc/h.
Les années 1919-1920 connurent donc le plus haut niveau de mouvements grévistes de l'entre deux guerres.

1921 : CRISE ET CHOMAGE

Mais, résultat  de la politique économique libérale , dés la fin 1920 – moins de 2 ans après la fin de la guerre -, c'est la crise , le chômage et la misère .
Le nombre de chômeurs passe de 38000 en juin 1920 à 210000 eu mars 1921 !
« La classe ouvrière se retrouve plus pauvre , misérable ... et peut être plus meurtrie qu'avant »dira à la Chambre le chef syndicaliste Isi Delvigne.
« Les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres »écrira dans « Le Peuple »du 1er février 1921, Léon Delsinne .
Face à sa crise, le patronat veut reprendre ce qu'il avait lâché quelques mois auparavant, sous la pression du mouvement syndical, en plein développement : on parle de diminution de salaires, on résiste à l'application de la journée des 8 heures, etc.
La résistance sociale se manifeste par des mouvements durs et prolongés. : quelques exemples .

LES GREVES DES TRAMWAYMEN– qui fut un des secteurs des plus actifs.
Dés janvier 1919, le personnel des trams de Bruxelles s'était mis en grève pour les salaires.
« Le mouvement a été général, et depuis ce matin, écrit «Le Soir» daté du mercredi 22 janvier 1919, le service des tramways est complètement arrêté dans l'agglomération. Les grévistes se sont formés en cortège ce matin, à la Grand-Place, et ont parcouru la ville, de façon très digne, sans cris, ni chants, ni calicots. Ils étaient environ 6.000. »
Nouvelle grève à Bruxelles en octobre 1919, grèves aussi des tramways à Anvers, Mons,Charleroi et Liège.
En novembre-décembre 1921, par contre, la grève à Bruxelles fut très dure.La cause de la grève était le renvoi de 6 ouvriers sous prétexte de suppression d'emploi . Le patronat fit appel à l'Union Civique organisation anti-grève de la droite extrême pour conduire les trams et briser le mouvement. !!!La grève s'étendit à tous les tramways de la capitale et une grande manifestation contre l'Union Civique se tint le 28/11 Mais devant l'intransigeance patronale, le conflit s'effilocha et le syndicat dut donner l'ordre de reprendre le travail sans avoir obtenu gain de cause.
LA  GREVE DES MINEURS : 60000 mineurs de Charleroi , du Centre et de la Basse Sambre arrêtent le travail pendant 15 jours en novembre 1920 pour une augmentation de salaire de 5francs/jour.

LA GRANDE GREVE D'OUGREE - MARIHAYE ( 9000 MINEURS ET SIDERURGISTES)

De mars à octobre 1921, ils s'affrontent à un des potentats du capitalisme belge : TRASENSTER.
Grève glorieuse qui nécessiterait un article particulier.
Démarrée pour s'opposer à un licenciement, elle s'étendit face au refus patronal de reconnaître le fait syndical et d'utiliser là aussi l'Union Civique pour briser la grève et faire tourner l'usine.
Ce fut le 1er grand affrontement entre réformistes et révolutionnaires dans la conduite du mouvement. JULIEN LAHAUT émergea comme leader ouvrier charismatique liégeois.
Dirigeant du comité de grève,il fut arrêté ; 10000 ouvriers dans la rue pour sa libération !
Mais après 9 mois de lutte, abandonnés par la Centrale des Métallurgistes, ils furent contraints à la reprise.
C'est dans ces contextes politique ( gouvernement tripartite avec 4 ministres du POB , veille d' élections prévues en novembre 1921) , économique ( crise et chômage) et social ( conflits sociaux très durs face à un patronat super offensif), que se déroulent les événements de LA LOUVIERE  en septembre – octobre 1921


LES EVENEMENTS DE LA LOUVIERE

ACTE 1 : la semaine syndicale de MORLANWELZ (4 au 7 sept.)
C' est un séminaire d'études sur le contrôle ouvrier organisée par la Commission syndicale du POB :
280 participants de toutes les organisations et les ténors, De Man, Wouters, De Brouckère sont présents à l'Athénée de Morlanwelz. Visite de charbonnages, concert dans le prestigieux cadre du château de Marimont complètent le programme.
Egalement, présence de délégués étrangers dont un syndicaliste allemand Johann Sassenbach. Le virage est pris : on reparle à des Allemands.

ACTE 2 : 7 septembre provocation des nationalistes « belgicains »
Ils placardent des affiches pour « interdire l'entrée de La Louvière au  Boche Sassenbach ». Le POB mobilise ses troupes pour accompagner les « semainiers » et se rendre en cortège à la Maison du peuple de la Louvière.
Le cortège de plusieurs milliers de manifestants est agressé par quelques centaines de patriotards armés de deux drapeaux belges, qui hurlent « A mort Sassenbach »
Leurs drapeaux , dans la bagarre sont arrachés, ce qui sera le prétexte à un déluge d'accusations dans la presse réactionnaire catholique et libérale.

ACTE 3 : 2 octobre : la JOURNEE EXPIATOIRE
Organisée par la droite cléricalo- libérale avec des anciens combattants et invalides outragés, la Ligue du Drapeau de La Louvière, qui appelle les « vrais belges «   à « réparer le forfait abominable » infligé aux drapeaux.
Trains spéciaux, mobilisation de scouts, invalides en voiturette, une dizaine de milliers de manifestants (8000 selon le journal « Le Peuple, 100000 selon « Le Soir ») défilent au son de fanfares militaires envoyées par le ministre de la défense.

ACTE 4 :16 octobre LE FUSIL BRISE

Le POB organise une grande manifestation populaire : mandataires, jeunes de la JGS en uniforme bleu et rouge, anciens combattants socialistes, coopératives, délégations venues de toute la Belgique,sections régionales, le défilé, selon « Le Peuple s'allonge sur 4 km et dure 1 heure 15
« ce fut donc une manifestation monstre : 468 drapeaux,503 sociétés,39 corps de musique, et [...]30000 manifestants au milieu de 20000 spectateurs »( Le Peuple 17/10/1921)
 




















Le ministre des Travaux Publics ANSEELE est à la tribune.  Un député , volontaire de guerre remet à la JGS le fameux drapeau représentant un soldat brisant son fusil - et ce dans le cadre des revendications de réduction du service militaire à 6 mois , et du désarmement universel..

ACTE 5 : CRISE GOUVERNEMENTALE , RUPTURE DE L'UNION SACREE.
C'est le tollé au sein du gouvernement - nous sommes à un mois des élections.
Le ministre de la Défense , le libéral DEVEZE exige la démission d' ANSEELE.
Le premier ministre CARTON DE WIART considère cet emblème comme « odieux » et ne peut « admettre qu'un ministre en fonctions couvre de son autorité, de son patronage officiel la remise d'un pareil emblème à des jeunes gens qui ont été mobilisés ou qui peuvent l'être »
ANSEELE présente sa démission, suivi par ses 3 collègues VANDERVELDE, WAUTERS et DESTREE ( qui quant à lui trouve le choix du « fusil brisé » « plutôt malheureux »)

ACTE 6 : 20 NOVEMBRE - ELECTIONS


BIEN JOUE L'ARTISTE !

On ne peut que savourer l'habileté avec laquelle le POB à la faveur de ces événements, a troqué sa veste de parti gouvernemental, « jusqu'auboutiste » nationaliste et belliciste pendant la guerre ( le dirigeant social démocrate allemand Kautsky les avait qualifié de « bolcheviks du nationalisme ») , parti gestionnaire et de collaboration de classe après l'Armistice, l' a troquée donc contre un costume d'opposition antimilitariste , internationaliste et anticapitaliste.
Il était en position, inconfortable avec un patronat super agressif,et un mouvement ouvrier dur qui risquait de contester sa politique d'alliance avec les partis de la droite.
En 1921 naissait aussi le Parti Communiste, encore faible et balbutiant, mais combattant d'emblée l'hégémonie social démocrate.
Je ne peux croire que dans l'ambiance nationaliste et chauvine de ces journées , la présence du ministre Anseele et sa participation directe à l'événement ne soient pas mûrement calculés.
Lui, le moins mouillé dans la poursuite de la guerre – il avait en son temps ( 1917) proclamé son adhésion à la conférence de paix social démocrate de Stockholm - se devait d'être le symbole de ce grand tournant - certains diront de ce retournement de veste.
Et qu'importe qu'à Gand, il ait lui même pourchassé et expulsé du parti dés 1917 les JGS de ROODE JEUGD qui se battaient pour une paix immédiate ! voirhttp://rouges-flammes.blogspot.be/2014/12/1914-1918-uomini-contro-les-jgs-sjw-de.html
Et que rêver de mieux, à un mois d'élections difficiles que d'être forcé à la démission par la droite ultra avec une image de gauche pacifiste victime des réactionnaires. et aussi aussi de force populaire,

M. A PIERSON a écrit :
« Au sein même du parti socialiste, également , l'opposition anti participationniste allait grandissant.
Dans l'opinion publique, une majorité nouvelle se cherchait. La réaction sociale trouvait des alliés parmi les modérés du parti libéral et dans la vielle droite...
« La situation économique et financière était critique dans toute l'Europe... La hausse du coût de la vie s'était déclenchée...
Sur le problème militaire enfin les partis coalisés étaient en profonde opposition . Le parti ouvrier demandait une réduction du service militaire et une réorganisation de l'armée – un des remparts les plus solides de la réaction.
Telles furent les véritables raisons de la dislocation de l'Union Sacrée »
Et après les élections, où le POB maintient pour l'essentiel ses positions, limitant ainsi les effets négatifs de sa participation, le « congrès du parti se prononça à l'unanimité pour une cure d'opposition »
Bien joué l'artiste !

LA LOUVIERE 1961- LES 40 ANS DU « FUSIL BRISE »

Le fusil brisé restera l'emblème des JGS jusqu'aux années de leur disparition comme organisation dans les années 70.
Même si dans les années 30 et en particulier à partir de la Guerre d'Espagne en 1936, il devint évident que ,contre le fascisme, il faudrait prendre le fusil, et non pas le briser.
Au lendemain de la grève à caractère révolutionnaire de 60-61, la JGS, ancrée au courant de gauche socialiste, et du Mouvement Populaire Wallon  , et dirigée par les militants trotskystes de la IVème Internationale commémoreront avec l'Action Commune socialiste de la région du Centre le
quarantième anniversaire du ‘fusil brisé’, manifestation chère au cœur des pacifistes, et ce malgré l'hostilité de la direction du PSB et en particulier de Paul Henri SPAAK , secrétaire général de l'OTAN de 1957 à 1961 !
Et l'événement se déroule en octobre 1961 suivant un rituel préparé depuis des semaines. Réception le samedi des Jeunesses socialistes des pays étrangers. Le samedi soir : colloque international consacré à la lutte contre la guerre. Exposition : livres, journaux,... avec des oeuvres de Mazereel ; guerre 14-18, 40-45, atrocités des guerres coloniales, horreur nucléaire. Rappelons la marche anti-atomique en 1960.
Suite de la commémoration du Fusil brisé le dimanche dans les rues de La Louvière ; fin avec un meeting international. Slogans prévus : quittons l'OTAN - Plus d'armée en Belgique - Des maisons, pas des cannons - STOP à la bombe H, pas de bombe atomique.
Lors du meeting du dimanche, le groupe de l'Internationale des résistants à la guerre rappellera qu'il y a eu en Belgique 600 objecteurs de conscience qui, depuis dix ans, totalisent 1.000 années de prison.
voir http://www.stll.be/dossiers/historique/index.html
Les JGS seront exclus du PSB, avec le courant de "la Gauche" et de la gauche du  Mouvement Populaire Wallon  renardiste, en décembre 1964, à l'occasion d'un "congrès des incompatibilités".



 Sur le climat social des années 19-21:"Contester dans un pays prospère: l'extrême gauche en Belgique et au Canada "Par Anne Morelli,José Gotovitch avec  
 Francine Bolle "L'extrême gauche syndicale dans les mouvements de grève (1919-1924) : les contestataires radicaux et la Belgique / 
  
Sur la grève d'Ougré - Marihaye:


voir aussi

La centrale liégeoise des métallurgistes tente visiblement à préparer des exclusions http://etincellebulletin.skynetblogs.be/archive/2014/10/15/la-centrale-liegeoise-des-metallurgistes-tente-visiblement-a-8305987.html#more


Sur POB et participation: Marcel Liebman:  Le socialisme belge et la participation gouvernementale : un bilan historique - La Gauche des 26/06 et 03/07 1965
http://archive-be.com/page/1143608/2013-01-14/http://institutliebman.be/fichiers/bilan.pdf

Sur le contexte  socio économiqie: "En marge de l’expo « Liège 1914-1927, mort et résurrection d’un bassin industriel »http://hachhachhh.blogspot.be/2014/08/en-marge-de-lexpo-liege-1914-1927-mort.htm   

 

Sur les événements de LA LOUVIERE  https://bibliolouve.files.wordpress.com/2012/06/fusil-brisc3a9.pdf

  voir aussi :

La chute du gouvernement d'union nationale et la formation du cabinet Theunis, 1921

sur la période: collection du Mouvement syndical Belge  organe de la Commission syndicale du Parti Ouvrier     ftp://193.191.137.31/pubs_serials/Le_Mouvement_Syndical_Belge_1918-1940/mouvsybe_1921/mouvsybe_1921_nr24.pdf

débats à la Chambre du 19 octobre 1921  :http://www3.dekamer.be/digidocanha/K0032/K00322891/K00322891.PDF 

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